Manifeste pour une vraie révolution au XXIème siècle
Comme je l’expliquais dans mon dernier article, les mouvements de contestation actuels en Espagne, ou même en Grèce ou au Portugal sont voués à l’échec car ils ne proposent aucun projet de société véritablement alternatif. Non pas que la volonté manque : on voit bien à travers les slogans qu’il y a un désir de profond changement, de retour à certaines “valeurs » non marchandes, de plus de justice sociale. Seulement, formatés par le traitement médiatique ainsi que les discours obsolètes des politiques, les gens ont du mal à réfléchir autrement que par les mauvaises hypothèses de travail communément admises. Et il en résulte naturellement un manque d’imagination, d’ambition, un manque de solutions. On se contente de proposer des réformes certes souhaitables pour certaines, mais qui ne font que réduire les méfaits du système sans en modifier les causes initiales.
Ajoutez à cela que la France n’a finalement encore rien vu de la crise. Grâce au matelas social défaillant mais malgré tout existant, il y a encore beaucoup de gens qui pensent avoir encore quelque chose « à perdre » en cas d’éventuelle révolution. Du coup, ce n’est pas demain la veille où tous les petits privilégiés du système seront dans la rue, ouvrant ainsi la porte vers un véritable changement. Nous n’assistons qu’à une petite révolte de la part de ceux qui sont le plus directement frappés par le déclin de l’Occident. Voire ceux qui en comprennent vraiment les raisons. Bref, nous ne sommes au mieux que dans un stade pré-révolutionnaire, où l’indignation monte, mais où il n’y a pas de nouvelle idéologie assez forte et partagée à proposer.
Régler les problèmes à la source
Pour dépasser ce stade, il faut tout d’abord identifier clairement les origines des problèmes, et y proposer les remèdes qui en découlent. Mais détecter l’origine des maux de la société nécessite de penser de manière radicalement différente. Il faut se soustraire aux termes du débat tels qu’ils sont posés par les tenants de l’opinion publique. C’est la démarche que je vous propose dans cet article.
Commençons, sans prétendre à une quelconque exhaustivité, par recenser un certain nombre de faux débats qui pourrissent actuellement la vision de l’économie.
La lutte contre le chômage
Depuis trente ans maintenant, la France connaît le chômage de masse. La lutte contre le chômage, s’est donc imposée comme une lutte indispensable pour réduire les inégalités de revenu, l’exclusion etc. Certains évoquent même un « droit au travail » comme un droit fondamental qu’il faudrait garantir à tous. Le problème, c’est que ce droit s’est transformé en quasi-devoir : tout le monde doit travailler, où être condamné à l’exclusion. Pourtant le plein-emploi salarié est-il une fin en soi ?
Outre le fait que le plein emploi est irréalisable aujourd’hui, on voit bien que salariat n’est plus le facteur idéal d’intégration sociale ou même d’épanouissement personnel. Pourquoi ? Justement parce que les politiques publiques – sous prétexte qu’un chômeur est un poids pour la société – ne visent qu’à augmenter l’emploi sans réfléchir à l’utilité réelle des emplois ainsi créés. On pourrait embaucher des gens à creuser des trous pour les reboucher que ça ne dérangerait personne. Qu’importe après tout, tant que tout le monde est au travail, et que ça fait de la croissance !
Mais la véritable question n’est-elle pas plutôt de faire en sorte que chacun puisse librement choisir d’exercer une activité utile socialement ?
La « protection » des salariés
Conséquence directe de la fin du dogme du plein emploi, l’idée selon laquelle il faut « protéger les salariés » n’a plus de sens. En effet, ce qui justifie la protection des salariés actuellement, c’est que le salariat soit admis comme une norme, et qu’un individu n’existe pas au regard de la société s’il ne travaille pas. Il est au mieux un « actif non occupé », au pire, il n’est qu’un assisté, un parasite, un citoyen de seconde zone. Dans cette perspective, alors oui, protéger le contrat de travail a un sens, car il est le Graal de tout citoyen. Mais aujourd’hui, protéger les travailleurs est un non sens couteux.
Par la concurrence internationale entre les travailleurs, les entreprises préfèrent aujourd’hui délocaliser, ou augmenter la productivité pour ne pas avoir à le faire. Le résultat est dans tous les cas le même : sous pression d’un chômage de masse, la main d’oeuvre ne peut que se soumettre aux conditions imposées par les entreprises : bas salaires, contrats précaires, et autres conditions de travail non consenties. Et on nous dit qu’il faudrait alors protéger les salariés contre les licenciements abusifs ou économiques non-justifiés etc.
Mais en vérité, la « protection » des salariés ne fait qu’encourager les entreprises à opter pour davantage de précarisation de leurs employés (par des contrats de courte durée, par exemple). Et quand elles ne peuvent pas se séparer d’eux, elles établissent des stratégies machiavéliques pour pousser les gens à bout, afin qu’ils claquent eux-mêmes la porte. Dans le même temps, d’autres sont irrémédiablement exclus du marché. Les femmes par la crainte d’un « heureux événement » (appréciez l’ironie), les jeunes parce qu’ils ne sont pas assez « expérimentés », les seniors parce qu’il ne seraient pas « flexibles » etc. Au final, la protection des salariés ne fait que créer plus d’inégalités dans la société. On aboutit en effet à une société de caste dans laquelle certains ont obtenu – par chance – un contrat protecteur, tandis que d’autres sont exclus du marché, piégés par le phénomène tristement commun de la trappe à pauvreté.
Le mythe de la croissance
La croissance a été un facteur de progrès évident au cours du XXème siècle. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? A plusieurs égard, la croissance est devenue inutile. Les gains de productivité et la mondialisation permettent aux détenteurs de capitaux de mieux exploiter la croissance de la demande mondiale sans avoir nécessairement recours à davantage de facteur travail. Catastrophe ? Dans l’absolu, oui. Mais après réflexion, n’est-il pas naturel que l’Homme puisse travailler de moins en moins ? Qu’il puisse ainsi libérer du temps libre afin de s’épanouir personnellement ?
Le problème n’est donc pas tant que la demande de travail ne diminue, mais dans le fait que la répartition des gains de productivité est mal répartie dans la société ! En effet, le peu de croissance qui reste ne profite finalement qu’à une minorité, à la faveur de cartels qui oeuvrent pour ne surtout pas se concurrencer, tout en verrouillant consciencieusement leurs marchés. Ceci d’autant que le marché tend irrémédiablement à se concentrer.
Au mieux, les gains de productivité permettent une baisse des prix, mais comme le chômage de masse est ainsi structurellement maintenu, il y a bien peu de chances que les classes moyennes et pauvres tirent vraiment profit de cette croissance. C’est tout juste si les bas salaires sont indexés sur le niveau général des prix (dont le calcul est contestable), alors que les dividendes, eux, augmentent grassement. Conséquence logique : les inégalités s’accroissent, et le niveau de vie des couches les plus défavorisées se réduit encore plus.
