Pourquoi le système financier est un château de cartes
Ce WE, le G-Vain s’agitait sur le vaste sujet de la « régulation du système financier », thème prisé par Nicolas Sarkozy. Résultat des courses, un vague accord de principe sur la « protection du consommateur » et quelques broutilles (amis banquiers, soyez rassurés, on ne touchera pas aux fonds propres). Bref, à aucun moment n’a été débattu la nature même du système : un vaste château de cartes.
Je sais, je commence à me répéter un peu sur ce sujet… mais tant pis, je n’ai pu m’empêcher d’écrire de nouveau en essayant cette fois-ci de recoller quelques uns des morceaux du puzzle du système que j’ai eu tendance à effleurer seulement jusque là. J’espère qu’il donnera à réfléchir. Toutes vos critiques sont bien sûr bienvenues.
Comment les banques multiplient les pains
La base de la base pour comprendre le système bancaire, et ce qui est pourtant très peu connu du grand public, c’est le système de réserve fractionnaire autrement appelé le système de l’«argent-dette», du nom d’un célèbre (mais controversé) film documentaire. Je vais essayer d’en expliquer de manière claire et succincte le mécanisme.
Phase 1 : les dépôts font les crédits
Pour faire simple, il faut comprendre que lorsqu’un ménage dépose 100€ à la banque, il se produit 2 choses :
- La banque inscrit 100€ au passif (ressources) de son bilan comptable
- La banque inscrit 100€ à l’actif (emploi de ses ressources) de son bilan comptable
- En conséquence, la banque vous reconnait une dette de 100€ que vous pouvez théoriquement vous faire rembourser lorsque vous voulez.
Pour ceux qui seraient peu familiers avec les notions comptables, cela signifie tout simplement que la banque utilise votre argent « qui vous appartient » pour ses autres activités : elle le prête à d’autre ménages ou entreprises, le place sur les marchés etc etc. Donc, contrairement à ce que les gens croient souvent, leur argent ne leur appartient plus vraiment puisque si la banque fait de mauvais placements jusqu’à faire faillite, elle ne pourra plus rendre votre argent [1]! D’où la distinction importante à faire entre la propriété (inaliénable) que constitue les billets de banques dans votre porte-monnaie et la dette (risquée) que constitue votre dépôt bancaire.
Je précise d’emblée pour ceux qui se disent tout bas « oui mais les banques ne font jamais faillite » qu’il est illusoire de réfléchir de la sorte. Bien sûr, dans l’esprit du système, « cela ne DOIT pas arriver » car les conséquences seraient catastrophiques. Mais des faillites bancaires, l’histoire en a connu beaucoup, et il n’y a absolument aucune raison que cela n’arrive plus. Tenez, rien que la semaine dernière, 2 bank run ont eu lieu en Corée du Sud et en Côte d’Ivoire ! Sans oublier le “bank run silencieux” qui a lieu depuis 6 mois en Irlande et qui a forcé la banque centrale d’Irlande à imprimer de la monnaie… De nombreuses banques sont actuellement menacées comme nous le verrons plus loin.
Phase 2 : les crédits font les dépôts
Dans un second temps, étudions ce qui se passe lorsque la banque prête l’argent que vous lui avez prêté, ou « déposé ». Imaginons par exemple que la banque prête « vos » 100€ à un autre client, appelons le Elton :
- Dans un premier temps, cette somme s’ajoute une nouvelle fois au passif de la banque, puisque cet argent va dans le compte courant de Elton.
- Dans un second temps, une partie de cette somme (disons 90€) sera également inscrite à l’actif du bilan de la banque, c’est à dire à disposition de la banque pour d’autres activités. (les 10€ de différence correspondent à une marge de sécurité définit par le ratio de Cooke).
