En attendant le plein-emploi
ll y a apparemment sur twitter et ailleurs encore des gens qui croient au retour du plein emploi. Il y a déjà un an, j’avais expliqué pourquoi cela me semblait impossible d’un point de vue macroéconomique, notamment en montrant l’inadéquation de l’offre et de la demande d’emploi, mais aussi à cause des gains de productivité. Voici donc un petit « retour sur la fin du plein-emploi », qui, loin d’être une idée farfelue, connait le soutien croissant de la presse internationale : nous nous dirigeons vers une société avec de moins en moins de travail, et il va falloir faire avec !
La montée du chômage technologique
Il y a tout d’abord cet excellent article sur le site de CNN, qui met les pieds dans le plat : « Are jobs obsolete? » se demande Douglas Rushkoff, connu pour ses ouvrages sur les médias et la technologie. Rushkoff, décrivant le classique phénomène de la destruction créatrice par l’exemple du service postal et de l’arrivée d’internet, en vient au point suivant :
Nous aimons croire que la réponse appropriée est de former les gens à un travail plus qualifié. Plutôt que de payer des gens à encaisser au péage, nous allons les former à réparer et programmer des machines automatiques de paiement. Mais cela n’a jamais vraiment fonctionné comme cela, puisqu’il n’y a pas besoin d’autant de main d’œuvre pour fabriquer et maintenir les robots que le nombre de personnes que les robots ont remplacé.
Bien sûr, cela serait à vérifier au cas par cas, dans chaque industrie, chaque entreprise, pour chaque innovation. Mais globalement, n’a-t-on tout de même pas l’impression que nous produisons plus avec moins… de travail ?
C’est en tout cas l’intuition que partage The Economist. Dans un papier du blog Free Exchange, l’auteur commente la sortie d’un ebook de Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, malicieusement intitulé « Race against the machine « . Le titre est explicite : l’ouvrage défend la thèse du remplacement du travail par la machine :
L’argument principal [de cet ouvrage] est leur bonne explication de la nature du changement dans les technologies de l’information et des communications (TIC). A ce sujet, la première chose à comprendre est que l’objectif général de la technologie telle que l’électricité est de changer radicalement un modèle économique et de booster la productivité, y compris dans plusieurs secteurs à la fois. Le second point essentiel, c’est le rythme faussement rapide du changement technologique : les auteurs notent que lorsqu’une technologie s’améliore exponentiellement [à la manière d’une loi de Moore], doublant par exemple la puissance d’un processeur vers des hautes fréquences, les changements à grande échelle arrivent vite. Les premières améliorations, même rapides (de 1 à 32) sont remarquables, mais lorsque la fréquence double pour la cinquantième fois, lorsque l’on passe de 563 trillions à 1,1 quadrillons, le rythme du progrès semble presque magique. En ce sens, les développements qui semblaient impossibles il y a quelques années, tels que les voitures autonomes et la traduction de qualité par ordinateur, sont maintenant des réalités, où le seront bientôt. Et il y a des raisons de penser que les TIC n’en sont qu’à la phase d’échauffement.
Et The Economist d’ajouter que le problème est que ces technologies n’ont pas nécessairement créé de nouvelles entreprises, ou du moins pas à un rythme suffisant par rapport à la destruction d’emploi.
De même, Hubert Guillaud, sur Internet Actu, a récemment mis la main sur un ouvrage de l’économiste Brian Arthur, qui décrit le même phénomène. Sa thèse, est l’émergence d’une « Deuxième économie », l’économie du numérique dont la particularité est d’être basée sur des processus d’automatisation. Mais il y a un bug, comme le note Hubert Guillaud :
Reste qu’il y a un inconvénient : l’impact négatif sur l’emploi. L’augmentation de la productivité (2,4 % par an) signifie que le même nombre de personnes produit 2,4 % de produits et de service en plus chaque année ou qu’on obtient le même résultat avec 2,4 % de gens en moins. Le rendement individuel augmente et la production globale nécessite moins de gens pour la produire. Comme le précise Brian Arthur, d’une manière assez approximative, mais néanmoins éclairante, personne ne sait quelle part de la croissance est due à l’utilisation des technologies de l’information. Certaines études estiment néanmoins que 65% de la croissance de la productivité (qui est de 2,5 à 3 % par an) est à porter au crédit de la numérisation de l’activité. Si l’on estime que la deuxième économie compte pour 2,4 % par an de la productivité globale, cela signifie qu’à ce rythme, en 2025, la deuxième économie sera aussi importante que l’économie physique de 1995 (date où les effets de la numérisation ont commencé à vraiment affecter la productivité du travail). Les chiffres peuvent être affinés, bien sûr, mais l’essentiel est de voir que d’ici deux ou trois décennies, l’économie numérique dépassera l’économie physique en volume.
Cette tendance est donc loin d’être terminée. Je ne suis pas scientifique, loin de là, mais je sais que des progrès énormes sont en train d’être réalisés dans l’intelligence artificielle et dans la robotisation. Au point même que les pays émergents, qui tirent actuellement leur croissance et leurs excédents du moindre coût de leur main d’œuvre, seraient menacés par une prochaine perte de compétitivité.
Mais pour Aymeric Pontier, qui s’intéresse beaucoup à ces questions, cela ne signifie pas pour autant que la réindustrialisation de la France est pour demain. Ou du moins, pas de la manière dont certains l’anticipent ou l’espèrent :
Heureusement, une usine robotisée n’est pas forcément synonyme d’usine désertée par les humains. Il y aura encore des ouvriers (pendant un certain temps), ils seront très différents de ceux d’hier toutefois. Bourrés de technologies intelligentes, dotés d’exosquelettes décuplant la force et minimisant les efforts, l’ouvrier de demain aura tout du super-héros d’antan. L’occasion de redonner ses titres de noblesse à un métier trop longtemps méprisé. Cependant, l’industrie va très rapidement cesser d’être un secteur intensif en main d’œuvre. Donc, ne comptez pas sur la relocalisation du tissu industriel pour parvenir au plein emploi, comme les protectionnistes illuminés.
Mais alors… comment va-t-on faire ?
La fin du travail est depuis longtemps le cauchemar des travailleurs, de certains penseurs, et même de certains geeks, comme ce journaliste de Wired, qui s’inquiète : « Le futur n’a pas besoin de nous », écrit-il.