Et l’on voudrait nous faire croire que cette croissance-là est positive ? La croissance n’est pas la solution. J’ai même envie de dire : c’est plutôt le problème…
L’illégitime remboursement de la dette
Admettons en revanche qu’il y a bien une raison qui justifie la nécessité d’avoir de la croissance : le remboursement de la dette !
Faute de parvenir à augmenter la production à la fin des Trente Glorieuses, on a massivement endetté l’économie pour soutenir la demande, et ainsi continuer à fournir de la demande aux entreprises. Mais il faut bien rembourser un jour cette dette, ainsi que les intérêts associés ! Dans une injustice sociale la plus totale, nos dirigeants doivent donc donc serrer la vis des dépenses publiques pour payer la facture de la croissance du siècle dernier en piochant dans le financement de l’avenir des plus jeunes générations.
De plus, comme les états se sont interdits de recourir à la monétisation de la dette, cette dette graisse la patte une fois encore aux mêmes : ceux qui ont du capital à faire fructifier. Contrairement à ce que l’on veut donc nous faire croire, le remboursement de la dette publique est illégitime. Moralement tout d’abord, car il n’y a aucune raison de faire payer aux générations futures une dette dont ils n’auront pas profité des fruits. De plus, elle est inadmissible économiquement car il n’y a pas de raison qu’un état ne puisse pas recourir à la création monétaire pour financer des investissements d’intérêt public.
L’argument du remboursement de la dette repose en fait sur des dogmes monétaires très discutables : sous prétexte que toute création monétaire serait systématiquement inflationniste, on a interdit aux gouvernements de s’endetter auprès de leurs banques centrales, les plaçant ainsi sous le joug des marchés, comme la crise de la Grèce l’illustre parfaitement. D’une part, la lutte contre l’inflation est un faux prétexte qui permet surtout de conforter les rentes de quelques uns, mais le maintien des taux directeurs hauts pas la BCE entraine aussi mécaniquement du chômage.
Mais là où l’ironie est à son comble, c’est que les dogmes économiques sont bien vite oubliés quand il s’agit de sauver des banques en faillite. On autorise la BCE à dégager des centaines de milliards d’euros pour sauver les banques, mais pas un centime pour financer des politiques publiques ? Cela n’a aucun sens !
Le mauvais combat contre la spéculation
Autre tarte à la crème des politiques : il faut réglementer la finance, lutter contre la spéculation.
Sans négliger l’impact négatif de la finance sur l’économie réelle, il ne faut pas se tromper de combat.
Assurances vie, PEL, SICAV… L’exigence de rentabilité des épargnants implique une gestion spéculative qui permet de dégager des plus-values. A moins de considérer qu’il est illégitime d’espérer tirer profits de placements financiers, lutter contre la spéculation de manière frontale est vaine. La taxation des transactions financières, par exemple, ralentirait peut être un peu le dynamisme des échanges, mais entrainerait aussi et surtout une augmentation des coûts de gestion de portefeuille… Les marges des banques, elles, resteront intouchées.
De même, l’idée de diminuer l’effet de levier bancaire (comme ce que les accords de Bâle III imposeront à partir de 2013) est très ironique, puisque cela freinera l’octroi de crédit dans l’économie, ralentissant ainsi plus durablement encore la croissance des pays développés. Faute de véritable réforme du système monétaire, ce type de réformes nous conduisent à l’échec.
En fait, là où il y a effectivement un véritable problème, c’est que le secteur bancaire est beaucoup trop concentré, et agit comme un lobby incontrôlable car il dispose d’un pouvoir considérable : celui de créer de la monnaie, de financer (ou pas) les gouvernements, les entreprises, et de prendre en otage les dépôts des citoyens. Le paradoxe est bien là : les banques sont des acteurs privés qui gèrent un bien public – la monnaie – comme une marchandise.
On confie ainsi à des acteurs privés – qui n’ont aucune responsabilité vis à vis de la société – le soin de faire en sorte que la monnaie – émanation d’un état souverain – circule bien. Sauf qu’en pratique les banques ont surtout le pouvoir de faire tomber n’importe quelle économie du monde pour leur seul bénéfice. Qu’importe, elles sont de toute façon « too big to fail ».
Le problème est-il vraiment la spéculation ? Ou bien serait-ce le fait que nous déposions notre argent les yeux fermés dans le pot commun de la finance mondiale ? Autorisant ainsi les banques à faire usage de nos dépôts pour créer de la fausse monnaie ? A spéculer nocivement sur le prix des matières premières ? A financer des entreprises desquelles nous ne connaissons rien ? Bref, n’avons nous pas mieux à faire que de mettre notre argent dans des produits financiers bidons ? Le problème n’est-il pas aussi dans nos comportements ? Et dans les difficultés à créer un système bancaire alternatif ?
L’État au service des inégalités
Face à tout ces dérèglements économiques, nombreux sont ceux qui pensent que l’État doit reprendre le contrôle de l’économie.
Pourtant, l’État est jusque là totalement complice du système. Face à son incapacité à mener l’économie vers la croissance et de rétablir le plein emploi et le pouvoir d’achat, les grosses entreprises sont conscientes du pouvoir de négociation énorme dont elles disposent. Surtout dans un contexte d’économie mondialisée où la main d’œuvre peu chère est à portée de délocalisation, et où les paradis fiscaux sont à portée de virement bancaire.
Elles obtiennent ainsi dès que possible des aides en échange de quelques courbettes et de promesses qui n’engagent personne, tu type : « si tu me donnes 100 millions d’euros, je ne délocalise pas » ou encore « si tu ne fais pas de lois contre le piratage, il y aura 50.000 emplois en moins » ou, dans le cas des banques : « si tu ne me sauves pas, toute l’économie s’effondre ! ».
Les gouvernements successifs sont en plein fétichisme vis à vis des grosses industries ! Ils les ménagent afin de conserver des emplois, de la croissance. Mais cela ne se fait-il pas au détriment du reste de l’économie ?! N’est-on pas en train de soutenir certaines activités économiques avec l’argent des autres contribuables ? Et qui aide les PME, les artisans, pendant que l’on fait la cour aux géants du CAC 40 ?
Le même phénomène se retrouve à l’échelle des citoyens : on crée des catégories de personnes dont les droits sont différents. Les fonctionnaires sont protégés statutairement tandis que les salariés sont fragilisés ; on fait des « cadeaux » aux riches pour ne pas qu’ils défiscalisent à l’étranger tandis que l’on taxe davantage les classes moyennes car il faut bien rembourser la dette ; on veut exiger des chômeurs qu’ils contribuent à l’économie quand les rentiers font tranquillement fructifier leur capital dans la sphère financière de l’économie.
L’État républicain est en plein déni d’égalité. Nous vivons dans une société où il faut être gros pour exister. Il faut être too big to fail (ou too big to jail). Les autres n’ont qu’à se démerder.
