Comprendre l’argent-dette
L’« argent dette » est une expression devenue célèbre suite au documentaire de Paul Grignon, Money as debt. Ce terme désigne le concept de système de réserves fractionnaires parfois aussi appelé effet multiplicateur de crédit sur lequel est fondé l’ensemble du système monétaire et bancaire actuel. En version courte, ce système permet aux banques de créer de la monnaie en octroyant des crédits dans l’économie.
J’ai déjà beaucoup parlé sur ce blog de ce sujet (clic, clic, clic), mais j’aimerais cette fois-ci tenter de revenir plus en détails et de manière plus exhaustive sur les diverses raisons qui font que ce système est intrinsèquement mauvais. Mais pour cela, je voudrais tout d’abord faire la synthèse du fonctionnement du système de l’argent dette, et de l’état du (vaste !) débat sur le sujet. Nous verrons dans un prochain article en quoi ce système est néfaste.
Principe général
Contrairement à l’idée souvent répandue que « les dépôts des uns font les crédits des autres », il se passe en réalité exactement l’inverse : ce sont les crédits qui font les dépôts. Ou autrement dit : lorsque la banque fait un prêt, elle ne retire d’argent à personne, mais elle inscrit simplement le montant de monnaie qu’elle prête sur le compte de l’emprunteur, montant qu’elle supprimera progressivement au fur et à mesure que l’emprunt est remboursé.
Écritures comptables
Concrètement, la banque procède à une double écriture comptable. Par exemple, si une banque prête 1000 euros à un client :
- Elle inscrit 1000 à son actif, dans la partie « crédits ». C’est le montant de la créance qu’elle récupèrera ultérieurement.
- Elle inscrit 1000 à son passif, en temps que dépôt. Ainsi, le compte bancaire du client emprunteur sera bel et bien augmenté de 1000, lui permettant ensuite de dépenser cet argent.
Pour ceux que la comptabilité laisserait de marbre, voici un petit schéma qui représente le bilan (simplifié) d’une banque lambda. L’actif représente l’allocation des richesses faite par la banque, tandis que le passif représente l’origine des fonds gérés par la banque.
Le secteur bancaire : un circuit fermé
Comptablement, on voit donc bien que le bilan de la banque s’équilibre. Et il en est de même au niveau du système bancaire dans son ensemble.
En effet, il importe même assez peu que le client aille dépenser l’argent qu’il emprunte à la banque A en donnant l’argent au client d’une banque B, puisque le secteur bancaire fonctionne en circuit fermé. De cette façon, si la banque A a besoin de liquidités, elle en empruntera simplement à la banque B sur le marché dit « interbancaire ». On peut d’ailleurs très bien voir dans le passif de la banque (schéma ci-dessus) que la dette interbancaire vient en quelque sorte « compléter » les dépôts : si les dépôts diminuent, la banque emprunte. Inversement : si elle a « trop » de liquidités, elle prêtera aux autres banques afin d’obtenir des (faibles) intérêts (plutôt que rien du tout). Et c’est ainsi que les banques ont intérêt à se concurrencer entre elles afin d’attirer les dépôts des clients des autres banques (et ainsi prêter aux autres banques plutôt que l’inverse).
Réglementations bancaires
En octroyant du crédit, la banque peut ainsi faire « gonfler » son bilan, par effet de levier. Mais la banque doit néanmoins respecter certains ratios, définis par les règlementations bancaires. Par exemple, les banques doivent déposer à la banque centrale un certain pourcentage des dépôts qu’elles détiennent, c’est ce que l’on appelle les réserves obligatoires (et d’où l’expression « réserves fractionnaires » : seule une partie des dépôts (réserves) sont « bloquées »).
A cela s’ajoutent aussi des normes comptables définies internationalement : les accords de Bâle. Ces accords spécifient actuellement que les banques doivent posséder au moins 8% du montant total des crédits octroyés sous forme de fonds propres (ratio de Cooke).
Au passage, sachez également que les normes prudentielles de Bâle incitent voire obligent les banques à détenir un certain pourcentage d’actifs spécifiques prétendus « sécurisés » tels que les bons du trésor, ce qui n’est pas sans poser certaines questions vu le contexte actuel où des actifs pseudo sécurisés se révèlent être finalement très risqués… enfin bref 😉
La politique monétaire des banques centrales
Le système de banque centrale est certes indépendant du concept de l’argent dette, mais comme il constitue le cœur du système actuel, il est important de le comprendre.
Depuis les années 70 et la victoire des thèses monétaristes, il est convenu que les banques centrales ont pour objectif principal de contrôler la stabilité de la monnaie, c’est-à-dire de contrôler l’inflation. Pour cela, les banques agissent par l’intermédiaire des taux directeurs. Concrètement, la banque centrale agit elle-même comme une banque des banques, proposant ainsi à ses clients (les banques) des crédits et des dépôts.
Si la banque centrale veut freiner l’inflation, elle va augmenter ses taux directeurs de manière à inciter les banques à déposer son argent à la banque centrale contre un taux d’intérêt (plutôt que de le prêter à d’autres banques) via ses facilités de dépôts, et parallèlement, elle va rendre le coût de refinancement des banques plus onéreux via l’augmentation du taux de ses facilités de prêts marginales, qui permettent aux banques d’emprunter des liquidités à la BCE au jour le jour. Enfin, la BCE peut également faire varier le taux de ses opérations d’open market, ces opérations qui permettent aux banques de récupérer du cash en échange de la « mise en pension » d’actifs en garantie (le “collatéral”). Ces opérations sont aussi désignées par les expressions repurchase agreement ou repo, et constituent aujourd’hui l’outil principal de la BCE pour piloter la liquidité du secteur bancaire de la zone euro.