En d’autres termes, la banque se dit : « puisque les 100€ de Stan (moi) que je prête vont sur le compte de Elton qui est aussi géré par moi même, je peux me permettre d’anticiper le remboursement et prêter disons 90€ de ces revenus futurs à quelqu’un d’autre ». Autrement dit, si les dépôts font les crédits (phase 1), l’inverse est également vrai : les crédits font les dépôts (phase 2). Ainsi, un dépôt initial de 100€ permet à la banque, au bout de 2 phases, de pouvoir prêter en tout 190€ (on pourrait bien sur répéter le processus…)! La dette crée des disponibilités supplémentaire pour la banque !
Cela vous parait insensé ? Réfléchissons un instant : si je prête mon seul billet de banque de 10€ à mon pote Elton, puis-je en même temps acheter un bouquin à 10€, ou prêter 10€ à mon autre pote John ? NON BIEN SÛR, car mon portefeuille est vide ! Pourtant, c’est exactement ce que la banque fait ! Car en fait, la différence entre la banque et nous, c’est qu’elle gère le dépôt de Elton (et de John!) avec de la monnaie scripturale, électronique. Si j’étais la banque de Elton et de John, je pourrais effectivement prêter 10€ à Elton ET prêter 10€ à John dans la mesure où mes 10€ ne sortent finalement pas de chez moi(le problème se pose en revanche bien sur si Elton et John veulent retirer en même temps « leurs » 10€…).
Et c’est ainsi que le bilan de la banque gonfle à n’en plus finir ! C’est par ce mécanisme que les banques augmentent d’environ 8% la masse monétaire par année. Magique, non ? Sauf que cette monnaie n’est que de la dette. Une dette qu’il faut un jour rembourser, avec les intérêts…
Nous observons dès ici un problème majeur : Comment payer les intérêts d’une dette qui correspond à environ 90% de la masse monétaire totale ? Si la dette moyenne tous agents confondus est à 3%, il faut au minimum 3% de croissance pour pouvoir rembourser cette dette ! Ceci devient impossible dès que la croissance s’affaiblie.
Pourquoi les banques gagnent toujours au Monopoly.
En amassant la totalité des dépôts et en faisant pousser les crédits, les banques brassent la très grande majorité de la masse monétaire. Cet argent, elles ont pour mission de le faire fructifier, pour leurs clients tout d’abord (pour payer les intérêts des placements choisis par ces clients), mais aussi (et surtout) pour elles-mêmes ! Et oui, les banques sont des entreprises comme les autres : elles vendent de l’argent à ceux qui en ont besoin… contre de l’argent.
Ainsi, bien que la monnaie soit l’élément indispensable rendant possible les échanges entre les hommes, la « libéralisation » du secteur bancaire en a fait une marchandise comme une autre.
Lorsque vous jouez au Monopoly, la banque tire-t-elle les dés pour faire avancer son pion ? Non ! Et bien pourtant, c’est exactement ce qui se passe. Les banques sont des entreprises privées à la recherche de profits.
N’oubliez pas non plus que la Banque Centrale Européenne, par les traités de Maastricht et de Lisbonne, s’est formellement interdit de financer les états. Du coup, lorsqu’un état s’endette, c’est vers des banques, assurances, et autres investisseurs qu’il se tourne ce qui signifie que les banques commerciales ont un monopole absolu du crédit : elles empruntent auprès de la BCE au taux minimal du marché, et prêtent ensuite aux états en prenant leur marge au passage. Buffet quasi gratuit.
Donc en somme, des banques privées sont chargées de la gestion d’un bien public, la monnaie. Elle font des bénéfices en exploitant le joker « robinet à crédit BCE » et en utilisant leur multiplicateur de monnaie qu’elles sont seules à pouvoir utiliser. Et cerise sur le gâteau : elles ne vont jamais en prison…
Ici encore, 2 problèmes sautent aux yeux :
- Tout d’abord, comment justifier qu’un État souverain doive s’endetter auprès de banques commerciales à un taux supérieur au taux directeur de la banque centrale ?
- Par ailleurs, peut-on vraiment considérer la monnaie comme une marchandise comme les autres ?
Ben alors pourquoi il y a des crises bancaires ? Les banques devraient très bien se porter !