Ne pas les laisser nous imposer leurs « solutions »
Nous le voyons bien : les fondements du débat politique sont totalement biaisés par une analyse obsolète de la réalité du système tel qu’il fonctionne. Que la gauche ou la droite passe au pouvoir en 2012, quelle différence ? On continuera de nous dire qu’il faut absolument de la croissance, créer des emplois, tout en se serrant la ceinture pour réduire les déficits ! Pendant ce temps, l’arnaque monétaire continuera son oeuvre de vampirisation de l’économie au profits de certains, on continuera d’escalavagiser la population sous prétexte qu’il faut que tout le monde travaille, que la création de valeur marchande n’existe pas.
Le seul avantage si la gauche passe, c’est quelle se montrera un peu plus clémente envers certaines classes de population électoralement stratégiques. Encore faut-il en faire partie.
Puis, comme les problèmes ne seront pas résolus, ils tenteront de nous dire qu’« il n’y a pas d’autre alternative », qu’il faut que chacun fasse des efforts, se restreigne encore plus. On arrivera alors dans une période que j’ai précédemment désignée comme La tentation de la dictature, c’est à dire un moment où le seul moyen pour que leurs recettes obsolètes fonctionnent sera de les appliquer avec autoritarisme. Sacrifiant ainsi ce qu’il restait de démocratie sur l’autel du capitalisme.
Bref, la désillusion est prévisible, le danger est palpable. Tant que les gouvernants n’auront pas changé leur mode de raisonnement, c’est à dire tant qu’ils n’auront pas fait un minimum d’autocritique, nous nous dirigerons irrémédiablement vers une dictature économique. Faudra-t-il attendre longtemps ?
Je le crains, oui. Et c’est justement pourquoi il ne faut pas attendre quoi que ce soit d’eux. Le changement ne peut venir que de nous-mêmes, citoyens éveillés. C’est à nous de dire ce que nous voulons, de l’exiger, et de faire en sorte d’être écouté. Comme l’a si bien déclaré un jour Ghandi :
Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.
Manifeste pour un XXIème siècle
Ces belles intentions prononcées, il est plus que temps de rentrer dans le concret, de définir les contours de revendications primordiales à exiger avant tout.
La Liberté des citoyens
Avant toute chose, nous réaffirmons que la liberté des citoyens, dès lors qu’elle respecte la liberté d’autrui, est le fondement de la démocratie, et est supérieure à la liberté des personnes dites « morales ». Autrement dit, nous refusons formellement toute initiative d’une entreprise publique, d’une association ou bien même de l’état, visant à protéger ses intérêt propres par l’oppression, le contrôle, ou autres restrictions des libertés des individus. Et nous affirmons notre droit de désobéir à toute institution ne respectant pas cette liberté.
L’État au service des citoyens
Parce que l’État n’existe que par et pour les citoyens, toute intervention de celui-ci doit profiter à tous, ou à personne. Au nom du principe fondamental de l’égalité des hommes, nous rejetons toute politique corporatiste qui consiste à confier certains privilèges à certains et pas aux autres. Dès lors, chaque centime de budget public doit être dépensé de manière totalement transparente, et pouvoir faire l’objet d’une contestation citoyenne. Et logiquement, nous demandons l’abrogation de toutes les niches fiscales ou autres avantages.
Pour un revenu minimum garanti sans conditions
De plus, et parce que la dignité des citoyens ne varie pas en fonction de l’état des déficits publics ou d’une quelconque agence de notation, toute personne dispose d’un droit inaliénable à un revenu lui permettant de vivre modestement, mais dignement. C’est pourquoi nous exigeons la mise en place d’un revenu de base, c’est à dire un revenu minimum universel et garanti sans conditions de revenu ni de statut, ni d’âge ou de sexe, ou autres, et cumulable avec toute autre source de revenu. Le financement de ce revenu, son montant, ainsi que les mesures l’accompagnant devront faire l’objet d’un débat public et ainsi être définis démocratiquement.
Stop à l’esclavagisme monétaire
Découlant de ce même principe fondateur d’égalité, nous affirmons le principe que personne n’a le droit de créer le moindre centime de monnaie si cette monnaie ne profite pas directement aux citoyens. La monnaie n’est pas une marchandise ! La monnaie émane d’un contrat social entre les citoyens et l’Etat, et personne ne saurait impunément trahir ce contrat social en émettant de la monnaie pour son propre bénéfice (je précise que cela concerne autant la création de monnaie scripturale par les banques autant que la création de monnaie sonnante et trébuchante).
Nous demandons donc l’abrogation de l’article 123 du traité de Lisbonne afin de permettre à l’Etat d’émettre de la monnaie pour financer des investissements jugés démocratiquement utiles, ou mieux, la distribution d’un dividende universel (c’est à dire créer de la monnaie pour financer le revenu de base précédemment évoqué). Cette revendication doit être portée au plus haut des institutions européennes et impliquera la création d’une seconde monnaie ou d’une sortie de l’euro si les négociations n’aboutissent pas avec les partenaires européens. En attendant la mise en place de telles réformes, nous refuserons autant que possible l’utilisation de leur « monnaie » en inventant par nous même un système monétaire qui respecte l’égalité des citoyens.
Respect des biens communs
De même, nous réclamons le respect le plus total des droits des citoyens vis à vis des biens communs qui leurs appartiennent en tant que co-propriétaires de la richesse de la nation. Aucune ressource naturelle, aucun patrimoine national ne saurait être exploité économiquement ou endommagé sans le consentement du peuple ou en contrepartie d’un compensation financière (le dividende universel).
Nous affirmons également que l’accès aux infrastructures publiques (transports notamment) doit être gratuit dès lors que le coût (au sens large) de la commercialisation de l’accès au service excède les couts de fonctionnement si le service était gratuit.
Pour une vraie démocratie participative
Étant donné l’échec de la démocratie représentative que nous observons aujourd’hui, nous réclamons une démocratie plus directe, plus participative, et donc une nouvelle constitution. Nous réclamons l’ouverture du processus législatif aux contributions directes de la société civile, une transparence la plus complète possible, une décentralisation du pouvoir.
Et à défaut d’une meilleure démocratie dans l’immédiat, nous réclamons le droit de ne pas cautionner les « représentants du peuple » par la reconnaissance du vote blanc et la mise en place d’un quorum légal validant ou non l’élection. Et nous userons de ce pouvoir pour rendre illégitime tout suffrage qui nous conduirait dans une direction clairement opposée à celle que nous proposons.
A débattre ! 😉
Photos fickr yahaempezado ; gillesklein
Très bon article, toutefois pourquoi ne pas préciser que le revenu minimum garanti serait précisément le mécanisme de création de la monnaie, retirant ce poucoir aux banques?
Merci !