C’est vrai qu’il y a de prime abord de quoi s’inquiéter. A mesure que le chômage augmente en lame de fond, c’est tout notre modèle social qui s’effondre, et divise la société en (au moins) trois classes :
- Les privilégiés : ils ont la « chance » d’avoir un emploi stable, payé correctement. Ce sont ceux qui ont un certain niveau d’ancienneté, ou de bons diplômes, un bon réseau.
- Les débrouillards : ceux qui sont en situation de mi-précarité, alternant petits boulots, emploi à court terme, et période de chômage. Ces gens là, en majorité les jeunes, vivotent tant bien que mal, ils se « démerdent », mais leur situation peut à tout moment déraper et les faire tomber dans la troisième catégorie…
- Les exclus : ceux sont les seniors en galère, les chômeurs de longue durée, les jeunes des quartiers, bref les malchanceux de la vie. A ces gens là, le sort réserve l’exclusion économique (et donc sociale) la plus profonde. Ce sont eux que les privilégiés appellent parfois « les assistés » et dont on se fiche tellement qu’ils ne sont plus comptabilisés dans les statistiques officielles du chômage…
Il est clair que les politiques pro-emploi pratiquées depuis des décennies sont inefficaces face à ces enjeux.
La gauche veut protéger compulsivement les salariés, défendre les acquis sociaux. Mais en vérité, elle ne fait que défendre les privilégiés, tandis que les portes se ferment encore plus pour les autres, les entreprises étant moins enclines encore à embaucher durablement. D’autant que, fortes de l’existence de cette « armée de réserve » de travailleurs, les entreprises ont recours à la précarité pour augmenter leur productivité et leur flexibilité : temps partiel subi, stagnation des salaires, CDD à répétition, exploitation des stagiaires, etc.
L’autre revers pour la gauche, c’est que la viabilité des petites entreprises et PME industrielles exposées à la concurrence internationale est affaiblie par la rigidité du droit du travail… Celle-ci les empêche d’être aussi réactives que les entreprises étrangères, d’adapter leur masse salariale en fonction de leur carnet de commandes ou de la conjoncture. Faute de pouvoir s’adapter, elles finissent par mourir à petit feu.
Dans un ultime espoir d’entrouvrir la porte à un emploi stable, on offre bien quelques exonérations de charges aux entreprises lorsqu’elles embauchent en CDI. Mais ces politiques ne créent pas d’emploi : les entreprises ne font qu’en profiter, en maintenant les salaires en dessous des seuils de salaires jusqu’auxquels elles peuvent profiter de ces mesures.
Quant à la droite, elle tente de casser les privilèges du salariat stable afin d’imposer à tous le statut de « débrouillard », au moyen de la flexibilité. Il faut admettre que là dessus, la France a des marges de manœuvres, et pourrait s’inspirer des pays scandinaves réputés pour leur modèle de flexsécurité : une forte flexibilité à l’embauche comme au licenciement, mais en contrepartie d’un modèle social également très protecteur pour les salariés. Hélas, rien que brandir le mot « flexibilité » en France risque de provoquer les dressements de poils de barbe des syndicalistes, et in fine d’avoir la foule dans la rue. Le modèle scandinave repose sur une culture du consensus et sur la confiance que nous n’avons pas en France. Et même si nous l’avions, ne nous leurrons pas : c’est aujourd’hui entre 3 et 4 millions d’emplois qu’il faudrait créer en France…
Et les exclus, au fait ? La gauche ne sait pas quoi faire d’autre que de les « assister », tandis que la droite tente de les esclavagiser (quitte à substituer des emplois existants !)…
Certains se consolent en attendant que le départ des baby-boomers à la retraite finissent par libérer des places sur le marché de l’emploi. Mais comment va-ton financer les retraites ?! En faisant travailler les gens plus longtemps ? Encore une fois, nous voyons ici toute l’absurdité de ce modèle intenable.
Nous touchons ici du doigt la limite suprême de toute politique publique, d’autant que le recours au déficit public n’est plus vraiment une option, comme l’explique Guy Sorman qui enfonce le clou :
Décrire les causes d’exclusion du marché du travail est plus aisé que de préconiser des solutions. Au moins sait-on ce qui est sans effet : la relance publique. Celle-ci, dans le court terme, peut générer des emplois (politique de grands travaux de Roosevelt et Obama), mais temporaires ; dans un délai de 18 mois à trois ans, il en résulte toujours une dette publique qui mène à la déflation par l’augmentation des impôts ou la baisse des dépenses. Les aides fiscales à l’emploi obéissent à la même logique. Ce que les savants appellent le « multiplicateur keynésien », à l’expérience, n’existe pas : la dette ne crée jamais que du déficit et prive les entreprises de ressources pour la création d’emplois futurs.
En vérité, ces politiques ne peuvent surtout enrayer une tendance de fond : la baisse tendancielle du temps de travail des économies développées : nous travaillons moins, mais produisons toujours plus.
Un problème de revenu, pas d’emploi
Si le problème semble si insoluble, n’est-ce pas parce que nous le prenons du mauvais côté ? Comme j’ai coutume de dire : « S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème ». Rushkoff semble lui aussi de cet avis :
J’ai peur de demander cela, mais depuis quand le chômage est-il vraiment un problème ? Je comprends bien que nous voulions tous un salaire – ou du moins de l’argent. Nous voulons de quoi manger, un abri, des vêtements, et toutes choses que l’argent permet d’acheter. Mais est-ce que nous voulons vraiment tous un emploi ?
Dans le New York Times cette fois-ci, Adam Davidson, qui se demande aussi si « Les politiciens peuvent-ils vraiment créer des emplois ?« , pose également les bases d’une réflexion pertinente :
Peut-être que plutôt que d’argumenter sur des plans [pour l’emploi] qui n’arriveront pas, nous devrions nous concentrer sur ce qui est presque certain d’arriver : l’économie qui émerge de cette récession ne sera pas la même.
Un petit recul historique ne serait en effet pas superflu pour bien comprendre la mutation profonde de l’économie depuis environ un siècle.
