La démocratie hermétique

Les mots me manquent pour cette introduction. J’ai l’impression que tout a déjà été dit. Et pourtant, chaque jour passe comme si de rien n’était. Le système roule sa bosse comme un rouleau compresseur, assourdissant et piétinant chaque jour un peu plus nos libertés au mépris toujours plus ahurissant de ces préceptes fondateurs. Tentative de synthèse…

La blague électorale

Commençons par le symbole ultime de la Démocratie : le suffrage universel. Alimenté par le mégaphone médiatique, ce rite politique aux allures de cérémonies populaires ne conduit en vérité qu’à un rabaissement général du présupposé débat intellectuel afin de satisfaire des objectifs bien éloignés de l’intérêt général.

Peut-on vraiment concevoir une démocratie (« pouvoir par le peuple » à l’origine, oui, souvenez vous…) dans laquelle le peuple est censé décider de l’avenir de son pays pour les 5 prochaines années à venir par un simple nom dans un bulletin de vote ?

Parce que l’avenir d’un pays pour les 5 prochaines années dépend d’une fichue élection, tous les moyens sont bons pour la remporter. C’est ainsi que le programme des échéances électorales a fini par se composer de calculs statistiques de bas étage, de sondages manipulatoires, de belles promesses qui n’engagent à rien, de pseudos débats télévisés dans lesquels seules les petites phrases et autres boulettes sans importance comptent, de stratégies d’alliances stériles, d’appels au « vote utile » pour mieux tuer la diversité, le tout baigné dans une bonne marmite de démagogie (certains semblent d’ailleurs être tombés dedans étants petits).

Pire, la constitution ne reconnaissant aucunement l’abstention dans la validité du suffrage, les politiques peuvent ainsi se rassurer : les mécontents n’ont qu’à continuer à ne pas voter cela ne changera absolument rien ! Au contraire, les choses sont tellement bien faites que les médias bienveillants se chargeront de marginaliser les absentionnistes, ou pire, de les accuser d’être responsables de la faillite de la démocratie. Appréciez l’ironie…

Le suffrage universel est non seulement une comédie politique sous l’apparence fausse d’une manifestation du pouvoir démocratique, mais c’est surtout le gage d’un maintien perpétuel dans la médiocrité intellectuelle du politique.

C’est une évidence : le suffrage universel ne garantit absolument pas le caractère démocratique d’un système politique. Bien au contraire : lorsque celui-ci est vicié dans l’ensemble de son processus, il devient un piège qu’il convient d’éviter.

L’illusion de la démocratie représentative

Puisque les élections ne sont pas le meilleur moyen de sélectionner les représentants du peuple, le concept même de représentativité du peuple ne peut fonctionner. Ainsi, de même que le suffrage est une vaste plaisanterie inefficace, le concept même de démocratie représentative est un piège sournois.

Dans un système où l’expérience, le statut, compte davantage que la qualité des idées aux yeux de ceux qui forgent l’opinion publique (les médias), que l’on ne s’étonne pas de l’âge moyen des députés de l’assemblée nationale.

De même, la non-représentativité de certaines classes sociales ou groupes ethniques des représentants officiels est logique dans un système dans lequel tout le monde ne bénéficie pas du même « pignon sur média » que les « bons français ».

Ce rappel de causalité étant fait, rappelons à présent que tout pouvoir est assorti d’un plus sombre acolyte : l’abus du pouvoir.

Que le cumul des mandats, pourtant depuis longtemps dénoncé par ceux-là mêmes qui l’appliquent n’ai jamais été interdit, que les petits arrangements, et autres actions de lobbying soient la norme et l’honnêteté assez exceptionnelle pour être signalée : tout cela est absolument normal lorsque le pouvoir est concentré entre les mains d’une minorité. Tout système qui crée des rentes de situation ne peut être que néfaste. Les intermédiaires de la politique n’y échappent pas. Ce encore moins quand ils fixent eux-mêmes les règles du jeu auxquels ils jouent.