Vous avez raison ! Je ne le dis pas brut de souche de cette manière car le dividende universel tel que calculé par la théorie relative de la monnaie s’élèverait uniquement à ~400 euros. Soit insuffisant pour un véritable revenu à mon sens. Le dividende universel ne constituerai qu’une partie du « financement » d’une allocation universelle plus généreuse…
Très, très bon post, Stan. Je suis content de trouver tous ces points exprimés clairement ici et je partage tes points de vue. Je vais maintenant digérer tout ça et reviens en discuter plus en détail à tête reposée (il est bien tard…). Tu as raison, en tout cas, à débattre mais aussi, à diffuser le plus largement possible !
Ouah! Super. (t’as même foutu Gandhi, chapeau l’artiste)
Excellent billet, excellentes définitions des problèmes et excellentes propositions de solutions. J’adhère et je partage !!
Du pur génie Stan, je n’avais pas pensé à commencer par exposer les faux problèmes, ça clarifie le tout. Merci.
« Tu t’améliores » apparemment Stan, c’est bien ! Tu vois moi « sur ce coup-là, j’adhère aussi, tu te rends compte ?!
Un point de vue synthétique réussi d’une approche originale comparée à ce que les politiques nous offrent habituellement. Merci Stan! Il a de très bons éléments de réflexions, dont je pense que certains dessinent des solutions pertinentes et réalisables: c’est une nourriture fertile pour l’intelligence collective, à diffuser!
Et ce que j’aime beaucoup, c’est ta démarche Gandhéenne 😉 c’est qu’il y a de très bonnes bases pour mettre en œuvre le changement que nous voulons voir dans le monde… car j’abonde milles fois sur le fait qu’il faut définitivement penser ce changement à l’échelle de l’individu: penser l’optimum collectif au niveau individuel…
Je relève et j’adhère en particulier à :
– le plein-emploi salarié est-il une fin en soi ?
– certains emplois n’ont aucun sens du point de vue production de valeur sociale (la complexité fiscale est anti-productive, mais oui, elle fait de l’emploi)
– gain de productivité = opportunité de moins travailler, au libre choix de chacun
– Bref, n’avons nous pas mieux à faire que mettre notre argent dans des produits financiers bidons ? clairement, je trouve complètement débile de faire miroiter à l’épargnant de base des gains via des produits qu’il ne comprend pas (et que d’ailleurs dans 80% des cas le conseiller financier ne comprend même pas non plus). C’est tout simplement un non sens d’encourager le tout un chacun à investir en bourse (via des mesures fiscales ou des publicités démago des banques)
– penser la productivité globale de biens publics dans l’intérêt collectif (ton exemple des transports publics est éloquent, y’en a plein d’autres)
A suivre et à creuser…
J’ai la flemme de faire un commentaire bien construit, néanmoins je remarque que si ton billet présente clairement de bonnes idées :
* Tu sembles critiquer les gens qui sont dans les institutions étatiques, pas ces institutions elles-mêmes. Or, si on prend les institutions de la Vème République par exemple, celles-ci sont conçues pour accorder le plus de de pouvoir à l’éxécutif, et casser l’indépendance des organisations des travailleurs (partis et syndicats).
* « La croissance a été un facteur de progrès évident au cours du XXème siècle. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? A plusieurs égard, la croissance est devenue inutile. » Non. La croissance économique, c’est le développement des forces productives, c’est le bien-être de l’humanité. C’est justement le capitalisme, arrivé dans son stade impérialisme pourrissant (au début du 20ème siècle), qui détruit les forces productives, les enchaîne, et empêche la croissance économique. La spéculation et les limites du marché planétaire provoquent la création de forces destructives, la « réaction sur toute la ligne » (Trotski). Les masses monétaires énormes qui s’échangent, notamment par la spéculation (qui peut s’étaler sur plusieurs niveaux, grâce aux « produits dérivés »…), n’augmentent pas la croissance.
* « Bref, nous ne sommes au mieux que dans un stade pré-révolutionnaire, où l’indignation monte, mais où il n’y a pas de nouvelle idéologie assez forte et partagée à proposer. » Problème de formulation ? je ne sais pas, mais sache que l’idéologie est précisément l’ensemble d’outils de propagande utilisés par les régimes dont la classe dominante n’est pas la classe laborieuse, afin de fausser la vision de celle-ci, pour justifier sa domination, se voulant généralement éternelle. La révolution prochaine ne peut que se libérer des idéologies, ou alors sera renversée par les vrais révolutionnaires, le « peuple » (bien que la situtation dans les pays développés ne permette sans doute pas encore un ralliement massif), aussi mal organisés soient-ils.
Je ne n’ai sans doute pas tout dit, mais la flemme est là :p. J’espère avoir été constructif.
@Pantoufle :
Non non, je critique le rôle confié à ces institutions, ou plus précisément le rôle qu’elles ont petit à petit pris. Les personnes qui sont dedans sont des pions.
En théorie oui. Bon après faut bien définir ce que l’on entend par « croissance ». Je parle ici du pseudo indicateur de richesse, le PIB dont on fait trop souvent l’éloge. A force de trop se concentrer sur ce genre d’indicateurs, on finit par oublier les bases de l’économie, la valeur, l’utilité sociale etc. En fait je m’en fous de la croissance comme de la décroissance. Il faut « juste » trouver un système résilient dans lequel tout ne s’effondre pas dès que la croissance diminue.
Je sais pas pour moi le terme « idéologie » n’a pas de connotation négative, c’est juste un ensemble d’idées, de théories, une vision du monde en somme. Ce sont les idéologies qui font progresser l’Humanité. une révolution qui se « libèrerait des idéologies », ce serait à mon sens une révolution nihiliste : l’éloge du néant et du non-sens.
Comme je le dis dans l’article, il faut se dégager des idéologies existantes pour ne pas tourner en rond, et en construire une nouvelle qui soit porteur de progrès.
J’aime beaucoup 😉
« Indignados », que faire de votre indignation?
http://automatesintelligent.blog.lemonde.fr/2011/05/29/indignados-que-faire-de-votre-indignation/
En somme, le Manifeste de la Dissidence Française serait un atout si la frenchrevolution s’en emparait ! http://dissidenceresistance.files.wordpress.com/2011/05/le-manifeste-de-la-dissidence-franc3a7aise-pdf.pdf
Très bon, chapeau 🙂
@Vincent : j’ai lu votre manifeste il y a quelques temps déjà, et j’y vois de gros défauts :
Vous proposez trop de mesurettes, et pas assez de principes de bases qui posent les fondements de vos revendications.
Je pense que le problème de cette approche « catalogue » c’est que vous n’arriverez jamais à mettre tout le monde d’accord sur tout. Il y aura toujours un connard (comme moi 😉 ) pour venir chipotter sur chaque truc qui le chiffonne (cf plus bas). A mon sens, un accord a minima sur des mesures forte vaut mieux qu’un vague hochement de la tête vague sur un ensemble de propositions dont on sait d’avance que la moitié ne font pas consensus. Concentrons nous sur les leviers de changement les plus importants, on verra ensuite pour le reste.