Une banque devrait théoriquement faire faillite lorsque celle-ci prend trop de risques et perd ses mises jusqu’à ne plus pouvoir rembourser les dépôts des clients. Lors de la crise des subprimes de 2008, il s’agissait de contrats de crédits au logement. On accordait des crédits à plein de ménages américains sans garanties suffisantes. Lorsque les premiers ménages se sont retrouvés en cessation de paiement, les banques ont commencé à paniquer car les sommes engagées dans ces opérations étaient énormes. Se sachant toutes embarquées dans la même galère, les banques ont commencé à ne plus se faire confiance entre elles, aggravant ainsi le phénomène. On connait la suite : faillite d’une centaine de banques US dont Lehman Brothers, sauvetage des autres banques par la FED aux US, en France par le plan de sauvetage de 2009 par Sarkozy. Et puis l’assèchement du crédits aux PME, la remontée du chômage…
Mais la faillite de Lehman Brother et d’autres petites banques US fut plus symbolique qu’autre chose. On a laissé tomber une grosse banque pour l’exemple, et d’autres car de toute façon trop petites pour créer un effet domino. D’ailleurs, en pratique, ces banques n’ont pas vraiment fait faillite, mais ont plutôt été rachetées pour une bouchée de pain par d’autres banques que la FED a recapitalisé.
Bref, globalement tous les états ont décidé de s’endetter pour venir au secours des banques et relancer la croissance. De même, la BCE et la FED ont baissé leurs taux directeurs pour permettre aux banques de se renflouer. Tout allait bien, il ne fallait surtout pas s’inquiéter puisque, après tout, les plans de relance allait faire revenir la croissance !!
Problèmes :
- Comment peut-on à la fois condamner des banques pour avoir entrainé une crise financière dont toute l’économie pâtit et en même temps débloquer des milliards (empruntés à ces mêmes banques ?) pour les sauver ?
- Comment peut-on ensuite prétendre vouloir « moraliser » la finance ?
- Comment, dans un système libéral, peut-on ainsi admettre qu’il y ait des acteurs (privés) qui ne puissent faire faillite ?
Un tour de passe-passe et ça repart
On a failli y croire, mais l’histoire va vite nous rattraper : 2010, la crise de la dette souveraine arrive. Après des années de déficits publics et un périlleux plan de sauvetage des banques, des états européens ne peuvent plus payer les dettes qu’ils doivent… aux investisseurs, les banques ! Sans croissance, les états sont étouffés entre leurs déficits et le remboursement de la dette accumulée. « Et si les états ne nous payaient plus ? » se demandent à juste titre les investisseurs.
Si les états ne paient plus, ce sont les banques qui trinqueront : des milliards de dettes insolvables disparaitront des bilans des banques. Et leurs millions de clients se demanderont à leur tour : « et si ma banque ne me rembourse pas mes avoirs ? ».
Mais heureusement, l’Europe a tout prévu. Grâce à un petit tour de passe-passe, elle décide d’intervenir sur le marché pour « redonner confiance aux marchés ». En gros, elle emprunte de l’argent à ses états membres (= elle même, in fine) et au FMI (= les états membres du FMI, donc les états de l’UE en partie !) qu’elle place dans un grand fond, le Fonds pour la stabilité financière. Ce fonds, il permet de faire baisser le taux du marché en rachetant la dette souveraine sur le marché secondaire, ou bien en prêtant directement aux états qui en ont besoin, la Grèce et l’Irlande notamment.
Donc en fait, pour éviter que la faillite des états ne fasse subir des pertes considérables aux banques, et que cela n’inquiète leurs déposants, on emprunte de l’argent aux états, au FMI, on fait la danse du ventre devant la Chine et au Japon. Et en contrepartie de cette « aide », on sert la ceinture des citoyens pour qu’ils remboursent tout ça.
Problème : pour résorber les déficits, les états vont devoir dépenser moins ou taxer plus, ce qui va nuire à la croissance, et rendre de fait le remboursement des dettes encore plus difficile.