On a tendance à l’oublier, mais la crise des années 30 marque un cap sans précédent dans l’Histoire : il s’agit de la première crise de surproduction économique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est à cette même époque que l’idée d’obsolescence programmée fait son chemin aux États-Unis, chez certains entrepreneurs et économistes. Bien que finalement, c’est la conjonction des politiques keynésiennes, de la baisse du temps de travail et du développement des loisirs, puis le marketing et la publicité qui vont permettre de relancer l’économie durablement. Bienvenue dans l’ère de la consommation et de la production de masse.
Mais aujourd’hui, un nouveau cycle s’opère. Alors que non seulement la plupart des besoins de base sont satisfaits avec moins de travail, un nouveau phénomène est en train d’apparaitre : l’abondance de bien et services de consommation fait face à une rareté non seulement des ressources, mais également à une limite dans la capacité des consommateurs … à consommer.
Bien sûr, le désir des hommes est intarissable, mais les journées, elles, ne font toujours que 24 heures, tandis que notre attention, limitée elle-aussi, est un goulot d’étranglement pour le marketing et la force de vente. Ce phénomène est d’autant plus marqué que de nouvelles activités « gratuites » ou dont le coût est optimisé par la « deuxième économie » ont pris la place dans notre temps de cerveau disponible. De sorte que notre désir est de plus en plus asservi par des activités immatérielles, de plus en plus non-marchandes, en plus d’avoir une production de plus en plus automatisée.
Bref, à mon avis, nous entrons dans une phase totalement nouvelle de l’économie, qui sera marquée par un cycle fortement déflationniste grâce aux gains de productivité qui vont continuer à exploser. La technologie va abaisser fortement les coûts de production, et va ainsi permettre la relocalisation de la production vers les lieux de consommation. Mais, plutôt qu’une réindustrialisation, c’est d’une relocalisation dont il s’agit : l’émergence de machines-outil permettant l’automatisation de produits en série uniques, à la demande, à moindre coût comme les imprimantes 3D nous en donnent aujourd’hui un aperçu.
Mais bien sûr, tout ceci implique de trouver un cadre plus global dans lequel s’intégrerait cette nouvelle économie. Au moins trois problématiques majeures se posent :
- la démonétisation des échanges, de plus en plus immatériels et non-marchands : comment rétribuer justement la contribution de chacun dans l’économie de la gratuité et du partage ?
- l’importance des gains de productivité, source du progrès de la société : comment redistribuer ces gains ? (Veut-on qu’un poignée d’entreprises privées en tirent les bénéfices comme s’en inquiète Brian Arthur ?)
- Puisque l’emploi salarié se fera rare, comment faire en sorte que les citoyens se partagent le temps de travail et les revenus ? Ou mieux : comment inciter les citoyens à contribuer librement à l’économie non-marchande ?
Les réponses à ces questions sont bien entendues à rechercher du coté du revenu de base inconditionnel, comme je l’ai à multiples reprises argumenté sur ce blog (clic clic clic clic).
Je ne suis certes pas un devin, j’ai juste des convictions, quelques intuitions, et je sais lire ce qu’il se dit ailleurs. Quoi qu’il en soit, j’espère vous avoir livré un peu de grain à moudre, ça fera patienter ceux qui attendent encore le Godot de l’économie…
Illustration Kevin H. markus 8003
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Tout à fait d’accord…
L’objectif devrait être de satisfaire les besoins avec le moins d’emplois possibles, alors qu’actuellement on tente d’avoir le plus d’emplois possibles. C’est absurde. C’est confondre l’obstacle et la cause.
Excellent post, as usual !
J’ajouterais, dans ta liste des « (au moins) trois classes » de la société, les deux catégories suivantes :
– Les petits malins, qui ont depuis longtemps compris qu’ils n’ont rien à attendre de qui que ce soit et qui se sont mis au travail tout seuls dans le « secteur informel ». Dans les pays émergents, ce secteur représente jusqu’à 85% de l’économie locale. En France, le chiffre serait de l’ordre de 15% du PIB.
– Les gros malins, qui ont depuis toujours compris que la vraie vie c’est d’être libre de son temps, qui passent leurs vacances d’été à St Tropez et leurs vacances d’hiver à Megève, et qui n’ont jamais travaillé de leur vie. Ils vivent royalement des rentes que leur procurent le capital accumulé par leurs ancêtres, ou des revenus que leur assurent leur relation privilégiée avec les maîtres de la monnaie.
Bonne année !
Comment avec des chiffres souvent exacts on tire la mauvaise conclusion !
La France est un pays où la création d’emploi productif est nulle depuis le 19ème siècle !
Mais pas à cause de ceci ou celà … mais parce que la France est socialement arc boutée sur des principes bloquants.
Voir l’Allemagne, notre voisine :
41 millions d’emplois vs 26 millions en France
41/26 = 1,58 fois plus ! alors que la population = 81,7 / 64,9 = 1,26 !
alors que les PIB sont dans un rapport 3,31 /2,56 b$ = 1,29 !
Il est vrai que les Allemands n’ont pas augmenté les salaires pendant 10 ans,
alors qu’en France, ils ont été augmentés, pour ceux qui travaillent, de 30%.
Créer des emplois productifs supplémentaires a été impossible en France… depuis 1900…
donc c’est impossible…
Ya en fait plein de solutions… dispo pour en parler !
@Laurent : Je devrais peut être faire un autre article pour préciser que oui le plein emploi est possible dans des pays pris isolément, mais dans l’ensemble, non, à cause de la concurrence internationale qui permettrait facilement aux entreprises allemandes de venir s’installer en France (par exemple).
Donc oui les pays qui adoptent un régime de flexibilité s’en sortent mécaniquement mieux. Mais si tout le monde fait ça, on précarise juste tout le monde tandis que les profits par contre, sont loin d’être précarisés… En effet, comme je l’explique dans l’article que nous avons un « problème » de surproductivité : nous produisons trop pour trop peu de travail. Du coup, si on diminue le cout du travail, on va juste déplacer les entreprises, mais sans créer de nouveaux emplois dans l’ensemble.
Merci pour ton attention Stan… mais où as tu lu que je proposais l’augmentation de la flexibilité comme solution ? Depuis mon premier post, je suis allé sur ton Linkedin… il te manque un peu de temps dans les entreprises pour voir comment les emplois se créent.