Et encore, le problème ne serait pas aussi grave si le renouvellement des représentants était au moins relativement élevé. Mais malheureusement, l’élite au pouvoir manie très bien l’art de la reproduction sociale et de la sélection « naturelle » qui en découle, ce bien sûr sous le regard bienveillant des institutions et médias qui se chargent de décourager les quelques ovnis qui auraient l’audace de vouloir s’incruster dans le jeu (en faisant de leur cas l’exception).

La démocratie représentative n’est qu’une illusion. Elle ne peut pas fonctionner du fait même de son principe fondateur qui consiste à attribuer beaucoup de pouvoirs à peu de personnes. Une telle configuration conduit irrémédiablement à des abus, des erreurs, des décisions très éloignées des intérêts démocratiques.

Bien sur, on pourrait dresser davantage de contrepouvoirs et de systèmes de contrôles, voire même de transparence. Mais l’Homme le montre tous les jours : sa créativité est débordante lorsqu’il s’agit de contourner les règles. La répression crée toujours davantage d’instabilité et d’injustices. Le coeur de la solution se trouve donc dans la répartition du pouvoir.

Le pouvoir échappe au politique

Les politiques sont certes mauvais, mais la vérité est que ces hommes sont des marionnettes prises dans l’engrenage d’un système qu’ils ne contrôlent pas. Que personne ne contrôle à vrai dire.

Que peut-on contrôler lorsque l’économie est mondialisée, que les entreprises érigées en fleurons de la nation deviennent plus influentes que la nation-même, que les citoyens n’ont pas les mêmes références ethnico-culturelles, et que les frontières éclatent avec la multiplication des échanges de toute nature et l’apparition de nouveaux espaces hors territoire comme internet ?

Comme le pointait François Bayrou dans son livre Abus de pouvoir, aujourd’hui une grande partie du pouvoir se trouve retiré des mains des politiques au profit de la sphère économique (voire la lucidité du bonhomme dans cette interview).

Comment croire à un sauvetage du système alors que les politiques eux-même en sont les victimes ?

Zorro n’existe pas

Devant ce triste paysage, nombreux sont encore ceux qui attendent quelqu’un qui viendrait miraculeusement remettre de l’ordre dans tout ça. Un espèce de Zorro des temps modernes dont un simple coup d’épée saurait briser les traits viciées d’un système qui tourne en rond.

Encore un fois, il faut ouvrir les yeux. D’une part, la probabilité que ce Zorro existe est très faible. Attendre le messie risque d’être encore plus préjudiciable en laissant la voie libre au pouvoir en place.

D’autre part, même s’il l’homme providenciel existait, il y a fort à parier qu’il échouerait face aux multiples embûches qui se dresseront devant lui, et en premier lieu son propre handicap de ne pas pouvoir jouer avec les mêmes règles que les autres : la démagogie, les courbettes, et la langue de bois (qui sont pourtant autrement plus efficace dans un reportage télévisé…).

N’avez-vous jamais remarqué que ceux qui ont les meilleurs intentions du monde sont paradoxalement ceux qui redoutent le plus d’entrer en politique ? Certains y voient de la lâcheté, ou une espèce de peur de l’échec. En fait, si Zorro existe, il y a fort à parier qu’il n’oserait même pas s’atteler à la tâche, de peur de devoir pervertir ses propres préceptes et adopter la politique des courbettes pour jouer dans la cour de ceux qui détiennent le pouvoir.

N’attendons pas de miracle, construisons le ensemble.

La démocratie hermétique

La Démocratie, s’il en est une en France, s’est enfermée entre 4 murs, murs qu’elle s’est elle-même dressée autour d’elle jusqu’à devenir totalement hermétique. Hermétique aux valeurs qu’elle était censée garantir (à commencer par l’égalité). Hermétique aux voix extérieures. Hermétique aux idées progressistes. Hermétique à la raison et au bon sens.

On peut bien sur se rassurer en disant qu’ « il y a pire ailleurs » ou que « de toute façon c’est comme ça on peut rien y faire ». Je refuse de me rabaisser à cette fatalité qui ne justifie en rien la complaisance dans la médiocrité. Mais que faire alors ?