Le mythe du désendettement
Poussons maintenant volontairement à l’extrême le raisonnement qui nous a amené jusqu’ici : imaginions que nous voulions rembourser la totalité de la dette (publique et privée).
Pour ce fait, l’état augmenterait les taxes, réduirait ses dépenses et ainsi petit à petit, on presserait les citoyens comme des citrons pour rembourser les créanciers de l’Etat, mais aussi les dettes privées : emprunt logement, obligations d’entreprises etc.
Rapidement les dépôts bancaires fondraient comme neige au Soleil. La plupart des ménages seraient en découvert, L’état n’aurait plus personne auprès de qui récolter l’impôt, les entreprises plus de client. Nous entrerions en récession et l’État serait en faillite totale.
En fait, rembourser toute la dette reviendrait à supprimer 90% de la monnaie en circulation. Ce à quoi ne survivraient que les banques et peut être quelques aristocrates fortunés.
Concrètement, cela signifie que si l’on rembourse la dette publique, il faudrait alors dramatiquement augmenter la dette privée pour maintenir la stabilité de la masse monétaire et ainsi éviter la déflation. Et vice versa : diminuer la dette privée nécessiterait d’augmenter les déficits publiques ! Mais bien sûr, dans un système centralisé ou seules les banques peuvent émettre du crédit, les gagnants resteraient invariablement les mêmes : les banquiers…
Donc pour résumer, le système financier et monétaire n’est qu’un château de carte dont la dette est la clé de voute.
Ce n’est pas de régulation dont on a besoin, c’est d’une feuille blanche, d’un stylo, et d’un peu de bon sens…
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Crédit photo CC fdecomite ; © martin vidberg
Notes :
[1] Mais cela dit, en pratique, les dépôts sont garantis jusqu’à 100.000€ par le Fonds de Garantie des dépôts, mais on sait bien que cette protection est – elle aussi – théorique puisque ce fonds ne dispose que de quelques milliards d’euros, soit une bagatelle par rapport l’ensemble des dépôts. Si une faillite systémique des banques devait avoir lieu, l’État pourrait et devrait rapidement renflouer le fonds, mais d’où viendrait l’argent s’il n’y a plus de banques ?
Un très bon post pour comprendre le système actuel. Mais sans aller jusqu’à la solution de la Théorie Relative de la Monnaie, je rebondis sur :
« Par ailleurs, peut-on vraiment considérer la monnaie comme une marchandise comme les autres ? »
La réponse est non.
La monnaie est justement « l’unique chose, au sein d’un système économique donné qui permet l’échange partout, et en tout temps ». C’est donc un « bien » tout à fait particulier.
De la même façon que TCP/IP est un protocole, c’est bien une information « comme les autres » dans sa forme descriptive. Mais dans son usage c’est un flux, transporté par de l’électricité, présent PARTOUT et TOUT LE TEMPS sur internet.
De la même façon alors que TCP/IP + Electricité est créé partout, et en permanence (et sans à-coups), car les nouveaux flux remplacent les anciens, il convient de comprendre que la monnaie, protocole universel (commun) des échanges économiques, se devrait d’être créé partout et tout le temps et sans à-coups…
Mais il y a des forces qui pensent que l’internet ne devrait pas être tel qu’il est. Qu’il ne devrait pas être symétrique et neutre. Il ne serait pas étonnant que ce soient les mêmes qui ont de la monnaie une compréhension tout à fait biaisée…
@Galuel : je n’attendais pas moins de toi que tu interviennes pour faire le lien avec tes travaux … sur lesquels je (re)viendrai probablement plus tard 😉
(j’ai commandé le bouquin, il faut que je trouve maintenant le temps de le lire … )
« Prendre une feuille blanche et un stylo »…
Ce me plait, on pourrait organiser ça sous la forme d’un repas.