C’est tout simple, et ça n’a presque rien à voir avec l’insécurité de l’emploi, mais encore faut il que les candidats salariés acceptent de comprendre comment on crée de la valeur par la spécialisation et l’échange.
Comme yaura tjrs des aléas (plusieurs acteurs se lançant dans une direction sans savoir qui sont les autres et quels sont leurs atouts ), il faut aussi avoir une stratégie de réserves adaptées à ses risques et ses lenteurs de réactions.
Merci pour la leçon, mais je doute qu’on puisse tout apprendre de ce que je sais via un profil linkedin…
En occurrence j’ai aussi fait des études d’entrepreneuriat, donc je pense avoir une idée de comment on crée de la valeur, et in fine -peut être- des emplois derrière.
Et aujourd’hui, de ce que je vois, la création de valeur se fait dans les technologies, sur internet, dans la mise en relation, dans l’optimisation de la production de biens et services, dans le P2P, dans le partage de l’information et des biens en surplus.
Et ça, à mon humble avis, ça ne crée pas beaucoup d’emploi (ou en tout cas moins que ceux que cela supprime) … C’est de ça dont il est surtout question dans l’article ! Quelles solutions proposez vous pour contrer cela ?
Je veux très volontiers croire qu’on puisse « faire mieux », mais à moyen/long terme ?
Bon… essayons d’indiquer sur quels axes la création d’emplois est toujours possible.
(au passage, bravo pour avoir mis la bannière du Message d’Étienne Chouard pour des parlements tirés au sort. Le débat et les décisions sur la création d’emplois ne doivent pas être limités aux « élites » qui font que depuis des dizaines d’années, la France ne crée pas d’emplois productifs ! ).
Il ne s’agit pas de dire que le progrès technique ne détruit pas d’emplois, notamment là où il y en a de « riches » comme en Occident + qq pays, ni que la technologie ne permet pas à pas mal d’acteurs, de mettre sous pression les salariés et producteurs [chers-riches] grâce aux telecoms et aux transports de masse dont les coûts se sont effondrés et les débits ont été fortement augmentés.
Nous les riches (1petit milliard / 7 milliards de terriens) , découvrons que tous les humains sont assez égaux en talents et que notre richesse des XIXème et XXème s’est construite sur des innovations et des conditions socialo-économiques (fortes inégalités, forte rentabilité des capitaux) que tout le monde peut imiter (bcp mais mais pas tous, en Afrique par exemple).
La base de la croissance et de la richesse économique (depuis la nuit des temps), ce sont la spécialisation et les échanges. La stagnation et la pauvreté, c’est l’autarcie, individuelle ou en groupe. (Albanie, Corée du Nord, Sahel…).
Le coût des échanges joue un rôle important sur la taille des unités de production de biens et services. Quand transporter des fruits et les conserver était difficile, les arboriculteurs étaient installés à la périphérie des villes et faisaient leurs cueillettes le matin avant d’aller au marché à distance de cheval. Maintenant que nous maîtrisons le stockage et le transport, nous avons tous les fruits toute l’année à des prix assez constants et assez bas pour que les jardins personnels et les caves ne soient « rentables » que marginalement, même pour un « ouvrier » ou un sans emploi qui a du temps.
Et ce que peu de personnes ne veulent voir, dans la spécialisation, il y a énormément de capital au sens de travail passé accumulé, au sens BohmBawerk de détour. Des industries comme le luxe français où les vins ou l’aéronautique ou le nucléaire ne peuvent pas être recopiées facilement partout, et si elles entretiennent leur « capital », elles continueront à être leaders, comme en Allemagne, la chimie et la mécanique se maintiennent en leaders mondiaux.
Un leader est celui qui fixe les prix (comme Apple sur les smartphones ou les tablettes)
et les challengers sont ceux qui ne peuvent vendre que s’ils sont moins chers. La différence étant la marge du leader, que lui payent volontairement ses clients, pour les mille raisons qui font qu’il est leader.
Dans ce panorama éternel, actuellement, il y a d’énormes destructions d’emplois dus à la fois au progrès technique, notamment sur Internet et les Terminaux et les Services e-automatisés par logiciels et serveurs, ET à la mondialisation, facilitée par Internet et par la diffusion libre des techniques et modes de pensée, et par le maintien d’un coût de l’énergie bon marché (notamment parce que son efficacité d’usage augmente fortement).
La loi d’airain d’un secteur économique : quand la croissance de la demande de ce qu’il produit est plus faible que la croissance de productivité apportée par le progrès technique, il doit libérer du personnel. Ce qui est heureux, car si aucun secteur ne libérait de personnel, le rendant disponible pour les secteurs qui ont un potentiel de croissance fort, la croissance serait limitée à la croissance démographique, soit dans nos vieux pays, moins de 0,5% avant immigration… alors que tout le monde rêve et attend 4-5% (taux de croissance mondiale, grâce à la mondialisation et au progrès technique).
Dans un secteur donné, pour les entreprises dont les prix de revient sont supérieurs aux prix du marché (SeaFrance pour la traversée du Channel, ), il faut encore plus réduire le personnel jusqu’à éventuellement sortir du marché. Cela ne veut pas dire que le personnel ne peut pas être embauché par les acteurs qui ont des prix de revient inférieurs aux prix du marché… mais sans sortir globalement du trend d’évolution des effectifs du secteur par rapport à sa demande et à son progrès technique.
Un cas exemplaire concerne la presse et l’édition papier. Pour les journalistes et les acteurs de l’impression et de la distribution c’est la catastrophe: le progrès technique Internet et terminaux électroniques de lecture ou d’impression ont entraîné une division par au moins 10 peut être 100 du besoin en êtres humains pour permettre à M.Terrien de base d’avoir accès aux nouvelles et au savoir, et il n’a toujours qu’une heure par jour à mettre à la lecture (en moyenne), et ya plein d’acteurs qui l’habituent à ne rien payer (alors qu’autrefois, il fallait acheter son journal chaque jour et on le partageait au pire avec 2 ou 3 autres lecteurs).