Enfin, quand je lis en proposition 13 « Moraliser la société », désolé mais je n’adhère pas.
On ne moralise pas une « société » à moins de tomber dans une espèce de dictature. En effet, qui définit la morale ? Des philosophes se sont intellectuellement entretués sur ce sujet… Car la morale n’est que relative à chaque individu. Vouloir imposer une morale vous conduira irrémédiablement vers un régime autocratique.
Comme le dit Maitre Boucanier plus haut, « il faut définitivement penser ce changement à l’échelle de l’individu ». Et j’ai l’impression que cette démarche vous échappe.
La société ne changera que si les individus choisissent eux mêmes de changer leurs comportements. Vouloir forcer les autres à changer, n’est qu’un voeux pieux.
La lecture de ce manifeste laisse en tout cas un sentiment étrange : vous semblez défendre le liberté des uns, mais l’oppression des autres. Ca me semble bancal.
Cordialement
sous prétexte que toute création monétaire serait systématiquement inflationniste
N’est-ce pas le cas. La planche a billets à été utilisées maintes et maintes fois pour renflouer des états en banqueroute. Cela n’a-t-il pas systématiquement créé une inflation incontrôlée qui à fait perdre à cette argent tout neuf sa valeur originelle?
@Sitarane : vous avez naturellement raison, mais cela ne signifie pas que toute création monétaire est inflationniste. Si vous financez des investissements stratégiques par création monétaire, vous créerez peut être un peu d’inflation, mais vous stimulerez aussi la demande et créerez de nouveau moyens de production ou de nouvelles infrastructures. c’est donc bénéfique pour l’économie.
En fait, la création monétaire est globalement inflationniste lorsque celle-ci vise à financer des dépenses de fonctionnement, comme dans les cas que vous citez.
Par ailleurs, confier le pouvoir de création monétaire aux seules banques n’est-il pas dangereux ? Entre 2000 et 2008, la masse monétaire M3 en Europe augmentait à un rythme d’environ 8% par an ! Avec les conséquences que l’on connait.
Tout ça pour dire que les choses ne sont pas aussi simples. Il faut trouver un système plus équilibré que les arbitrages dogmatiques qui a été fait dans les 70s. Vous trouverez sur ce blog plusieurs explications et justifications pour un système monétaire à dividende universel :
http://www.tetedequenelle.fr/2011/02/finance-chateau-de-carte/
http://www.tetedequenelle.fr/2011/04/systeme-monetaire-dividende-universel/
Enfin, je ne peux m’empêcher de m’auto-citer d’un autre article afin de donner un peu de grain à moudre aux lecteurs de passage :
lire le reste ici : http://www.tetedequenelle.fr/2011/05/wauquiez-rsa-revenu-de-vie/
Alors là Stan,
Tu viens en ton « petit » post de résumer une année et demi de débat que je n’arrivais/ne voulais pas synthétiser.
Je ne peux que de tirer mon chapeau.
Sans la libération de l’individu, il n’y aura jamais de libération non pas seulement des masses, mais massive de l’homme.
http://www.youtube.com/watch?v=2Eq_IxhrNV8 ça m’y faisait penser.
Il ne reste plus qu’à le faire circuler.
Alors la, Stan, je te lis souvent, mais je me dois de te feliciter.
super papier qui condense toutes mes envies.
Merci a toi
Bonjour Stan,
Je ne te connais pas mais depuis quelque jour je participe à un chat sur le site de Réelle Démocratie dans l’idée d’y apporter ce que je peux. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que quel que soit les arguments présentés, l’un des piliers de ce chat qui est aussi l’un de tes lecteurs, rejette sans autre forme de procès toute idée qui ne match pas avec ton manifeste ! J’ai donc décidé de venir me frotter directement au gourou 😉
Plus sérieusement, faute d’être bien né j’ai eu l’occasion de faire l’expérience de la précarité et des injustices qui mobilisent aujourd’hui les énergies en Espagne, en France et ailleurs. Si je m’associe sans réserve à l’espoir qui est en train de naître je ne peux toutefois pas m’empêcher de penser que l’approche adoptée est totalement veine. Je m’en explique et espère que nous pourrons avoir un échange autrement plus constructif que celui que m’a proposé ton adepte (humour :-p)
Comme tu le sais sans doute, l’essentiel des valeurs que tu portes dans ton manifeste ont déjà été établies dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyens qui a, dans notre pays une valeur constitutionnelle. Je ne vois donc pas pourquoi ou comment le fait de les réaffirmer dans un manifeste, voir dans une nouvelle constitution changerai quoi que ce soit !?
D’ailleurs, dans la mesure où comme j’ai pu le constater les « indignés » sont dans un rejet systématique, et sans discernement du monde politique, économique et médiatique, il n’y a aucune chance d’aboutir autrement que par la force comme en 1789 ou en Tunisie. Le problème et là encore c’est l’histoire qui le dit, la révolution française a été suivie, non pas de la démocratie et de la paix, mais par le chaos (Terreur, Empire et retour à la monarchie).
Par conséquent, j’ai peur que le remède tue le malade et je me dis qu’au lieu de regarder nos frères latin du Sud, nous ferions peut être de regarder nos frères germaniques au Nord de l’Europe, là où des Peuples sont parvenus à construire des démocraties exemplaires. Eux ont parfaitement compris que ce qui compte ce n’est pas la règle du jeu, mais le jeu des acteurs !
En effet, quel que soit le régime, les règles et les contrôles il y aura toujours des moutons noirs dans la politique, l’économie, les médias et même dans la société civile. La vie est ainsi faite ! Il appartient à ceux qui ont le sens des responsabilités de faire preuve de vigilance et de se fédérer, au delà des postures idéologiques, pour empêcher la construction de systèmes quasi mafieux !
Pour conclure, je pense qu’au lieu de se replier sur nous-mêmes en rejetant indistinctement le monde politique, économique et médiatique ou de remplacer un dogme par un autre, nous ferions peut-être mieux de faire preuve de discernement et d’un brin d’autocritique en nous rappelant comme disait un sage que « le mal triomphe de l’inaction des gens de bien ».
Au plaisir de te lire et de développer si le débat t’intéresse
Ammonius
Allez moi aussi je veux débattre, car la base de la démocratie est le DÉBAT, nom de Dieu !!
@ Ammonius
Je crois qu’il ne faut pas rejeter en bloc la politique l’économie et les média, il s’agit simplement de les rendre démocratique et comment le faire autrement qu’en rendant leur nerf/sang/flux vital à savoir l’argent démocratique.
Bien sûr que l’objectif premier est de garder la Démocratie même imparfaite elle est la première (enfin la deuxième) expérience humaine où l’homme décide pour lui. Maintenant on se rend bien compte que l’accaparement de la liquidité des avoirs bancaires et du robinet du crédit par un groupuscule dont on ne connait pas les noms les plus dominants (Oddo, Rothschild et tout une palanqué au noms plus imprononçable les uns que les autres).