Malheureusement, nous venons de le voir : réfomer le système de l’intérieur implique de se conformer à des règles qui prédestinent  cette démarche à l’échec. La solution ne viendra pas de la politique.

Jouer dans l’arène de la république sera certes parfois nécessaire, mais il faut bien être conscient que cela ne suffira pas à réformer une crise désormais systémique de la démocratie. Il nous faut donc redoubler d’imagination et de vigilance pour trouver des moyens d’action appropriés permettant de s’extirper du système sans violence et dans le même temps veiller à la construction d’un nouveau paradigme viable.

J’ai quelques idées sur lesquelles je reviendrai prochainement. Et vous, comment voyez-vous les choses ?

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A lire ailleurs :

Le paradoxe démocratique – Le monolecte

De la Démocratie, moyen de dictature – Ruminances

L’inertie démocratique – On refait le blog

crédit photo : CC yoyolabellut

12 commentaires

  • Clément

    Le pouvoir échappe au politique:

    Il faudrait savoir: Il en a trop ou il n’en a plus?

    Tiens tiens, Stanislas l’Européiste réalise tout d’un coup que depuis des dizaines d’années, on ouvre complètement les frontières économiques et politiques et qu’on se prive en effet d’une grande capacité d’action!

    Comme disait Bossuet,  » Dieu se rit des gens qui se plaignent des conséquences dont ils chérissent les causes ». Tu ne peux pas bénire l’Europe et la mondialisation, et maudire l’affaiblissement du pouvoir des politiques, et donc leur désaroi devant les crises et les problèmes. Moi perso, j’ai choisi! Et Internet n’a pas grand chose à voir avec cette perte de souveraineté.

    C’est pour ça que Zorro n’existe plus, nous n’avons plus la maitrise de notre destin en tant que Pays.

    Ce fait est doublé par une désorientation nationale: comme disait Napoléon, un pays sans religion c’est comme un bateau sans boussole. C’est très bien expliqué dans le livre d’Emmanuel Todd, « après la démocratie »: Avant, il y avait deux religions en France, si j’ose m’exprimer ainsi: Le catholicisme représenté par la droit Gaulliste et la droite libérale, et de l’autre le socialo-communisme.

    Maintenant que ces deux religions sont mortes (communisme est passé de 20% en 1975 à 1%, et les catho sont passé de 50% avant la guerre à 10%), la politique ne réussit plus à être porteuse de sens (ce qui est évidemment aussi expliqué par la centralisation et le corporatisme).

    En conclusion, nous sommes toujours en démocratie, par la force des partis, le manque de capacité d’action des états, et l’absence de valeurs fortes portées par leurs actions.

    Bon article coup de gueule sinon!

    – Sur l’imperfection de la démocratie: C’est normal. La démocratie n’est jamais parfaite, mais c’est normal, il n’existe pas de régime parfait. Il s’agit juste de choisir le moins mauvais (après évidemment, va savoir si c’est la démocratie représentative le meilleur).

    – Je trouve nul que tu fustige l’âge des députés: dans la plupart des sociétés, plus tu accumules de l’expérience, plus tu grimpes, on ne va pas te propulser à 25 ans PDG d’une multinationale. Les personnes plus agées ont du recul, elles ont une meilleure connaissance du passé et savent que les problèmes que connaissent notre société ne sont rien à coté ce ceux qu’elle a connu (quasi guerre civile pour l’algérie, guerre mondiale, collaboration…etc). Il y a des jeunes qui rentrent à l’assemblée, mais évidemment ça n’est pas la majorité, et c’est heureux: comme dit le proverbe, « si jeunesse savait, vieillesse pourrait ».

    – Non représentatifs les députés? Je croyais qu’on ne devais pas parler d’Ethnie en plus, dans la bien-pensance! C’est une critique que font les descendants d’immigrés souvent: ya pas de black à l’assemblée. Eh bien je ferais la même réponse qu’Eric Zemmour: Présentez vous. A moins d’instituer des quotas de black à l’assemblée, ce qui n’est pas mon point de vue!