Mais, les journalistes, comme les avocats, les architectes ou les acteurs, aiment tellement leur métier, qu’ils ne veulent pas quitter leur secteur en progrès technique rapide et préfèrent prolonger, dans une misère relative et en consommant du capital, l’agonie de leurs emplois, que de sortir ou réinventer d’autres manières de valoriser le temps humain dans le mix « information-divertissement-savoir » que les lecteurs veulent bien payer, directement ou indirectement.
(personnellement je suis prêt à payer au total, 1 à 2 € par jour pour mon heure de lecture des news qui m’intéressent, écrites par les auteurs en qui j’ai confiance et agrément, mais personne n’est encore en mesure de me le proposer : aucun journal ou autre ne sait ne me vendre que le temps que je passe sur ce que je lis chez eux: la presse a un problème de monétisation, le journal au forfait, imposé par le système d’impression et de distribution, est
complètement caduc…) .
Cet effondrement du secteur économique de la presse est parait il une raison importante pour laquelle les journalistes dans leur ensemble, dont Stan ? voient autant de noir dans la situation économique globale: leurs lunettes personnelles et entre eux sont biaisées par leurs propres situations personnelles, et ils écrivent pour des « riches » eux-mêmes challengés par l’évolution technique ET la mondialisation.
Comment crée t’on des emplois avec tous ces terriens disponibles de par le monde ?
La loi d’airain du travail est que l’on ne peut longtemps payer quelqu’un plus que ce que d’une manière ou d’une autre il produit « net ».
Le problème au XXIème siècle, c’est que le moindre emploi dans nos économies techniques et riches, donc hyperspécialisées, nécessite un fort capital global, pour produire plus qu’une rémunération riche, occidentale ou française, charges comprises.
Sans capital, un terrien, d’où qu’il soit, avec quelque formation qu’il ait, ne produit pas plus qu’un Bengali ou un Sahélien = qq dollars par jours. C’est sa production d’autarcie avec les seules ressources qu’il trouve autour de lui, dont l’énergie solaire captée par l’agriculture, pour lui-même et ses éventuels animaux ou moulins (déjà du capital, mais à sa portée).
Le problème de l’Occident riche et de la France en particulier est qu’ayant pris pour une supériorité éternelle leur capacité à produire riche du XIXème et du XXème (la chine avait le pib par tête le plus élevé du monde au XVIIIème ! ), est que beaucoup de secteurs, d’entreprises et de particulier n’ont pas maintenu leur capacité à investir intelligemment pour re-créer le capital des emplois des citoyens rendus disponibles. Les secteurs, les entreprises et les personnes qui marchent bien et s’enrichissent malgré la « crise » l’ont fait et le font. Le pb ce sont les autres … c’est à dire, en France, en incluant les fonctionnaires dont l’état est l’investisseur, et surtout que les autres sont pratiquement aussi nombreux que les [bons] (15-20 millions de problémeux face à 15-20 millions de productifs compétitifs mondialement et 25 millions de trop jeunes, trop vieux ou trop handicapés pour travailler = 65 millions habitants en république française).
Dans cette situation, qui n’est pas un simple régime établi de maintien du capital productif pour la totalité des personnes en age et capacité de travailler, mais un pb de rattrapage pour la moitié d’entre eux, les mécanismes bloqués, en France, de baisse des salaires pour rétablir une bonne rentabilité des capitaux et induire des investissements de production (ce qu’ont fait ensemble les patrons, les syndicats et les gouvernements allemands ces 10 dernières années ! ) ne sont probablement pas à notre disposition pour inverser la tendance (plus tard peut être ).
Ce problème est aggravé par le fait que les règles économiques et sociales actuelles (très différentes de celles de l’époque où la France vivait la belle époque) pénalisent fortement la rentabilité nette des capitaux, qui préfèrent aller s’investir dans les régions où celle-ci, pour différentes raisons, est entre 20 et 40% ! La concurrence par les salaires des pays en forte croissance est amplifiée par une concurrence sur les profits réalisables dans ces économies… mais les français, de droite ou de gauche, n’aiment pas le capital, qui fait qu’ils sont riches…
La solution dans son principe est très simple :
1/ partager le bon capital existant dans les entreprises en croissance mais sans marges assez énormes pour financer une très forte croissance du capital productif qui permettrait d’accueillir classiquement les millions de disponibles, journalistes compris,
2/ inciter les disponibles, qui s’ils vivent ont forcément des ressources, et là le revenu de citoyen pourrait en être une rationalisation, à travailler dans les entreprises en croissance pour créer le capital de leur propre emploi, sans demander à être payés plus que ce qu’ils produisent net de leur coût d’accueil et d’investissement de création de leur emploi.
Cette solution n’a pas encore trouvée sa formulation vendable au bon peuple, mais c’est le seul problème ! Un problème de journaliste et de blogueur ?
PS1 : Partager le capital c’est comme faire 4 triangles avec 6 allumettes, cela n’est possible qu’en partageant chaque allumette entre deux triangles et en sortant du plan … ce qui est justement ce qu’il faut expliquer aux français… au lieu de leur dire qu’il n’y a rien à faire.
et de laisser jalousement les nantis d’un travail protéger leur outil contre le partage par des concurrents potentiels … (nous sommes, depuis des siècles, le pays des charges et des monopoles, et des clauses corporatistes restrictives )
PS2: en gérant les paramètres de droits et conditions d’accès des entreprises aux disponibles sans les payer et aux disponibles les droits et conditions de valorisation de leur temps apporté aux entreprises, tout en conservant les ressources-indemnités que la Nation leur apporte, on recrée une régulation économique sur la ressource travail, qui peut remplacer avantageusement la régulation par la création monétaire, dont on sait qu’elle marche mal ces derniers temps (mondialisation des monnaies et libre circulation des biens et services), en plus qu’elle a tjrs été injuste (les banques captant une part exagérée de la création monétaire pour un service rendu, la bonne adéquation-efficacité des investissements, très médiocre ! )
Merci Stan pour cet article encore très détaillé.
Les gains de productivité et le temps de travail en moins sont essentiellement liés à la consommation croissante d’énergie fossile qui remplace des agriculteurs par des pesticides et engrais de synthèse et les ouvriers par des machines. Cette situation n’étant pas soutenable il va bien falloir remplacer cette énergie par des énergies de flux et surtout du travail.