La conception constituera l’entrée du repas, recette de la plus grande salade de Gésiers du monde :
– Une flopée d’experts du système monétaire expérimentés
– Des gars qui on un talent pour sortir des idées en tous genre
– Des spécialistes de la société qui savent de quoi ils parlent (psychologues, sociologues…)
– Des syndicalistes un peu plus intelligents que la moyenne
– Des ingénieurs informaticien spécialistes en simulation financière
– Des stagiaires pour faire le café à tous ces braves gens
– Sans oublier qu’il faudra vaguement essayer d’organiser ça de manière intelligente donc compter quelques experts du management 1.0, 2.0 et autres 3.4²/6 qui se feront payer à imaginer une organisation qu’aucun membre du groupe ne respectera.
Pour le plat de résistance, la mise en œuvre on pourra imaginer du concentré de Staline à la sauce Tartare, du concentré de Luther à la suée de groseilles ou encore un cocktail ONU, G20, FMI et consœurs avec une goute de pétrôle… Ce sera plus probablement du concentré de Tartufe assortit d’une sauce dégoulinante.
Bien sûr en dessert on aura le droit à trois queues de prune.
Enfn… A force de discuter et sous la pression de la pagaille engendrée, on peut espérer que nos amis gourmets arriveront à avancer pas à pas vers un système tout aussi imparfait mais un peu plus stable. ^_^’
@Thibaut : ahahah … le diner risquerait bien d’être interminable 😉
Mais personne n’a attendu un tel événement our réfléchir dans son coin et construire des modèles alternatifs ! Je n’en parle pas dans cet article, mais j’ai déjà quelques idées de ce qu’il faudrait faire pour améliorer significativement la résilience du système, à base de dividende universel et de monnaies alternatives notamment.
J’y reviendrai ! 😉
Je ne doute pas qu’il soit parfaitement bénéfique d’entretenir via les blogs un magma d’idées rendues publiques qui pourront apporter des nouveaux éclairages et axes de travail pour les décisionnels du système monétaire.
Au passage, avoir une plateforme qui référence ces idées en listant et classant les billets de blog ainsi qu’en donnant une tribune à ceux qui n’ont pas le temps de référencer un bon blog serait intéressant. C’est un sacré boulot de mettre en oeuvre ce type de plateforme, non pour des raisons techniques mais bien pour des raisons de temps à y passer. Dans le secteur du design on est en réflexion avec l’aide des pouvoir publics pour trouver des solutions. Peut être, pour le secteur monétaire, y aura-t-il des facilités.
Excellent post très pédagogique (comme d’habitude 🙂
Pour revenir sur l’absence totale de risque qu’encourent les banques (ou plutôt, l’absence totale de sanctions), as-tu lu ceci ?
http://www.rollingstone.com/politics/news/why-isnt-wall-street-in-jail-20110216?page=1
@Thibaut : des plateformes de réflexion, des wikis, l’idée parait évidente. Beaucoup ont essayé, mais les résultats ne sont pas souvent à la hauteur des espérances. Notamment pour les raisons que tu cite : le manque de temps, mais aussi car il faut que l’initiateur du projet soit légitime et fasse preuve d’un certain leadership.
Finalement, je crois qu’on est plus efficace à travailler de manière individuelle sur nos blogs; pour confronter nos idées, à dialoguer etc. C’est un travail de fourmi, mais qui sème des graines petit à petit auprès de lecteurs de passage. Vivement le printemps que tout cela germe ! 🙂
Tu a parfaitement raison de soulever ces points.
– Le temps à y passer pour l’animation.
– Il est très difficile de dire « venez tous discuter ici ».
En revanche, je pense qu’il y a de la place pour un « routeur » de l’intelligence collective spécialisé sur un sujet en particulier qui dresse une carte de son domaine et qui renvoi vers les blogs.
Comment rembourser les intérêts ? La vidéo se garde bien de nous rappeler que le bon sens veut que le banquier perçoit ses « intérêts » comme étant ses revenus. Une partie est dépensée (factures, logement, nourriture, consommation…) l’autre est épargnée (re-prêtée ou canalisée dans les marchés financiers). Si elle est épargnée, quelqu’un d’autre peut consommer/investir. Si elle est investie dans un actif financier, il faut rappeler qu’un achat équivaut à une vente, et que l’on vend quand on pense que ça n’augmentera plus. Donc l’achat permet de financer la consommation de celui qui vend l’actif. Dans tous les cas, l’argent des intérêts est réinjecté. C’est du pure bon sens, le genre qui manque à Grignon, hélas.