Une hausse des taux se répercute in fine sur le coût global du crédit dans la zone monétaire, ce qui freine ainsi l’octroi du crédit aux entreprises et aux ménages, ce qui permet théoriquement de freiner la demande, et donc l’inflation.
Inversement, la banque centrale peut baisser ses taux de manière à baisser le coût du refinancement des banques et ainsi les inciter à émettre des crédits et ainsi relancer l’économie.
Par ailleurs, le prétexte de l’inflation a conduit la plupart des pays à interdire aux banques centrale de financer les États par la planche à billet (alors même que les États sont (en général) actionnaires de leur banque centrale).
Origine et avantage de l’argent dette
Pour bien comprendre pourquoi nous en sommes arrivé là, il faut comprendre l’Histoire des banques et de la monnaie. Pour cela, je vous propose de visionner cet extrait de l’Argent Dette de Paul Grignon :
Ce petit détour historique permet à mon sens de comprendre que le fonctionnement du système bancaire n’est pas tant issu d’un complot que de l’opportunisme naturel des banquiers de répondre à un besoin de crédit dans l’économie. Dans le contexte de l’utilisation généralisée des monnaies métalliques, le système bancaire de réserves fractionnaires a en effet permis l’accélération de la circulation de l’épargne, facilitant ainsi grandement le financement de l’économie. Et le rôle d’intermédiaire de la banque était nécessaire pour cela.
Pour le dire autrement, il me semble important de garder à l’esprit que nous devons probablement à ce système la formidable croissance économique de ces deux derniers siècles !! (Nous lui devons aussi bien des crises, mais ce n’est pas l’objet de l’article 😉 )
Création monétaire ou mensonge monétaire ?
A la suite de la sortie de la première version du film de Paul Grignon en 2008 (extrait plus haut), il y eut un passionnant et interminable débat parmi les internautes et notamment sur le célèbre blog de Paul Jorion sur ce sujet. Ce débat opposait notamment des économistes tels André-Jacques Holbecq, Philippe Derudder et Etienne Chouard (tous plus ou moins inspirés de Maurice Allais) qui pensent que le crédit bancaire correspond à de la « fausse monnaie » ; tandis que Paul Jorion (et d’autres) pensent qu’il n’y a pas à proprement parler de création monétaire « ex nihilo« , mais qu’il s’agit plutôt d’une sorte de « multiplication de la disponibilité de la monnaie », aboutissant à la circulation de deux formes de monnaies dans l’économie comme nous allons le voir.
Débat monétaire chez Jorion
Pour la petite histoire, les débats furent tellement passionnés que Jorion que celui-ci finit par y mettre un terme en censurant les commentaires de ses contradicteurs (dont certains lancèrent alors le blog « Postjorion » – très intéressant à lire d’ailleurs).
Monnaie et et reconnaissance de dette
Selon Jorion et ses acolytes donc, il existerait en fait deux formes de monnaies : la monnaie de base créée par la banque centrale (pièces, billet, et monnaie prêtée par la banque centrale) et la monnaie scripturale correspondant au crédit émis par les banques et qui ne sont que des « reconnaissances de dettes ». Mais ces deux « types » de monnaies sont nommées de la même manière dans le langage courant, ce qui crée de la confusion.
L’argent dette pourrait ainsi être comparé à un verre de Pastis. Le pastis, c’est la monnaie de base (les pièces, billet et réserves obligatoires des banques). Lorsque la banque émet des crédits, elle dilue en quelque sorte le pastis dans de l’eau. Il n’y a pas véritablement de nouvelle « monnaie » (=pastis) dans le circuit, mais le le liquide se repend davantage dans le verre. De sorte que selon Jorion :
Le scandale n’est plus dans le fait que les banques créeraient de l’argent – ce qu’elles ne font pas : le scandale est dans le fait que tout le monde ne peut pas se présenter le même jour aux guichets pour retirer ses sous.
Autrement dit, on vend du pastis dilué comme si c’était du pastis pur !
Création de moyens de paiements
Il est vrai que l’appellation « monnaie » porte parfois à confusion. Mais selon Holbecq, Chouard et les autres, il n’en reste pas moins qu’il y a bel et bien « création monétaire » dans le sens où de nouveaux « moyens de paiements » sont mis à disposition des acteurs économiques (ce que Chouard désigne peut être plus justement par « signes porteurs de pouvoir d’achat »). Et ceci sans que d’autres ne soient privés de ces mêmes moyens de paiement.
André Jacques Holbecq ajoute une précision qui me semble importante de signaler : à son niveau, le banquier n’a pas l’impression de créer de la monnaie !
En effet, comme le banquier doit équilibrer son bilan (et respecter les ratios prudentiels bancaires), et qu’une proportion des crédits qu’il octroie « fuitent » vers les banques concurrentes, il doit forcément à un moment donné se refinancer sur le marché interbancaire (ou attirer de nouveaux dépôts). Sauf que justement, dans le même temps, les banques concurrentes émettent elles-aussi des crédits qui alimentent des dépôts qui eux mêmes fuiteront en partie vers d’autres banques. Ce qui permet à Holbecq de conclure :
Chaque banquier-trésorier aura eu le sentiment qu’il les a financés par des dépôts venant des autres banques et qu’il a ainsi mobilisé de l’épargne préexistante. Ainsi, le témoin extérieur de cette opération aura l’impression que ce sont les dépôts à vue qui sont prêtés, alors qu’il s’agit de création monétaire par le crédit, créant ces dépôts.