C’est d’ailleurs Rothshilcd qui par sa loi en 1973 interdit à l’Etat français d’emprunter à la banque de France. Rendant ainsi les banques privées maitres des politiques qui suivirent et où l’alternance ne fut que billevesée.
C’est encore Rothschild grand papa je crois qui disait : »Quiconque contrôle la quantité d’argent dans ce pays, peut lui importera qui fera les lois »…
Et c’est là qu’est THE BIG FUCKING PROBLEM!
Nous ne sommes pas réellement en démocratie nous ne contrôlons en rien l’orientation de l’économie à partir du moment où seules les banques ont ce pouvoir puisqu’elle décide l’orientation de la monnaie, étant les seules à pouvoir emprunter à la banque centrale…
Pour reprendre ce que je te disais au début, le but premier est de garder un système démocratique et comme le dit plutôt pas mal Stan (faut lui reconnaitre ;-)) une démocratie résiliente! cad qui est capable de supporter des événements extrême et de se relever.
Ce qu’il se passe aujourd’hui est une marginalisation des peuples qui se sentent spectateurs et si loin des sphères de décision qu’ils laissent totalement la machine s’emballer car aux commandes, on a quand même de gros nases qui ne savent pas vraiment ce qui se trame pour notre cher planète, ou s’ils le savent mériteraient un joli petit tribunal international pour crime contre l’humanité.
Maintenant et où nous avons un vrai travail de fourmi à faire est d’éveiller les gens (et c’est accessoirement exactement ce que font les indignés) de leur faire réaliser que si eux les gens de biens restent dans l’inaction, alors il ne faudra pas s’étonner de voir ressortir ce qu’il y a de plus noir en nous. Et parce que je suis assez d’accord je terminerai par un petit MLK : » ce qui m’effraie le plus, ce n’est pas l’oppression des méchants, mais l’indifférence des bons. »
Salut Stan,
Bon article de synthèse, félicitations.
Toutefois tu critique le manque de propositions des mouvements espagnols, etc…
Ils sont justement en train de travailler sur les propositions à mettre en avant.
Le mouvement parisien existe et travaille également, là dessus.
Seulement c’est un travail qui se fait de manière démocratique et il faut du temps pour proposer, débattre, et obtenir un consensus.
Je t’invite à rejoindre le mouvement parisien et intégrer une commission de travail (international?) voire de demander la création d’une commission dédiée.
La commission internationale s’occupe aussi de prendre contact avec toutes les antennes du mouvement mondial et de créer un réseau.
Ce travail est fait de manière fractale: des commissions locales travaillent à des propositions, et le réseau tachera de faire émerger les proposition relatives à chaque niveau : local, national, européen, international.
Quelque chose s’est passé dimanche à bastille: un bon millier de personnes ont gouté à un avant goût de démocratie directe en construction. Cette idée cours maintenant dans Paris.
Nous avons besoin de gens comme toi.
Solidairement
@pepito
Petites rectification : le loi de 73 n’a pas été promulguée par Rotschild mais par Pompidou. L’appellation « loi de Rothchild » n’est qu’une manière de dénoncer l’impact de cette loi et les intérêts qu’elle sert.
@ammonius : bien sur que le débat m’intéresse 🙂
Ce manifeste n’a nullement vocation à être un manuel du petit révolutionnaire ! Comme vous le dites, tout ce que je propose est déjà quasiment écrit dans la DDHC… à quelques nuances près tout de même sur le revenu de base et la monnaie ;). En fait, la proposition du revenu universel est une sorte de mise à jour de la DDHC, qui à son époque n’allait pas aussi loin.
Bref, l’objet de ce manifeste est juste de donner une direction qui me semble pertinente, crédible et cohérente. Pas plus, pas moins.
Après, pour les modes d’action, je ne fais que donner quelques pistes en filigrane (vote blanc massif, développement d’une économie et de monnaies alternatives). Il faudra que j’approfondisse cet aspect là, peut être dans un prochain post…
En attendant je rebondis juste sur l’«usage de la force » : il faut définir ce que vous entendez par force. C’est clair qu’en 1789 la « force » ne pouvait se manifester que de manière violente (physiquement). Je pense qu’en 2011 dans un pays comme la France, la « force » peut se manifester de manière très violente, mais par les symboles, les idées, les comportements. Voter massivement en 2012 apr exemple, c’est une manifestation très violente d’un rejet des politiques. Sans qu’il n’y ait de victimes… j’en reviens à une vieille idée que j’ai, c’est qu’il faut désobéir à la logique du système, pas forcément aux lois.
Mais vous avez raison, il ne faut pas pour autant claquer définitivement la porte au monde politique. Mais encore faut-il qu’ils nous écoutent. Nous devons donc trouver des stratégies pour qu’ils ne puissent pas nous ignorer, qu’ils soient obligés de nous répondre. On verra alors qui parmi eux est assez intelligent et modeste pour admettre avoir tort et porter – enfin – nos idées. Et il conviendra alors de donner à ceux là une autre chance !
@macrophone : tu sais moi les commissions, les AG tout ça c’est pas trop mon truc…
Non seulement parce que je suis plutot de nature timide mais aussi parce que je trouve que l’on va souvent plus loin par l’écrit. En fait l’AG existe déjà depuis belle lurette : c’est la blogosphère alternative. Ici la discussion est libre, profonde, multilatérale. Il n’y a pas de contraintes de temps ou d’espace. Et puis surtout, le web garde en mémoire tout ça 😉
Pour moi la messe est dite : les leviers de changement sont là : c’est le revenu de vie, c’est lla monnaie, c’est la démocratie participative, c’est les biens communs. Ce n’est plus l’heure des débats interminables, c’est l’heure de la prise de conscience collective qu’il faut maintenant porter ses idées au grand public, et imposer les autres de nous écouter.
Bon ceci dit tu as raison il faudra que j’aille faire un tour à Bastille un de ces quatre quand même. Car j’ai beau critiquer (gentiment quand même 🙂 ) je suis tout de même plutot enthousiaste de voir les gens se réveiller.
Par contre je suis juste sous l’eau pour quelques jours encore, mais promis je viendrai 😉
@ tous
Sinon je n’ai pas pris le temps de le faire mais grand merci à tous pour vos encouragements. Cet article a véritablement pété mon record de visite grâce à vous 🙂 Ca fait vraiment plaisir, ça donne du courage pour la suite.
Donc merci encore, et surtout n’hésitez pas à (continuer de) diffuser : l’ensemble de ce blog est sous licence CC, donc faites vous plaisir 😉
@Stan
Je ne comprends pas la condition qui est mise « dès lors que… ». Il y a également une idée que j’aime bien chez certains décroissants c’est celle de la gratuité partielle (ou sélective). Une certaine quantité d’eau, d’électricité est gratuite après quoi cela devient payant et même de plus en plus cher afin d’éviter les mésusages.