    – Sur le cumul des mandats, quand il est excessif, d’accord.

    – Tout système qui créé une rente de situation ne peut être que néfaste: qu’est ce que ça veut dire?! cite moi une chose qui ne créé pas une rente de situation (je viens de cuisiner un gateau au chocolat. J’ai une rente de situation?!)?!

    – D’accord sur la reproduction sociale, quoique je pense que c’est pareil partout. Eh oui l’égalité des chances à toujours été un mythe et le sera toujours. Que proposes tu pour changer ça?

    -Attribuer beaucoup de pouvoir à peu de personnes sanctionnées par le peuple est le fondement de la démocratie. Je ne trouve pas ça bizarre.

  • Clément

    Je ne me relis pas assez, mea culpa

    « En conclusion, nous sommes toujours en démocratie, limitée par la force des partis, le manque de capacité d’action des états, et l’absence de valeurs fortes portées par leurs actions. »

    Que faudrait il faire à mon humble avis?

    – limiter le financement des grands partis
    – Tuer les Francs-maçons qui font la pluie et le beau temps en politique
    – essayer de développer un projet politique à long terme, même si c’est difficile, encore plus à cause du quinquennat
    – Essayer de casser les corporatismes française et de relancer l’unité nationale (en attaquant l’allemagne!!!)

    J’essayerai de développer quand tu te présenteras à la présidentielle!

    • C’est justement le paradoxe de la situation : on confie beaucoup de pouvoir « officiel » (vote des lois etc) aux politiques alors qu’en fait ils ne peuvent même pas l’exercer correctement car sous pression des sphères économiques / médiatiques et les multiples contraintes internationales.

      Tu as l’air de dire qu’on a le choix de suivre la mondialisation ou pas. Ce qui est à mon sens est faux : l’isolement nous rendrait non seulement encore plus faible, mais de plus, on trouve des avantages et des inconvénients à la mondialisation. En fait, avant d’être une cause, elle est surtout une conséquence de volontés humaines très disparates mais puissantes. Ce que je veux dire, c’est qu’on contrôle encore moins la mondialisation que la politique nationale. Donc ton argument ne va nulle part.

      Tu voudrais redonner plus de pouvoirs aux politiques car ils en sont insidieusement démunis, tandis que je veux faire rentrer les politiques chez eux et redonner le pouvoir aux citoyens. Car contrairement à toi je ne pense pas que l’on ai plus la maitrise du destin de notre pays. les politiques ne l’ont plus, certes, mais nous, simples citoyens avons encore le choix.

      Tout dépend de la répartition du pouvoir :

      Situation actuelle : Beaucoup de pouvoir « insignifiant » attribué à peu de gens (les politiques)
      Situation optimale : Peu de pouvoir « significatif » distribué à tous (les citoyens)

      Il faut voir dans le « insignifiant / significatif » une notion de qualité du pouvoir. Les pouvoirs insignifiants sont des pouvoirs de type symbolique, ou des pouvoirs inefficients à l’échelle globale (par exemple ça). Dans mon idéal, les citoyens ont tout juste un peu plus de pouvoir qu’aujourd’hui, mais ce pouvoir peut devenir significatif s’il est exercé de manière groupée. C’est à cet endroit sensible que je croit que la démocratie est devenue hermétique : il faut redonner au peuple le droit d’intervention directe pour refaire respirer la démocratie.

      Sur le reste, ce sont des broutilles. Le but de mon article n’est pas de regarder chaque point précisément, mais de peindre la « big picture » de ce qu’est la démocratie aujourd’hui. Tu me demandes des solutions à chaque problème alors que mes solutions ne se situent pas du tout dans ce champ vu que je veux une refonte globale du système. Je ne m’y attarderai donc pas.