Conclusion
Que retenir de cet éternel débat ? Honnêtement, même après avoir passé des heures nuits à lire les articles et les commentaires chez Jorion (dont l’ensemble a été agrégé par Chouard dans ce pdf de plus de 8.000 pages !), je ne suis pas encore certain d’avoir totalement cerné toutes les subtilités du débat… Et au fond, on a l’impression que tous disent la même chose, mais avec des interprétations et des formulations différentes.
Mais le débat est plus qu’intéressant et permet d’y voir plus clair sur le fonctionnement du système monétaire d’aujourd’hui. Et la conclusion qui s’impose à mes yeux est que l’argent dette n’est pas un système stable, sain et juste pour l’économie d’un pays se voulant démocratique. C’est ce que nous le verrons dans un prochain article ! 🙂
>> Voir l’article suivant : Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques
« Nous devons probablement à ce système la formidable croissance économique de ces deux derniers siècles… »
Probablement…
Ou bien la formidable croissance n’est qu’une croissance humaine, technique et technologique due uniquement à la croissance exponentielle de la population et de ses moyens de communiquer et de stocker ses informations.
Le système monétaire n’aurait donc fait que créer des périodes d’expansion et de contraction inutiles, le résultat final restant inchangé.
Mais bon… 🙂
@Gérard les hommes ont quand même besoin de l’outil monétaire pour développer les richesses et rémunérer la production et la créativité.
or, sans la dérive de l’argent dette, les gens auraient simplement laissé leur métaux dormir dans des coffres, ce qui n’aurait pas permis les échanges de valeur…
Ce que je veux dire, c’est qu’il ne sert à rien de dénoncer l’arnaque ou le complot. L’argent dette fut une espèce de nécessité de l’histoire.
Maintenant il faut prendre prendre acte du fait que cela ne peut plus marcher aujourd’hui – et donc proposer autre chose 😉
Bonsoir,
Je voudrais réagir sur la conclusion de votre article et je vais être un peu long, je le crains.
Vous écrivez que, au fond « on a l’impression que tous disent la même chose ».
Et bien détrompez-vous, tous ne disent pas la même chose, loin de là. Les différences sont fondamentales. Et il n’agit pas, comme certains veulent le faire croire, d’une question purement sémantique mais du cœur même du fonctionnement du système.
La totalité des économistes que j’ai lu, écouté ou rencontré confirment bien que ce sont les banques commerciales qui créent la monnaie. Et quelqu’un comme F.Lordon, parmi tant d’autres, l’a écrit noir sur blanc sans aucune ambiguïté possible. Alors certes, ce n’est pas une preuve définitive mais c’est quand même un gros indice. Il n’y a que P.Jorion pour prétendre le contraire et revendiquer d’avoir raison, seul contre tous en déclarant, sans jamais le démontrer et sans aucun soutien de la moindre personne ayant un peu d’autorité dans le domaine, que seules les banques centrales créent de la monnaie. C’est ce que Julien Alexandre, le « modérateur » du blog de Jorion, appelle très sérieusement et sans aucune modestie un changement de paradigme.
Mais les chiffres des masses monétaires sont là. Je reprends les chiffres d’octobre 2009 que j’ai sous la main :
La base monétaire (monnaie banque centrale = Réserves auprès de la BC + Facilités de dépôts + Billets et pièces) est de 1070 Md€
Le montant total des dépôts à vue (M1 – Billets et pièces) est de 3737 Md€
Comment expliquer la multiplication par 3 entre la base monétaire et les montants à vue si ce n’est par la création monétaire des banques commerciales. Le même Julien Alexandre, qui ne va pas jusqu’à nier les chiffres, propose une explication farfelue en parlant de vitesse de circulation de la monnaie.
Tout cela n’est pas secondaire car comment prétendre changer le système si l’on ne comprend pas comment il fonctionne ? Une des solutions que proposent certains (dont Maurice Allais ou Irvin Fischer et que soutien A.J. Holbecq) est ce qu’on appelle le 100 % money. Pour faire court, cela reviendrait en gros à faire en sorte que toute la monnaie en circulation soit émise par l’Etat. Comment Jorion peut-il discuter de ce sujet puisque d’après lui, nous avons déjà ce système en place ?
Un autre économiste, P.N. Giraud a écrit un bouquin remarquable, « Le commerce des promesses », dans lequel il explique, entre autre que les crises que nous connaissons viennent de la combinaison d’un double choix : le choix de la croissance à tout prix et le système monétaire actuel basé sur la création monétaire par les banques commerciales. Comment Jorion peut-il prétendre expliquer les crises sans comprendre ça ? Que diriez-vous d’un médecin qui prétend que c’est l’estomac qui fait circuler le sang dans votre corps ? Vous le laisseriez vous soigner ?
Enfin, Jorion ne supporte pas la contradiction et la censure sévit sur son blog où l’on ne peut défendre des théories opposées à celle du maître. Cela jette un sérieux doute sur les motivations du monsieur.
@RST : bonsoir et bienvenue par ici 🙂
Il me semble que si Jorion a tort de balayer du revers de la main les critiques ainsi que le problème de l’argent dette en le résumant à un mensonge, il n’en reste pas moins que son approche reste intéressante pour comprendre le fonctionnement du système.