Mon incertitude sur l’avenir énergétique me fait encore douter sur l’utopie ou non du plein emploi. Qu’en penses-tu ?
Quand je vois qu’une entreprise comme foxconn qui possède près d’1,3Million d’employés chinois décide de remplacer 500 000 d’entre eux par des robots avant 2015.
Ou que certaines entreprises de textile (elles aussi chinoises) délocalisent vers l’afrique car les salaires chinois sont trop élevés, je ne peux qu’être d’accord avec cet article.
Certes, il y aura toujours des domaines où les gens et surtout leurs cerveaux seront utiles (art et recherche et encore rien n’est moins sur avec les progrès réalisé afin de copier/simuler le cerveau humain) mais pour le reste ce n’est qu’une question de temps.
Selon moi, soit l’on se dirige vers une économie proche de l’économie de l’abondance, soit quelque chose que l’on va amèrement regretter si l’on continue à rester passif mais cece deuxième scénario me semble assez improbable, quoique…
Un écho :
C’est l’histoire d’un plein emploi qui ne reviendra pas et de l’action de son fantôme sur les vies aujourd’hui.
C’est l’histoire d’étranges institutions pour lesquelles ce plein emploi qui n’existe pas vaut à la fois boussole et centre de gravité ; l’histoire d’un Pôle emploi qui désigne les chômeurs comme des « candidats ». Candidats à quoi ? À l’emploi bien sûr. Et tout ce qui excède ce rôle assigné sera susceptible de sanction, de mépris, d’éviction, de correction, de procès.
C’est l’histoire de la participation obligée à un jeu délétère dont personne ne connait les règles et celle d’un Pôle emploi qui, pour mener ce jeu, inculquer les comportement concurrentiels que chacun devrait reproduire pour décrocher la timballe tant espérée, endosse les rôles nécessaires au déploiement d’un théâtre si quotidien que les tragédies qui s’y jouent passent d’ordinaire inaperçues ; l’histoire d’un juge des comportements des chômeurs qui est aussi l’un des bourreaux de leurs déviances, d’un arbitre des « droits » de ses sujets qui organise dans le même temps l’existence de ses candidats, de l’un des animateurs d’une disponibilité à l’exploitation que l’on voudrait sans bornes et incarnée en chacun [1] ; l’histoire d’un Pôle emploi, agent instructeur d’un procès sans fin, toujours recommencé, sauf à disparaître, radié, « découragé » – comme ils le disent de ceux qui ne s’inscrivent ou ne pointent plus faute d’y trouver un quelconque intérêt (plus de la moitié des chômeurs, intermittents compris, sont non indemnisés) – ou employé, c’est-à-dire contrôlé par d’autres instances de la société-entreprise.
la suite de ce texte
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5925
Pâle Emploi : Appel aux chômeurs des 5 catégories à occuper toutes les anpe de France le 17 janvier 2012 !!!!!!!!!!!!!!!!
Scarabée : Allo Rebecca, j’ai devant moi un candidat à l’emploi qui menace de se suicider, qu’est-ce que je fais ?
Rebecca : Scarabée, je suis beaucoup moins bien servi, mon candidat m’a prise en otage et menace de me refaire le visage si je ne lui résous pas son problème. Et moi… qui va résoudre le miens?
Scarabée : quoi, ne me dis pas qu’on n’a plus le choix ? Parce qu’entre laisser mourir et mourir… le monde a vite fait de choisir.
Rebecca : mais je n’ai pas choisi de mourir… c’est ce que je me tue à lui dire.
Scarabée : mon forcené voulait aussi me l’entendre dire : que notre devise c’est vivre et laisser mourir.
Rebecca : il me prend pour cible et il se prend pour un tueur… ou je réponds à son attente ou je meurs…
Scarabée: comme je n’ai rien pour le mien… je crois que je vais devoir le voir se donner la mort… 2012… à ce qu’il paraît c’est l’année des damnés.
Rebecca: aide-moi à résoudre son problème et je t’aiderai à résoudre le tien… tu vois, j’essaye de dédramatiser comme je peux.
Scarabée: c’est la logique même du pôle emploi : on fait ce qu’on peut pour Pierre Paul ou jacques… ils ont compris l’arnaque.
Rebecca: il dit que si je n’avais pas son arme braquée sur moi, je ne daignerai même pas me poser le problème.
Scarabée: dis lui qu’on a tous le même problème: IL N’Y A PAS DE SOLUTION…
Rebecca : il dit que ce n’est pas le cas pour tous, puisque nous sommes payés pour nous payer leurs têtes…
Scarabée : explique-lui que c’est l’état des lieux… et qu’il n’a aucune partie liée avec nos états d’âmes
Rebecca: il dit qu’il n’a pas de leçon à recevoir… que la réalité c’est nous qui la façonnons avec nos préjugés de morts-vivants.
Scarabée: qu’est-ce qu’il raconte? On peut refaire les comptes : la débâcle est économique… et Pôle emploi ne fait pas de miracle.
Rebecca: non ma petite chérie, la débâcle est politique… te dit mon oracle.
Scarabée : parce qu’il croit que ça nous fait plaisir de ne rien avoir à lui offrir.
Rebecca : il dit que le pôle emploi… c’est l’état dans tous ses états… autrement dit, que c’est le lieu le plus indiqué pour se soulever
Scarabée : c’est stupide… très stupide et c’est parce que nous sommes rigides… que nous sommes dans cet état… de désœuvrement.
Rebecca: justement… il ne veut plus entendre parler de flexibilité… il plaide pour l’inflexibilité comme gage de citoyenneté.
Scarabée : mais on a tout essayé… ne reste plus que la géométrie variable… pour chacun on fait ce qu’on peut et c’est tant mieux.
Rebecca: travailler plus pour gagner plus… travailler moins pour gagner moins… ce n’est ni plus, ni moins que tirailler les citoyens.
Scarabée: certes, on n’a pas à manger pour tout le monde mais on fait en sorte… parce que la crise est de mise.
Rebecca : la crise c’est votre main mise sur nos consciences et nos existences.
Scarabée : ce n’est pas nous, seule la dynamique de l’offre et de la demande pourrait quelque chose pour vous.
Rebecca: plus de chômeurs ou plus de pauvres ou plus de morts: c’est comme ça que vous distribuez les sorts.
