Les leviers d’action de la BCE pour le climat

Deux ans après le 1er plan d’action de la Banque centrale européenne pour le climat, quels leviers de politique monétaire et de supervision la BCE peut-elle encore déployer pour soutenir la transition ? Dans cette note de synthèse co-écrite avec Alain Grandjean, nous passons en revue les différentes options en débat tel que les règles de collatéral à la fixation d’un taux d’intérêt vert.

En Juillet 2021, suite à un long processus de revue stratégique lancé par Christine Lagarde, la BCE annonçait en grande pompe son premier plan d’action pour le changement climatique. Depuis lors, la BCE a effectivement commencé à dévier de sa logique de « neutralité de marché » qui la guidait jusqu’ici, en rachetant notamment moins d’obligations d’entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre et plus d’obligations vertes. Mais avec le nouveau régime d’inflation, la volatilité des prix de l’énergie causée par la guerre en Ukraine, la lenteur de l’action climatique, la BCE peut, et doit aller beaucoup plus loin dans le verdissement de sa politique.

Dans cette note courte et synthétique, nous passons donc en revue les différentes options actuellement en débat parmi les banques centrales et la communauté des experts: des règles de bonus-malus sur le collatéral à la fixation d’un taux d’intérêt vert sur les crédits à la rénovation énergétique, l’augmentation des fonds propres contre les actifs bruns ou encore l’amélioration des scénarios d’analyse des risques climat et de la supervision des plans de transition bancaires. Chacun de ses points méritera sans aucun doute des approfondissements dans de prochaines publications.

Bonne lecture !

Cette note a bénéficié des commentaires et suggestions d’Ollivier Bodin, Michel Cardona, Marion Cohen, Julien Marchal, Eric Monnet, William Oman, Thierry Philipponnat. Nous les en remercions chaleureusement, tout en assumant l’intégralité de son contenu et des erreurs ou manques résiduels.