En effet, comprendre qu’il y a deux formes de monnaies me semble essentiel (monnaie de base et reconnaissances de dettes), car cela permet d’appréhender la ‘logique’ du système. Même si les présupposés qui le justifient sont faux : il n’y a aucune raison qu’une reconnaissance de dette puisse être automatiquement monétisée par son détenteur, et ceci au montant du nominal de la créance.
Après je ne suis pas certain que le commun des mortels ait besoin de comprendre toute la subtilité du débat pour saisir que le système ne tourne pas rond et qu’il crée beaucoup de problèmes alors que tout pourrait être plus simple (les pistes que vous évoquez sont évidemment pertinentes)…
Ce sera de toute façon l’objet du prochain article.
Merci beaucoup pour ce billet, et pour la « synthèse » du débat qui a eu lieu chez Paul Jorion. J’avais déjà pris le PDF des débats, mais quand j’ai vu le nombre de pages je dois avouer l’avoir mis de côté dans une catégorie « à lire quand j’arriverai à trouver 10 ans de temps libre ».
@ Stan
C’est sûrement ma formation scientifique qui me handicape mais j’ai beaucoup de mal à comprendre en quoi quelqu’un qui propage une théorie fausse permet de mieux comprendre un système que ceux qui expliquent comment il fonctionne vraiment. Pour faire comprendre qu’il y a 2 formes de monnaie comme vous dites, il suffit d’expliquer … qu’il y a 2 formes de monnaie ! Pas besoin de raconter des salades et de passer dans les médias pour les vendre !
Le dernier paragraphe de votre réponse ouvre un vaste débat. En gros, les gens sont ils trop con pour comprendre ? Vous avez l’air de le penser. Le problème c’est que si, je vous l’accorde, tout le monde sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche, vous faites comment pour leur expliquer qu’une solution possible c’est, par exemple, le 100 % money si ils ne comprennent pas un minimum comment tout ça fonctionne ? Ce n’est certes pas facile mais cela me parait indispensable sous peine de se retrouver à la merci de charlatan comme Jorion.
@RST : si je n’étais pas d’accord avec vous je n’aurais pas écrit cet article… et ne serais pas non plus en train d’écrire la suite…. 😉
Cependant je ne vois pas non plus l’utilité de faire du « Jorion bashing ». Le débat qu’il a créé sur son blog est très utile pour tout le monde et il a le mérite de mettre au clair les préceptes qui justifient les positions. Il a tort, certes, mais sa vision n’est pas non plus totalement erronée : il y a effectivement un problème dans le fait qu’on appelle deux choses différentes par le même mot, et une reconnaissance de dette peut avoir de la valeur. On ne peut lui retirer d’avoir mis au clair ces deux choses. En tout cas, personnellement les explications de Jorion m’ont aidé à mieux cerner le fonctionnement du système.
Les charlatans sont certes dangereux, mais ils ont le droit d’avoir tort et d’exister. On ne peut rien contre eux si ce n’est prouver que l’on a au moins aussi raison qu’eux, et que l’on peut proposer mieux que le système actuel.
Vite la suite!
Avec cette article (et surtout le premier schema), j’ai enfin l’impression de comprendre un peu mieux ce systeme d’argent-dette.
Merci de rendre enfin accessible cette demonstration.
« le fonctionnement du système bancaire n’est pas tant issu d’un complot que de l’opportunisme naturel des banquiers de répondre à un besoin de crédit dans l’économie »
Tiens, ça me rappelle quelque chose : http://merome.net/blog/index.php?post/2011/09/21/Pourquoi-%C3%A7a-va-mal
Sinon, si le système monétaire est complexe au point de nécessiter 8000 pages de débat pour arriver à pas grand chose, est-il encore légitime ? Même s’il fonctionnait, il faudrait le remettre en cause.
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement.
Non seulement je trouve la présentation de Stan excellente, mais en sus j’approuve sans réserve son analyse compréhensive quant il affirme :
« L’argent dette fut une espèce de nécessité de l’histoire »
« Maintenant il faut prendre prendre acte du fait que cela ne peut plus marcher aujourd’hui – et donc proposer autre chose »
Sans comprendre ce point fondamental, on en viendrait à critiquer Newton dès 1685 pour sa Loi de la Gravitation Universelle en se basant sur la Théorie de la Relativité Générale qui n’aura été mise au point qu’en 1915.
Je ne vois pas bien en effet ce qu’auraient pu faire de mieux les créateurs du système tel que défini en 1971 lorsqu’on a enfin décorrélé avec raison la monnaie d’une valeur spécifique.
Comprendre ensuite que l’économie est en expansion partout, pour tout individu, comme l’est l’Espace-Temps n’est pas possible pour un esprit raisonnement sur des modèles classiques.
Autant demander à Euclide de comprendre que deux droites parallèles peuvent se couper…
Pour Stan & Galuel.
Stan a partager cet article ce Week-end
« Eliminating fractional reserve banking explicitly recognises that the pretence that risk-free deposits can be supported by risky assets is alchemy. If there is a need for genuinely safe deposits the only way they can be provided, while ensuring costs and benefits are fully aligned, is to insist such deposits do not co-exist with risky assets. »
Pour en finir completement avec l’Argent-Dette, la reflexion de Mervyn King va-t-elle dans le bon sens? Ou est-elle trop rapide?
@WilnocK
Cette réflexion est fausse. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe pas « d’actifs ». Il n’y a absolument rien qui puisse être désigné comme un « actif » à part la seule chose qui soit universellement présente dans toute économie, qui est l’homme, l’individu.