      Juste sur ta dernière phrase : « Attribuer beaucoup de pouvoir à peu de personnes sanctionnées par le peuple est le fondement de la démocratie. Je ne trouve pas ça bizarre. »

      C’est sur que c’est le concept de base de la démocratie représentative. Mais on voit bien que ça marche plus vraiment…

      PS : scoop : non, je ne me présenterai pas à la présidentielle…

  • Clément

    Beaucoup d’arbitraire, beaucoup d’idéalisme, et peu de précision, la recette miracle pour qu’on adhère: j’adhère donc à tes vues, j’aimerais aussi avoir un peu de ce pouvoir significatif que tu proposes. Mais je doute que ta société communiste 2.0 voie un jour la lumière.

    La mondialisation… c’est assez vague! Vu que tu t’en sers pour justifier tes théories, essayons d’y voir plus clair.

    La mondialisation est un phénomène quasi irréversible (sauf cas exceptionnel de crise des années 30 et guerre mondiale 😉 rendu possible par les technologies (internet, transport), qui est une chance et une richesse.

    La mondialisation politique, économique et financière est un processus voulu par certains politiques. Le régionalisme européen en est un exemple. Il consiste en un abandon de la souveraineté des Etats.
    – Souveraineté politique sur le territoire (abadon des frontières et immigration subies)
    – souveraineté économique (coordination des politiques économiques, FMI, banque mondiale) et budgétaire (pacte de stabilité)
    – Souveraineté monétaire (banque centrale européenne)
    – Souveraineté financière (Abandon du financement de l’économie au marchés financiers dans les années 80 changement du modèle économique français à cette période pour calquer le modèle américain)

    Cest TOTALEMENT différent, et tu les mets dans le même sac, ce que je trouve criminel (sans exagération ;). On controle cette deuxième mondialisation, on l’a même un temps refusée, quand dans les années 50, certains pays voulaient déja créer « les etats unis d’europe ».

    Pour toi, élite est un gros mot, mais pour moi, l’élite est la fraction la plus qualifiée de la population, et il est normal qu’elle ait plus de responsabilités (politique et économique) que le péqueneau moyen. la classe politique est une élite, choisie par le peuple, pour faire des choix qui sont trop complexes pour être traités au jours le jours par chaque individu. Je suis pour ce système tant que l’élite agit dans l’intéret du peuple.

    Mais pour les raisons évoquées, ces élites ont moins de prises sur la réalite.

    Ca ne marche plus vraiment: j’ai tenté d’apporter des réponses, et ton système ne changerait pas grand chose. Il diluerait encore plus le pouvoir, et les responsabilité, en empêchant toute changement, chacun étant accroché à son pouvoir. Peut être que je dis mal les choses, mais il est difficile de comparer un régime avec ton utopie, même si elle est séduisante!

    By the way, l’extrême droite vient d’entrer au parlement en Suède, ton pays préféré 😉

    • Assez d’accord avec ta précision sur la mondialisation.

      Mais. 😉

      c’est justement en voulant contrôler la mondialisation par des institutions transnationales qu’on arrive au final à ne plus rien contrôler du tout. En tout cas non sans effets de bords. Pourquoi ? Parce qu’on a cherché à contrôler la complexité par de la simplicité. « hop hop hop on fait un parlement européen pour tout décider puis ça ira très bien ». On voit bien que cette démarche va dans le mur car elle ne prend pas en compte les spécificités régionales.

      Je suis certes pour l’Europe dans le sens : création d’un espace commun d’échange et de partage. Mais la perspective d’un état supranational n’a rien de beau à mes yeux! Il faut juste reconnaitre que ça sauve un peu la france c’est temps-ci du sarkozysme primaire. Mais à long terme, ce serait insoutenable comme tout étatisme qui dépasse ses prérogatives.

      Seules des structures locales & décentralisées seront capables de faire face à la complexité.

      A propos de la Suède (qui n’est pas mon pays préféré :p La finlande peut être 😉 ) : les pays nordiques sont traditionnellement plus extrémistes à droite (mais leur extreme droit reste plus modérée que la notre parait-il). La montée du nationalisme est inévitable à court terme. Trop de tensions sociales et d’incompréhension de la complexité. A terme, c’est autre chose.