Scarabée : je le répète : il n’y a pas assez de travail… tous ceux qui diront le contraire sont des canailles.
Rebecca : il me dit que c’est le modèle politique économique et social qui a rendu l’âme…
Scarabée : on connait la musique… raison de plus pour renoncer à toute vision idyllique.
Rebecca : je le lui ai dit, d’autant plus que parmi nous, chaque conseiller va devoir prendre en charge 130 personnes.
Scarabée : difficile d’expliquer à des morts de faim que le travail n’est pas un petit Lu, mais un flux et un reflux.
Rebecca : travailleurs de tous les pays… adaptez-vous… si vous ne voulez pas rendre les armes.
Scarabée : ils ne pigent rien : difficile de créer des emplois… et tout aussi difficiles d’en détruire. C’est bouché comme débouché !
Rebecca : il dit qu’il est là pour changer notre mentalité.
Scarabée : ce n’est pas à nous de payer les pots cassés…
Rebecca : les candidats sont tous rivés à leur rocher… à rêver encore d’état-providence.
Scarabée : je reste persuadée qu’ils sont employables plus que jamais à condition de devenir un peu plus malléables
Rebecca: mon forcené ne semble pas décidé à changer son fusil d’épaule. Il me tient toujours en respect.
Scarabée : le mien s’apprête à s’immoler par le feu… j’ai beau lui dire que c’est démodé
Rebecca : je ne comprends pas que quelqu’un qui est capable de tenter le tout pour le tout, ne soit pas foutu de trouver un emploi.
Scarabée : je comprends encore moins quelqu’un qui met fin à ses jours pour si peu.
Rebecca : le plein emploi était un mythe… il est devenu un ordre de mérite… il va faire feu
Scarabée : tu n’as pas l’air bouleversée ?
Rebecca : tu me prends pour qui? Je l’ai moi-même payé pour faire le sale boulot
Scarabée : lequel?
Rebecca : alerter l’opinion que les mal-employés souffrent tout autant que les sans-emploi.
Scarabée : tu es complètement givrée, tu vas le retrouver au pôle emploi mais de l’autre côté.
Rebecca: oui avec mon arme pointée sur ma remplaçante et ton zèbre, qu’est-ce qu’il attend pour se tirer une balle dans le pied ?
Scarabée : c’est Xav… mon employeur… il veut m’entendre dire que rien ne va plus.
Rebecca : et qu’est-ce que tu attends pour le lui dire ?
Scarabée : j’attends le 18 janvier… le jour de l’explosion de Pôle emploi
http://www.lejournaldepersonne.com/2012/01/pale-emploi/
Bon ! 2 contributions importantes, impatientes, sceptiques ou cyniques !
Normal, humain.
Au lieu d’aller perdre leur temps le 18/01, je leur conseille de chercher et d’aller voir des patrons de PME qui sont en croissance (yen a) et de proposer de commencer de travailler gratos au meilleur d’entre eux pour un certain nb de jours.
Pour faire cela, il suffit d’avoir de quoi vivoter sans avoir de travail (assedic, rsa, famille, amis, économies et tout mix de cela). (quelqu’un qui fait la manche ou qui travaille au noir à plein temps aura plus de mal).
Le gros avantage pour le patron est qu’il va pouvoir prendre sa décision sur le champ, (si vous l’avez intéressé) car il pourra arrêter quand il voudra.
Mais vous de même, au lieu d’envoyer des lettres et faire des entretiens, vous allez être dans l’entreprise et le patron et son équipe vont pouvoir vous jauger sur vos capacités et votre attitude… et vice et versa. S’ils ne vous plaisent pas, vous les remerciez… et vous recommencez ailleurs.
Tôt ou tard, vous trouverez la bonne entreprise …
et au bout d’un certain temps, le bon patron et son équipe ayant pu jauger la perle qu’ils ont intégrée, ne voudront pas la voir partir et commenceront à lui proposer des éléments qui la retiennent ! Bingo.
En effet, mais faut avoir été patron pour le savoir, tout patron, tous les matins, en serrant les mains des membres de son équipe, tremble à l’idée que les bons lui disent qu’ils ont trouvé mieux et rêve que les mauvais le lui disent…
Une entreprise ne devient une prison que quand on ne peut pas se lever et aller voir ailleurs. Sans contrat et avec ses « revenus » payés par un tiers, tout être humain en age et capacité de travailler reprend la main et se recrée une capacité de négocier et de trouver l’endroit où il va à la fois s’épanouir et gagner sa vie !
Mais il faut être patient et au moins apporter de quoi créer son poste de travail par son propre travail, se combinant avec les atouts de la société en croissance (si elle croit, c’est qu’elle en a).
Essayez, vous verrez.
@Laurent
Tout à fait en phase avec ça
je pense qu’il y a deux choses. D’un coté, une crise systémique économique, sociale, politique, démocratique que les les journalistes tentent de décrypter à juste titre. De l’autre, c’est vrai un certain pessimisme voire défaitisme, mais surtout (et c’est là que c’est gênant) un scepticisme vis à vis des moteurs de changements (internet, les réseaux sociaux, et les diverses alternatives qui émergent : la décroissance par exemple)
Mais pour ma part, je suis certes très pessimiste quant à la nature de cette crise et notre modèle économique qui ne va pas tenir très longtemps, mais je reste très optimiste sur le moyen long terme ! Et même si je subis complément la crise de la presse, je suis très enthousiaste sur l’avenir de l’information en général. C’est au journalisme de s’adapter à ça, et inventer de nouveaux modèles. 🙂
Je ne suis pas sûr d’être d’accord, avec internet l’accès au marché s’est tout de même grandement facilité ! les barrières sont dans un certain sens moins élevées, même si a contrario c’est peut être plus le capital humain et de matière grise qui fait la différence. Mais même ça aujourd’hui, avec les générations qui arrivent, ce ne sont pas les compétences qui manquent ! (le formatage est peut être un plus gros problème)
Sur ce que tu dis ensuite, j’ai un doute. Je me demande si le problème est vraiment dans la rentabilité des capitaux en général, ou s’il n’est pas plutôt dans la mauvaise répartition des capitaux, entre autre engendrée par l’asymétrie du financement bancaire. Quand il s’agit de spéculer sur les marchés, c’est pas la rentabilité qui manque… quand on est une PME, c’est plus dur…
Mais de quel partage s’agit-il ? Tu n’es pas très clair
En revanche, j’approuve sans réserve le point suivant :
Mais j’irai même plus loin : le revenu de base est le préalable nécessaire à tout le reste… Il permet une juste rétribution des gains de productivité, permet de faire émerger la confiance dans l’entreprise, et donc une meilleure gouvernance / partage des risques et du capital etc.