De sorte que toute réflexion qui prend pour base ce qui est valeur nie la liberté individuelle de choisir ce qui est valeur ou pas, nie la possibilité de choisir son chemin durant sa vie pour tout individu, et tente d’imposer ses propres vues à ses semblables.
Le seul système monétaire qui considère les Droits de l’Homme comme base, qui considère chaque homme comme semblable est un système monétaire basé sur un Dividende Universel.
Ne pas comprendre ce fondement c’est croire à des valeurs absolues. C’est croire qu’un modèle classque matérialiste est conforme à l’expérience indépendamment de l’observateur, c’est être en totale contradiction avec toute la Science connue.
Il est très difficile de comprendre la Relativité pour qui croit à des valeurs absolues.
@Galuel tu as certes raison, mais n’est-ce pas tout de même encourageant qu’un banquier centrale pose au moins la question de la remise en cause (même partielle) de ce système ?
@merome : oui je suis parfaitement en phase avec toi là dessus 🙂
@Wilnock : la suite arrive très bientôt !
@Stan Oui il semble en effet y avoir le début d’un cheminement qui peut éventuellement mener à une possible compréhension.
On peut s’en réjouir, ou bien s’en désespérer… Selon le point de vue…
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@stan
Je pense qu’on ne peut décemment pas dire qu’un tel système a été une étape nécessaire dans le développement de notre civilisation. Nécessaire pourquoi? C’est si bien d’en être arrivé là?
Le gros défaut de ce genre de débat à mon sens est que l’on se focalise sur l’étude d’un système abstrait que l’on condamne, alors que l’on devrait davantage considérer les causes profondes et humaines qui expliquent ou permettent ce genre de processus. Que le système en question soit issu d’une conspiration plus où moins explicite, ou simplement émergent importe peu. La question sous-jacente est morale et philosophique. (Par exemple une des informations les plus pertinentes du film est le rappel que l’usure était autrefois considérée comme un crime capital, et la raison pour laquelle nos ancêtres avaient immédiatement compris l’effet pervers d’une telle activité.)
La question sera toujours : est-on d’accord pour dire qu’il est normal que la richesse soit permise? Par définition le concept même de richesse n’a de sens que relativement à la pauvreté. Par conséquent être riche ne signifie pas seulement avoir accès à toutes les ressources matérielles nécessaires pour vivre agréablement, ce n’est qu’une expression de la richesse. Cela signifie bien : posséder plus que les autres, tirer la couverture vers soit. En général, les gens considèrent-ils sincèrement quand ils parlent de système plus juste, qu’une totale égalité dans le partage des ressources soit l’idéal? Ou bien jugent-ils au fond qu’il est normal que certains étant supérieurs à d’autres suivant des critères sociaux et culturels, aient accès à davantage de ressources?
Même si un nouveau système est créé ou les banques ne pourront plus prendre la grosse part du gâteau, est-ce que pour autant les parts seront équitables? Je ne crois pas. Tant qu’il y a un pouvoir, et une culture privilégiant la richesse matérielle à la spiritualité, la richesse continuera d’être perçue comme normale ; et quelque soit le système il y aura toujours quelqu’un pour en profiter et le faire évoluer peu à peu dans son intérêt propre.
Par exemple si on dit demain : les chirurgiens gagnent autant que les caissiers car les deux perçoivent le même taux horaires. Même si cette rémunération équivaut à la rémunération actuelle d’un chirurgien, est-ce que la réaction immédiate n’est pas : « dans ce cas ça ne sert à rien de faire des études, ce n’est pas normal etc… ». Donc dans la conscience collective, ce qui importe, ce que l’on considère comme objectif à atteindre, comme le bien, ce n’est pas de se développer de s’améliorer en tant qu’individu, mais de développer l’écart entre ses ressources et celle des autres. Là est le point fondamental selon moi.
Je ne veux pas dire que ce film ou tout le débat associé est inutile, au contraire il est très intéressant. Seulement que tout changement s’il ne s’accompagne pas d’un changement également philosophique général sera d’après moi comme un coup d’épée dans l’eau.
@Captp :
Non, pas d’accord. On peut imaginer un système dans lequel les riches n’écrasent pas les pauvres. C’est en tout cas tout l’objet de mon combat via ce blog et ailleurs, pour un revenu de base ou mieux : un dividende universel monétaire.
Cela dit, cette idée se fonde sur une « innovation philosophique » : celle de la prise en compte du principe de relativité par le système monétaire…
Sur le reste : « nécessaire » ne veut pas dire que ce soit « bien ». En tout cas c’est pas ce que je veux dire. ici, le nécessaire est plus dans le sens ‘inéluctable’. En effet, lorsque ce système s’est vraiment développé, l’économie était tirée par le progrès industriel, des politiques de grands travaux etc. Nous avions besoin de beaucoup de capital pour financer ces projets, et le système bancaire était donc parfaitement adapté à cela.
Aujourd’hui au contraire, je pense que nous assistons à un retour de la création de valeur à l’échelle de l’individu (celui-ci étant plus éduqué, créatif que jamais – et dispose d’un accès au réseau sans précédent). Avec internet et la digitalisation des informations (notamment monétaire), un système de crédit mutuel, décentralisé voire distribué, devient donc non seulement possible, mais surtout souhaitable pour mieux financer les projets créateurs de richesses !!