Concernant l’emploi, le plein emploi, la durée de travail, j’ai lu un article qui m’a laissé sur le c** hier. On sait bien que là-bas (et ici aussi) les inégalités de revenus s’accroissent, que les impôts pour les plus riches ont chuté. Mais ce que je ne savais pas c’est que la durée moyenne de travail a largement augmenté !
Ainsi les américains et les européens d’aujourd’hui travaillent en moyenne plus longtemps que les américains moyens de la fin des années 1970, et dans le même temps un grand nombre d’inégalités se sont accrues.
Lire ici pour une remise en perspective : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3107
@Kelux : la gratuité partielle est également une piste à explorer, en effet. C’est d’ailleurs un concept qui prolonge parfaitement celui du revenu garant. En effet, ce revenu permet in fine d’acquérir un certain nombre de biens et services « gratuitement » (car « financés » par le revenu de base).
Mon coté libertarien me fait donc préférer un revenu garanti relativement généreux permettant indirectement d’accéder à la gratuité, car on donne ainsi davantage la liberté aux individus de choisir ce qu’ils vont dépenser avec leur revenu.
Mais bon je ne suis pas fermé non plus 🙂 La gratuité partielle peut aussi être un moyen efficace de financer une partie du revenu de base. Bref, il faut continuer de réfléchir là dessus 😉
Sinon concernant le temps de travail, je ne suis pas surpris… C’est en plein dans la logique sarkozyenne qui profite bien aux entreprises : il est plus rentable de presser les salariés comme des citrons pour les exploiter le plus possible plutôt que d’embaucher 😉
@ Stan: Par Pompidou après que ce dernier ait travaillé pendant quelques année comme dans DG dans une obscure banque. Tu as raison ne faisons pas dans la simplification abusive.
@ Stan, Pepitot Well et Macrophone
Stan, en lisant ta réponse et celle de Pepito Well, le moins que je puisse dire c’est que j’ai bien fait de t’interpeller ! Il en effet très rare de croiser la route de gens qui sont capables de faire preuve d’écoute à l’égard de ceux qui expriment des doutes ou des interrogations, aussi minces soient-elles, à l’égard de leurs idées.
Et finalement tout le problème est là ! Il n’y a pas un élu, un chef d’entreprise ou un citoyen qui n’aspire pas à une France compétitive, juste et responsable. Mais au lieu de recherche collectivement un consensus entre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux nous passons notre temps à les opposer contre toute logique. Comment par exemple justifier que l’on oppose l’intérêt des patrons (UMP, MEDEF, CGPME…) et des salariés (PS, CGT, FO…) quand on sait que 98% de nos entreprises sont des PME/TPE qui souffrent autant que leurs salariés du fait des abus de la minorité de nantis qui asphyxient les Peuples du monde ? Ca n’a aucun sens, si ce n’est pour l’oligarchie qui entretient ce genre d’opposition dont on sait l’objectif : diviser pour mieux régner.
Les « indignés » dont le ras le bol est légitime sont malheureusement en train de tomber dans ce même piège et je les invite, par l’intermédiaire de Macrophone a bien y réfléchir ! En rejetant indistinctement ceux qui ont un rôle dans le système au lieu de faire la part des choses entre la majorité qui font le « bien » et la minorité qui nous exploitent, ils créent une ligne de fracture qui les coupent du soutien potentiel de ceux qui partagent leurs valeurs et qui sont en capacité de faire bouger rapidement et significativement la situation.
L’ancien collaborateur parlementaire que je suis sait de quoi il parle… Si certains dirigeants de partis politiques et quelques parlementaires font sciemment le jeu de l’oligarchie, dont ils sont, en recherchant sciemment ce qu’ils appellent des « sujets clivants », le reste des troupes est maintenu dans les rangs par la logique de l’investiture qui conditionne leur élection et le chantage à l’emploi des multinationales qui est monnaie courante. Ceux qui voudraient s’élever contre le système savent qu’ils prennent un gros risque et ne se manifestent qu’à la condition d’être soutenu par l’opinion. Le récent courrier des 73 députés UMP contre les décisions d’un comité interministériel sans aucune légitimité élective en est une bonne illustration je pense.
J’invite donc les indignés à changer leur fusil d’épaule et à réclamer des mesures concrètes pour que le principe constitutionnel énoncé par l’article 6 de la DDHC soit davantage mis en œuvre : « La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation ».
Mais les français sont-ils prêts à s’investir quotidiennement au lieu d’attendre des réponses toutes cuites ? Sont-ils capable de dépasser les idéologies qu’on leur a enfoncées dans la tête ? Sont-ils seulement capable d’exprimer leur avis en considérant en même temps devoir respecter celui d’autrui ainsi que la décision de la majorité ?
Trouvez-en 100 000 qui sont prêts à collaborer à la production de la Loi dans cet état d’esprit et donnez leur un outil pour dialoguer en direct avec les parlementaires, je vous pari ma chemise qu’en moins de 6 mois vous verrez des parlementaires, gonflés à bloc, déposer une série de propositions de Loi qui permettront à notre pays de retrouver ce qui faisait de lui un modèle pour le reste du monde.
Pour ma part je travaille activement à la construction d’un tel outil et je connais des parlementaires qui n’attendent que ça ! Des bonnes volontés seraient-elles disposées à collaborer à cette révolution numérique ?
@Stan: Une traduction en anglais du manifeste a été lancée sur xmpp:frenchrevolution@muc.jappix.com, j’espère qu’il n’y en avait pas déjà une autre de commencée.
D’ailleurs, ce serait bien si on pouvait rassembler les différents internautes qui réfléchissent sur la société de demain en un même endroit, pour coordonner les efforts et faciliter le débat. Peut-être que ça existe déjà et que je ne suis pas au courant, mais sinon je propose society-forge.org. Si certains sont intéressés faites-moi signe, je peux me pencher sur la mise en place de listes de diffusion (les bons vieux outils restent parfois les meilleurs) ou autre.
tien d’ailleurs pour info Stan, t’as combien de monde qu’a lu ca (ton article)?
+ 2200 personnes (mon trafic habituel en un mois, normalement 🙂 )
Bonjour!
C’est un tres bon article que je viens de lire! Un tres bon résumé de la pensée ambiante a mon avis.
Bonjour,
Le hasard mais existe-t-il vraiment a voulu que je tombe sur ton site, je travaille sur ce sujet de la mutation de la démocratie dans mon doctorat de droit. Je crois que l’essentiel est de bien comprendre que la démocratie que nous devons faire naître à d’autres points d’appuis, une logique propre à elle même dans la participation des citoyens aux institutions, un vaste programme qui englobe bien des sujets et des questions, mais qui fait progresser, et c’est peut-être là l’essentiel.