  • Clément

    Tu me rappelle ma mère. Elle dit que quand quelqu’un perd un débat, il finit toujours par sortir l’argument « c’est plus compliqué que ça ».

    C’est sur qu’argumenter tes théories avec « maintenant, tout est plus complexe », c’est imparable, je m’avoue vaincu 😉

    Tu sais comment en économie, on apprend à repérer une crise? C’est quand les gens croient que des nouvelles lois économiques ont émergé. Les gens qui mettent en garde devant ces inepties deviennent des « ringards » qui n’ont rien compris à la « nouvelle donne ».

    C’était comme ça pour la crise du bulbe en Hollande: les gens ne comprenaient pas pourquoi de simples bulbes prenaient autant de valeur. Les gens non plus en 2001 ne comprenaient pas pourquoi des produits financiers, ou des actions prenaient autant de valeur. Les gens en 2006 ne comprenaient pas pourquoi l’immobilier montait autant. C’est parce que des petits malins leurs expliquaient que les lois avaient changé, que tout allait désormais grimper. Toi ta nouvelle loi, c’est comme en éco: de vieilles recettes du passé qui ont montré qu’elles ne marchaient pas, mais que tu ressors, pensant que les lois ont changé. Je me permets d’en douter.

    Tu jettes tout aux orties sous prétexte de la complexité. Ca me parait un peu léger comme argument même si il vient de thierry crouzet (surtout;)!

    Le parlement Européen tu sais ce que j’en pense, on est d’accord et c’est pareil pour toute l’UE, enfin tout ce qui est supranational, et pas inter-gouvernemental.

    Alala, personne ne comprend le monde! Enfin personne ne comprend à mon avis ta vision du monde. Le monde a changé, mais peut être pas autant que tu le crois. Il est toujours fait de gens différents, rassemblés en nation plus ou moins homogènes, qui luttent pour leur survie, qui ne souhaitent pas forcément s’impliquer plus en politique ni regarder moins la télé!

  • Ca va hein, la complexité ça fait des millénaires qu’elle s’accroit. Rien de fondamentalement nouveau, sauf peut être pour toi ! 😉

  • Clément

    Si je savais ce qu’était vraiment la complexité (j’ai pourtant essayé de déchiffrer les articles de Crouzet), et comment elle a augmenté dans le temps, je serais un sage, parce qu’apparemment, c’est la panacée à tous nos débats!

    Moi je trouve que juger le monde est bien trop complexe pour être résumé par « le monde est plus complexe »! 😉

  • La plupart de tes critiques sont fondées. Mais la démocratie ne se réduit pas aux élections. Et les élections ne se réduisent pas à ce qu’on a vu en 2007.

    J’aime bien le mot « hermétique ». Et c’est juste. notamment « hermétique aux idées progressistes. Hermétique à la raison et au bon sens. »
    Oui, je crois que la crise que nous vivons, est moins économique qu’intellectuelle. Ou, plutôt, la crise économique est une forme que prend la crise intellectuelle. La crise économique est une traduction brute de cette incapacité à penser autrement. Et, même, à penser tout court.
    Et, bien sûr, dans le débat politique, cela se manifeste par des débat complètement stupides où on va s’écharper pendant des mois sur le sexe des anges, alors que même les religieux ne se posent pas ces questions-là.

  • Clément

    Le progressisme… On peut se demander ou il en est! C’est difficile de définir le progressisme, et de l’opposer à la crise éco et financière, car on peut aussi considérer qu’elle a aussi été amenée en partie par des gens qui se revendiquaient progressistes.

    Le progressisme ne doit pas être aveuglé par les utopies!

    • @Clément : le progressisme n’est qu’un terme généraliste en effet. Mais des alternatives, tu en trouves néanmoins partout sur internet… le dividende universel par exemple … 😉

  • Clément

    Le dividende universel est une bonne idée, mais pas viable dans le système actuel ou nos frontières sont des passoires. Ce n’est pas un projet politique à lui tout seul, mais peut avoir sa place dans un nouveau projet de société.