Et d’ailleurs sur ton dernier commentaire (où tu suggère de travailler gratuitement pour faire ses preuves), c’est justement ça que j’aurais aimé lire : il faudrait expliquer aux chômeurs qu’ils doivent revendiquer ce revenu de base. A partir de là oui, les gens seraient prêts à travailler « gratuitement » pour faire leurs preuves.
Mais en attendant, il y a trop d’exclus, trop de défiance, trop de préjugés etc. Je doute que la bonne volonté suffise pour planter de bonnes graines sur un terrain aussi miné.
@Mathieu :
c’est en effet un risque, ou plutôt une incertitude. Cela dit, de nombreuses personnes disent que l’on pourrait nourrir la terre avec la permaculture.
Je pense aussi qu’un des effets du revendu de base serait de repeupler les campagnes, ce qui apporterait la main d’oeuvre supplémentaire nécessaire, sachant que la plupart du travail restera mécanisé dans tous les cas, quite à ce que la production coute plus cher.
Cette augmentation des prix sera de toute façon compensée par le développement de l’économie non marchande, l’extension du domaine de la gratuité etc.
Au niveau plus industriel, l’augmentation des prix des carburants va forcer à produire local, et à réparer les objets plutôt que de les jeter/racheter. De plus, avec des machines / outil similaires aux imprimantes 3D, on va pouvoir fabriquer des objets avec une quantité optimisée de matière, et bientôt recyclable.
Donc j’admets parfaitement l’incertitude, mais je ne suis pas vraiment inquiet 🙂
euh « Au lieu d’aller perdre leur temps le 18/01, je leur conseille de chercher et d’aller voir des patrons de PME qui sont en croissance (yen a) et de proposer de commencer de travailler gratos au meilleur d’entre eux pour un certain nb de jours. » LOL.
LOL
et LOL meme.
(oh ca va hein, mais bon ce genre d’humour j’sais pas ca a tendance a me mettre de mauvais poil encore)
(laurent, bosse gratos toi d’abord si tu veux, mais attends bien d’etre exangue d’abord, pi ensuite bosse gratos, tu m’en diras des nouvelles)
(bye)
@toto et à tous les salariés qui tremblent devant un patron et ne savent combien ils ont des atouts…
C’est ma méthode depuis 1988… 🙂
Elle marche.
MAIS, il faut certaines conditions, qui, alors que cette méthode est tolérée dans les startups et les entrepreneurs borderline, qui devraient être vérifiables sur un marché légalisé et organisé.
Il ne faut pas travailler les yeux fermés pour faire n’importe quoi qui arrange le pseudo entrepreneur… qui fait rêver autant qu’il rêve en allant dans le mur ou en sautant d’expédient en expédient…
En suivant cette démarche, le co-entrepreneur fait crédit à l’entreprise, qui doit, à défaut d’un salaire complet officiel, montrer qu’elle investit elle même, ET donc le co-entrepreneur doit faire son enquête et son évaluation sur l’entreprise, comme pour tout crédit.
L’avantage d’être dans l’entreprise est que l’on voit comment ça marche au lieu, comme dans une embauche classique, être limité aux baratins des recruteurs.
Mais bien sur, il faut savoir se lever et s’en aller quand la proba que cela débouche sur un emploi solide ne parait plus assez grande à la personne elle-même. Et recommencer ailleurs jusqu’au fit efficace.
C’est difficile, c’est pourquoi cela serait bien plus facile si ces démarches étaient officielles et encadrées, et pouvaient s’appliquer aux seules entreprises qui vaillent ce crédit, les entreprises en croissance.
L’avantage pour le co-entrepreneur : pouvoir montrer ce qu’il sait faire au delà d’un CV et d’entretiens où ce sont les plus frimeurs qui gagnent (temporairement). J’ai appris ça en usine: les taiseux peuvent être de loin les meilleurs, les plus adroits, les plus observateurs et attentifs…
vi vi vi vi. Nan mais vous pigez le truc un peu? Le mec, patron qui s’pointe et va expliquer au braves precaires comment c’est qu’il faut faire, a commencer par bien fermer leur petite bouche, pas manifester voyons, nan, c’est pas un probleme collectif la precarité, traitez donc ca individuellement brave gens……
(a ben trouver des tas de super « solutions » aux precaires a leur place, que eux hein, ils sont tout de meme un peu con pour etre la, un bon soutien bien condescendant, ca fait plaisir (vi sorry, j’suis passé en mode pas total soft))
(donc, hein, bon, merci mais j’ai le droit de loler)
après lgs, j’aime bien : »les taiseux peuvent être de loin les meilleurs, les plus adroits, les plus observateurs et attentifs… » 🙂
bon aprem.
Sympa Toto !
Mais peut être n’as tu jamais eu la chance de rencontrer un patron intelligent dans une entreprise qui sait faire la différence entre les gens (pour un job donné, pas en général),
parce que ce type de patrons existent… et c’est pour pouvoir les rencontrer que je suis d’accord pour que les RSA et Assedic et … puissent facilement et au grand jour faire le tour des entreprises en croissance pour trouver la leur (projet, business, patrons, équipe, job ..).
Une entreprise où les patrons croient que les gens sont interchangeables, qu’ils n’ont qu’à fermer leurs gueules et sinon dehors… méritent de péricliter sous la pression concurrentielle des bonnes antreprises, en croissance intelligente parce que basée sur les hommes-femmes de l’équipe, et qui bénéficieront, seules, du droit à accueillir, sans les payer elles mêmes au début, ceux qui veulent les aider à grandir encore plus vite en co-créant leur emploi durable.
C’est un principe, il ne s’appliquera bien que si il devient légal et encadré (ne pas oublier les salariés en place et leurs angoisses ).
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