Qu’est ce que vous pensez de cela. Cela me semble un peu simpliste mais j’ai du mal à cerner où ça pêche
http://www.onnouscachetout.com/comprendre-lorigine-de-la-dette-en-quelques-minutes
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« Nous devons probablement à ce système la formidable croissance économique de ces deux derniers siècles… »
Non, nous ne devons a ce systeme que des milliards de dettes et d’interets
La croissance ou le progres sont dus a l’intelligence et au travail de l’homme, certainement pas a l’argent ni aux banques, qui n’ont rien cree si ce n’est des produits comme les subprimes et les derives.
Ce systeme permet simplement a une poignee d’individus et d’organisations de ponctionner la grande majorite
@Jean-Luc: Je me suis mal exprimé : Mon point n’est pas de dire que la croissance est uniquement due aux réserves fractionnaires. Mais il faut juste comprendre la nécessité historique de passer par un tel système.
Concrètement, comment donc « l’intelligence et le travail de l’Homme » aurait-il pu à lui seul construire les lignes de chemin de fer au XIX sans accès à une source abondante de financements ? Comment aurait-on payé les dizaines de milliers d’ouvriers nécessaires et les tonnes de matières premières nécessaires ? Il fallait forcément de la création monétaire.
Au final ce sont bien les hommes qui ont réalisé ces construction, mais il fallait une astuce comptable pour financer le truc.
En économie, les expériences en double aveugle sont impossibles, il est donc impossible de savoir avec certitude si telle ou telle politique serait, sera ou aurait été préférable à une autre.
Qui sait ce que serait le monde aujourd’hui, si, au lieu de financer cette « croissance » par une monnaie pyramidale et arbitrairement distribuée aux géants de l’industrie, on avait laissé aux citoyens le choix de créer et de travailler pour leur propre crédit ?
@Gerard
Je ne suis pas sûr que » laissé aux citoyens le choix de créer et de travailler pour leur propre crédit » eût été véritablement possible avant le réseau.
Pour de simples raisons de logistique et de matériel, il est tout à fait possible que le coût de mise en place soit supérieur au DU symétrique. J’entends par coût le dépassement nécessaire non seulement d’une infrastructure non-électronique, mais aussi d’une éducation non-généralisée relativement aux libertés, à la conscience politique, à l’économie, à la symétrie spatio-temporelle, au principe de relativité etc…
De fait il est tout à fait raisonnable de penser qu’à contrario, le réseau étant déployé, toutes ces bases nécessaires soient désormais acquises et le coût de déploiement devient largement inférieur au gain… Pour tous.
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« Nous devons probablement à ce système la formidable croissance économique de ces deux derniers siècles… »
Vous confondez monnaie fiduciaire et réserve fractionnaire.
On peut très bien avoir une monnaie fiduciaire à réserve complète.
@téméraire anonyme : on peut très bien constater que le développement du système bancaire au XIXème siècle a permis de investissements massifs sans pour autant confondre deux concepts monétaires.
Et dire que A=>B ne revient pas à dire que C≠>B.
Cordialement.
Bonjour cher Stan,
(Je viens de découvrir votre blog. Il est formidable !)
Dans le cadre de mon travail de M1 cette année (en philosophie) j’ai décidé de travailler sur la nature et la fonction de la monnaie dans le Capital de Marx. On sait que pour celui-ci la monnaie est aussi bien une marchandise (donc le fruit d’un travail productif, et ce faisant doté d’une valeur objective) qu’une non-marchandise (donc doté d’une autonomie et d’une indépendance relative à l’égard de ses fonctions dans l’économie réelle).
Pour autant il me semble que la dématérialisation croissante de la monnaie au XXème siècle rend quelque peu obsolète ou désuète cette conception de la monnaie ; la valeur de cette dernière ne me semble plus du tout découler du travail productif : c’est justement la liaison ou la conjonction de cette dernière avec la sphère de la production, qui ne va plus de soi.
Avez vous lu le livre de l’économiste Bernard Schmitt, intitulé « Monnaie, salaires et profits » ? Dans ce livre, il me semble que Schmitt résout admirablement le problème de « l’intégration de la monnaie », c’est-à-dire la question de sa valeur objective, en analysant minutieusement la trajectoire poursuivie par la monnaie lorsque celle-ci se voit « produite » ex nihilo par les Banques.
La rencontre de l’argent-dette avec l’économie productive y est savamment examiné : en sortant des Banques, l’argent-dette n’est doté d’absolument aucune valeur objective, elle ne possède aucun pouvoir d’achat, elle est simplement destiné à circuler, elle est un flux (« la promesse a remplacé la chose promise »). N’étant doté d’aucun pouvoir d’achat, cette monnaie n’appartient à personne, elle ne fait jamais l’objet d’une possession exclusive ; en circulant jusqu’aux mains des entreprises, ces dernières peuvent en disposer, c’est-à-dire la dépenser en versant les salaires aux facteurs de la production, sans pour autant que cette dépense ne s’accompagne d’une perte objective !
Les entreprises ne font que disposer de cet argent ; en la redistribuant aux facteurs de la production, elles ne perdent rien, voir-même, elles y gagnent, puisque c’est uniquement aux mains des salariés que la monnaie se voit enfin doté d’un véritable pouvoir d’achat, que sa dépense s’accompagne d’une perte réelle pour les acheteurs des biens de consommation. En consommant, les salariés font refluer l’argent aux mains des entreprises (reflux d’où proviendrait également le profit) qui la redistribueront finalement aux Banques : la dette ne sera jamais acquitté, elle sera tout simplement annulé, pour que tout puisse recommencer à nouveau.