Toutes ces propositions sont intéressantes, mais le problème est de savoir comment les mettre en oeuvre, quand on sait que la démocratie est verrouillée. Exemple: les électeurs ont voté en 2005 à 55 o/o pour le « non » au référendum européen. Quelque temps plus tard, le parlement a revoté un traité similaire (avec un autre nom : traité de Lisbonne)… On a fait revoté les Irlandais jusqu’à ce qu’ils disent « oui »!
D’autre part, je pense, mais ce n’est pas dans l’air du temps, qu’il faudrait que l’état crée des activités, par exemple dans le domaine de l’environnement, de l’agriculture biologique qui emploieraient beaucoup de personnes et pourraient rapporter de l’argent.
Oui bien sur il y a enormement d’autres choses a faire, mais ca donne quelques grande ligne au moins… Que l’on soit d’abbord d’accord sur une ligne directrice, les details viendront « naturellement »
Oui, tout à fait Jonathan : c’est bien le but de ce « manifeste » que je propose. Il faut trouver les failles dans le code source du système, et trouver les remèdes efficaces.
Il faut agir sur des leviers de changement dans le coeur de la société, c’est à dire au niveau de l’individu, pour changer les comportements, les dynamiques sociales. la société ne peut changer que si les individus changent.
Le probleme dans certains mouvement radicaux, c’est qu’ils sont justement radicaux..
Je ne pense pas que la population soit prête a abandonner le système de l’argent par exemple, comme certains le souhaiteraient.. C’est a dire plus de haute technologie non plus je pense, et ca peu de gens sont pret a lacher tout ce confort..
Quand est-ce que une révolution commence?
La maladie sociale rend les gens methapysiques.
Allez français, regardez au-dessus des Pyrénnés, vous-y verrez votre futur, encore une fois.
Peut-être que la révolution ne se fera pas, peut-être que c’est le capitalisme qui s’effondrera de lui même ! Combien de temps encore penser vous que les pays arriveront à financer le jeu macabre des banques ?
@Youri : C’est effectivement la thèse de plus d’un observateur de Jorion à Jancovici….
J’adhère globalement au propos, mais tout de même 2 remarques à cela :
1. il n’est pas exclu que le système ne s’effondre pas, ou qu’il s’adapte seulement. Ce qui serait bien pire puisque cela signifierait que l’élite capitaliste aura réussi à insidieusement maintenir le système en place par un rideau de fumée et/ou en réprimant les population éveillées. bref on aboutirait à une dictature par l’économie comme je le mentionne dans le texte.
2. Cela ne nous interdit pas (bien au contraire…) de commencer à préparer le terrain de l’après-capitalisme… 😉
« 2. Cela ne nous interdit pas (bien au contraire…) de commencer à préparer le terrain de l’après-capitalisme… 😉 »
Non, bien sur, et c’est là que rentre en jeu ton manifeste ! 😉
lorsqu’un système de pouvoir ne fonctionne plus qu’à travers des abus de pouvoirs fondés sur les excès de la propriété individuelle des moyens de production, il y a l’alternative de l’organisation en réseau qui utilise la propriété commune capable de bien mieux répartir les richesses. Nous proposons d’actualiser le fonctionnement des anciennes organisations en réseau qui ont été au coeur des civilisations les plus florissantes dans l’humanité.
Nous soutenons l’indignation et les résistances au neo capitalisme financier. Nous avons mis en ligne une déclaration des droits à la vie sociale pour les êtres humains. Elle se fonde sur » la grande loi qui lie » de la confédération des nations iroquoises qu’ont admiré en leur temps Marx et Engels et qui selon nous, est une trace de l’organisation en réseau de l’Europe et de la France au temps des cathédrales. Nous avons les outils pour construire une société qui place l’être humain au coeur de son fonctionnement. Pour contrer les conséquences du système capitaliste et de l’oligarchie financière mondiale, nous voulons mettre en place la capitalisation des droits sociaux, défendue vers 1850 par Pierre Leroux. Bien entendu, elle est de nature à ruiner les milliardaires actuels et à élever le niveau de vie de l’ensemble des citoyens. Nous n’avons rien à inventer sinon à combler l’ignorance dans laquelle nous sommes et qui a été organisée par les dirigeants de nos systèmes de pouvoirs.
fileane.com depuis 2002 travaille pour la remise en oeuvre des organisations en réseaux. D’ailleurs les dirigeants de nos systèmes de pouvoir défendent leurs intérêts en développant leurs propres réseaux d’influence, de connivence, de camaraderie, leurs mafias plus ou moins occultes.Mais les citoyens n’ont pas le droit d’agir ainsi, nos constitutions démocratiques représentatives nous l’interdisent ! Alors la suite est prévue : nous allons changer nos façons de vivre et ne plus nous soumettre à ces dictatures et à la nouvelle dictature de l’actionnariat. Nous avons rappelé le but de notre engagement dans » le discours du poète aux Glières » mis en ligne en janvier 2011.
Poursuivons nos résistances pour organiser nos réseaux citoyens de vie.
http://www.fileane.com
Très intéressant tout ça… merci à tous pour vos contributions…
Il me semble en effet souhaitable d’inclure dans le manifeste des Indignés l’article de la constitution : »La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation » afin de réclamer sa mise en pratique RÉELLE…
Aujourd’hui à l’heure du web 2.0 la démocratie représentative est un archaïsme: grâce à internet les citoyens peuvent participer facilement à la réflexion politique et s’exprimer sur les orientations de la Nation . Une pétition d’un nombre suffisant de citoyens devrait pouvoir soumettre à référendum un projet de loi, une orientation politique, économique, sociale… Nous devons pouvoir participer aux décisions qui nous concernent tous, nous mais aussi les générations futures…
Il n’y a pas si longtemps on parlait de la nécessité d’une VIème République et bien le moment est arrivé de l’élaborer autour de ce principe fondateur de notre démocratie, confisqué trop rapidement… rendons la démocratie au peuple… les décisions que nous pourrons prendre ne peuvent être pire que celles prises par nos dirigeants actuelles…
Salut!
Je suis arrivé a ton blog en suivant une longue chaîne de links. Je trouve ton discours bien construit, et plein de force. Les compagnons espagnols vont bien apprécier une traduction de ton article, alors, si tu est d’accord je me mettrais au boulot tout de suite. Tu peux me contacter pour me donner ton accord?
ABT
Bravo Stan! Belle synthèse de là où nous en sommes et de ce que nous voulons!
VIVA!
Le débat est avant tout constitutionnel car la charpante de notre démocratie y est inscrite. Le défaut de représentation de la population c’est aussi le constat que la représentation civile et citoyenne n’arrivait pas à trouver une forme concrète, dans le sens politique tu terme. Lui donner une existance est un véritable défi autant politique que démocratique, c’est-à-dire donner une réalité politique à la représentation civile. D’où cette pétition pour la Constitution – https://sites.google.com/site/representationcivile ou aller directement sur http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2011N12733-, pour rendre réelle la participation citoyenne dans nos institutions.