Schmitt produit donc théoriquement la genèse de ce qui pour tout économiste semble aller de soi : le pouvoir d’achat de la monnaie. Ce pouvoir d’achat, ce ne doit pas être le point de départ de l’analyse, mais bien, selon lui, son point d’arrivée.
Voici un article sur le sujet :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1982_num_33_3_408665
Comment est-ce que le concept du « money dept » est différent du crédit classique ? J’ai un peu de mal à comprendre.
Bonjour
Je suis de Québec, Québec.
Comprendre l’argent dette. Et bien Attac France a sorti un rapport:
L’audit de la dette publique publié aujourd’hui par les experts du Collectif pour un audit citoyen est un pavé dans la mare des politiques d’austérité : sur les 1950 milliards d’euros de dette publique accumulés depuis trente ans, près de 600 milliards sont dûs à des taux d’intérêts excessifs, et près de 500 milliards proviennent des cadeaux fiscaux consentis principalement aux riches et aux actionnaires.
Au total, pas moins de 59% de la dette publique est illégitime. Pour stopper l’austérité qui dope le FN et ses amis, il faut sans tarder engager une restructuration des dettes publiques en France et en Europe.
Le FN à 25%, le Parti Socialiste à 15% : la soumission de François Hollande aux politiques européennes d’austérité se paie très cher. L’austérité rassure les marchés financiers mais désespère les peuples. Entendre le message des urnes, pour un gouvernement de gauche, ce serait remettre en cause le pouvoir des marchés, en commençant par leur principale arme aujourd’hui : la dette publique. Le rapport publié aujourd’hui par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique montre que c’est légitime et possible.
Si la dette a augmenté c’est d’abord parce que l’État a multiplié les exonérations pour les ménages aisés et les grandes entreprises : de ce fait la part des recettes de l’État dans le PIB a chuté de 5 points en 30 ans. Si l’État avait préservé ses recettes au lieu d’organiser ses déficits, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 24 points de PIB (soit 488 milliards €) à son niveau actuel.
D’autre part des taux d’intérêt excessifs ont provoqué un « effet boule de neige » qui pèse très lourdement sur la dette actuelle. Si l’État, au lieu de se financer depuis 30 ans sur les marchés financiers, avait recouru à des emprunts directement auprès des ménages ou des banques à un taux d’intérêt réel de 2 %, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 29 points de PIB (soit 589 milliards €) à son niveau actuel.
Au total, pas moins de 59% de l’actuelle dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêts excessifs. Ces conclusions montrent l’illégitimité d’une très large partie de cette dette. Les politiques d’austérité imposées aux populations au nom de son remboursement sont donc absurdes économiquement, dangereuses politiquement et injustifiables du point de vue de l’intérêt général : cette dette publique n’a été creusée qu’au bénéfice de l’oligarchie financière, celle-ci doit supporter le coût de son annulation. Comme le propose le rapport du Collectif, il faut sortir les États des griffes des marchés financiers. Il y a urgence démocratique !
https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/dette-publique-illegitime-stop-a-l
Les gouvernements se gardent bien de faire une audit en règle sur la fumeuse dette.
Peut-être parce que la prison attend bien du monde de la troll-ka!
Bonjour
Les retraités, modèles d’une nouvelle production de valeur économique
par Bernard Friot5 juillet 2013
Première publication dans l’Humanité des débats, 5 juillet 2013
Les retraités le disent : « je n’ai jamais autant travaillé », « je n’ai jamais été aussi heureux de travailler ». Cela veut‑il dire qu’ils sont utiles, ou qu’ils sont productifs ? Leurs pensions sont‑elles un salaire exprimant leur contribution à la production de valeur économique, ou un revenu différé de leur participation passée à cette production ? Qu’est‑ce que travailler ? Est‑ce avoir un emploi sur un marché du travail et produire de la valeur pour un actionnaire dans une entreprise dont on n’est pas propriétaire, ou est‑ce, comme ces retraités heureux au travail, avoir un salaire à vie et travailler dans des collectifs (une association, une mairie) où l’on décide et dont on ne tire aucun revenu ? L’enjeu du conflit sur la retraite, c’est le devenir du travail : exploité par des propriétaires lucratifs, ou émancipé, du marché du travail par le salaire à vie, et des actionnaires par la copropriété d’usage de l’entreprise ? Contre les réformateurs, la démonstration faite à grande échelle par les retraités que nous travaillons mieux sans actionnaire et sans employeur, en étant dotés d’un salaire à vie et de la copropriété d’usage des outils de travail, doit être dite, confirmée et généralisée.
Premièrement, il faut dire que les retraités travaillent……
Texte facile à trouver.
Mais le vidéo sur la question est des plus intéressant.
Voir le problème sous différents angles permet de le cerner et de le régler.
•Salaire, retraite, l’employeur frappe toujours deux fois, Conférence de Bernard Friot
Bonjour
En ce moment, il y a un mouvement d’éveil, encore dispersé car les solutions ne sont pas en vue.
Lorsque nous auront mis le doigt sur les solutions (qui doivent être fondamentale et universelle)
l’union suivra naturellement.
Tout ceci réside dans notre prise de conscience, rien à voir avec nos opinions ou arguments ou les fausses intellectualisations redondantes,des solutions concrêtes.
Le questionnement est incontournable.
Que pourrait bien être ces solutions fondamentales et universelles qui touchent tout le mondeLe mode de travail et le mode de revenu, n’est -ce pas.
Friot nous offre une « analyse » intéressante…
la cotisation, levier d’émancipation (un article de Bernard Friot)
» Quand une personnalité politique parle de la cotisation comme d’une taxation du revenu ou d’un prélèvement, ou lorsque la représentante du patronat dénonce les « charges sociales » qui alourdissent le « coût du travail », elles mettent en cause une composante du salaire. Or geler, voire baisser, le taux de cotisation, comme le préconisent les réformateurs de droite et de gauche, revient à diminuer le salaire dans ce qu’il a de porteur d’avenir
Lundi 24 décembre 2012124/12/Déc/201211:22
La cotisation, levier d’émancipation (un article de Bernard Friot)
La cotisation, levier d’émancipation
Mutualiser la richesse, revendication utopique ? Projet réaliste, au contraire : sans toujours le savoir, nous collectivisons déjà une bonne part des salaires grâce aux cotisations sociales.
par Bernard Friot, Monde diplomatique, février 2012
Qui contrôle les moyens de production ? Que produit-on, et sur la base de quelle définition de la valeur ? Questions décisives, mais absentes du débat public. Quand les salariés ploient sous l’austérité, les poser apparaît presque comme un luxe. Le salaire porte cependant un enjeu qui dépasse celui de la feuille de paie. Il représente un outil de transformation sociale et d’émancipation dont la puissance est dissimulée par deux idées reçues.
La première suggère que le salaire servirait à satisfaire les besoins des travailleurs, comme en témoigne l’expression « prix de la force de travail ». La seconde le présente comme la contrepartie de la productivité du travailleur, et donc comme le prix du produit de son travail. Ainsi, tour à tour, ou en même temps, il se voit défini comme prix du travail et comme « revenu du travailleur ». Bref, le gagne-pain et la récompense de l’effort. Ces deux propositions conduisent à faire du salaire un « pouvoir d’achat ». C’est évident pour la première : le salaire permettrait d’acheter de quoi continuer à travailler. C’est également vrai pour la seconde : si le salaire rémunère le produit du travail, celui qui le touche « a son compte ». Il n’a pas d’autres droits sur son travail que celui d’en tirer un revenu. Le salaire procure donc un pouvoir d’achat à la mesure du travail fourni…..
…….D’où viennent ces cotisations sociales ? A l’origine, elles résultent, pour une bonne part, d’initiatives patronales destinées à éviter la hausse des salaires directs, comme les allocations familiales qui forment jusque dans les années 1950 le cœur de la sécurité sociale. Mais cet instrument s’est révélé émancipateur à mesure que se consolidaient après la seconde guerre mondiale les institutions du salaire sous la pression du mouvement ouvrier.
Ponction sur la richesse, versée aussitôt que produite, la cotisation ne procède pas d’une accumulation et ne génère aucun profit. Jusqu’à son invention, tout accident de santé obligeait le travailleur et sa famille à emprunter ou à alimenter la rente des actionnaires des compagnies d’assurance. En ponctionnant la valeur ajoutée (lire « Mots-clés ») pour financer la santé ou la vieillesse, la cotisation sociale met en évidence l’inutilité du crédit et de la propriété lucrative. Contrairement à l’impôt sur le revenu, à une taxe sur le profit ou à une assurance de prévoyance contractée en vue d’un revenu différé, elle constitue un salaire socialisé. Cette différence décisive fait de la cotisation un levier de transformation sociale : un instrument permettant aux salariés de conquérir le pouvoir sur l’économie……..
Conclusion:
A terme, affecter l’intégralité de la richesse produite à la cotisation, et donc au salaire socialisé, constituerait un acte politique fondamental : la définition de la valeur, sa production, sa propriété d’usage et sa destination reviendraient aux salariés, c’est-à-dire au peuple souverain. L’enjeu du salaire, c’est donc la possibilité de sortir du capitalisme. Non pas de déplacer le curseur de la répartition de la valeur ajoutée en faveur du salaire et au détriment du capital, mais de sortir la valeur du carcan du temps de travail, de se passer des capitalistes et du marché du travail, d’affecter toute la valeur ajoutée au salaire, y compris la part qui doit aller à l’investissement. Car, au fond, il n’est besoin pour travailler ni d’employeurs, ni de prêteurs, ni d’actionnaires.
La cotisation, levier d’émancipation
Imaginez le revenu de base couplé aux coopératives autogérées à temps partagé.
Pour se libérer du chantage financier et libérée le temps de vie voler par les exploiteurs.
L’exploitation de l’homme par l’homme est le grand tabou.
On nous charrie avec les vaches sacrées des travailleurs. Mais silence radio (omerta)sur les vaches sacrées des financiers investisseurs…Où vont-ils chercher leur argent? Pousserait-il dans les arbres? Y auraut-t’il un arbre dans un paradis…..
Bonjour
Voilà un commentaire qui suggère la vérité sur l’essort social économique:
Gérard Foucher permalink
septembre 23, 2011
« Nous devons probablement à ce système la formidable croissance économique de ces deux derniers siècles… »
Probablement…
Ou bien la formidable croissance n’est qu’une croissance humaine, technique et technologique due uniquement à la croissance exponentielle de la population et de ses moyens de communiquer et de stocker ses informations.
Le système monétaire n’aurait donc fait que créer des périodes d’expansion et de contraction inutiles, le résultat final restant inchangé.
Mais bon…
Il y aurait peut-être lieu de régler notre petit problème économique.
Votre commentaire mérite toute notre attention.
Je le récupère pour des interventions que je ferai..
Mais je prendrai soins de respecter l’auteur en signalant vos initiales: G.F.citoyen.