La réserve fractionnaire serait une fraude ? Historiquement, rien ne semble prouver que la création monétaire naquit d’une fraude. Elle le serait si le dépôt est un transfert de possession et non de propriété. Si c’est un transfert de propriété, vous avez échangé un service contre un autre : vous déléguez la propriété de vos pièces pour recevoir des intérêts.
Les juges anglais du 17 jusqu’au 19ème siècle n’ont pas statué autre chose.
De fait, « Those Dishonest Goldsmith » de G. Selgin raconte la chose suivante :
Money, according to a maxim first cited by English judges during the sixteenth century, “has no earmark,” meaning that one coin was practically indistinguishable from another of like denomination.
The original owner’s right to possession was practically unenforceable once he could no longer identify the coins to which it related.
Le système de réserve n’est pas une fraude, il a été adopté légalement.
Mais ça ne l’empêche pas d’être nocif.
En fait le problème majeur de ce système est qu’il ne fonctionne que lorsqu’il y a de la croissance. Or on voit bien actuellement qu’il y a comme un problème de ce coté là, non ?
PS : merci pour cet intéressant commentaire. La distinction propriété / possession est tout à fait pertinente.
Stan,
« En fait le problème majeur de ce système est qu’il ne fonctionne que lorsqu’il y a de la croissance. Or on voit bien actuellement qu’il y a comme un problème de ce coté là, non ? »
Comme je l’ai dit dans mon commentaire précédent :
Comment rembourser les intérêts ? La vidéo se garde bien de nous rappeler que le bon sens veut que le banquier perçoit ses « intérêts » comme étant ses revenus. Une partie est dépensée (factures, logement, nourriture, consommation…) l’autre est épargnée (re-prêtée ou canalisée dans les marchés financiers). Si elle est épargnée, quelqu’un d’autre peut consommer/investir. Si elle est investie dans un actif financier, il faut rappeler qu’un achat équivaut à une vente, et que l’on vend quand on pense que ça n’augmentera plus. Donc l’achat permet de financer la consommation de celui qui vend l’actif. Dans tous les cas, l’argent des intérêts est réinjecté. C’est du pure bon sens, le genre qui manque à Grignon, hélas.
Il n’y a aucune nécessité de faire croitre la masse monétaire pour rembourser la dette, ou de générer de la croissance. Les intérêts se remboursent normalement. Le banquier perçoit des revenus : ça s’appelle les intérêts. En consommant, il réinjecte les intérêts, que les emprunteurs remboursent par la suite. S’il épargne et investit dans les actifs, là encore mon commentaire précédent explique bien que de toute façon, l’argent des intérêts sera réinjecté dans l’économie.
Sinon, à propos de la « fraude » des réserves fractionnaires, George Selgin pose une réflexion intéressante, en plus des faits historiques qu’il dénote. Il se demande : si le dépôt est un transfert de possession, et non un transfert de propriété, la banque doit lui rendre les « mêmes pièces » que celles déposées. Si c’est un transfert de propriété, la banque n’a que l’obligation de lui rendre la « même somme ». Dans le premier cas (transfert de possession), c’est une banque de dépôt, le banquier est garant de votre or, et vous devez payer des « fees », soit des frais de déposage. Dans le deuxième cas (transfert de propriété), il s’agit d’une banque de dépôt, et la banque prête pour que vous puissiez accumuler des intérêts sur vos dépôts.
Il se demande donc…
Si en mettant de l’argent en banque, vous gagnez des intérêts, d’où viennent ces intérêts ? Les clients sont-ils assez naïfs pour croire que la banque ne prête pas ces dépôts ? Les clients auraient-ils pensé que les banques sont simplement des entrepôts ? Que les banques pratiquent la charité ? Qu’elles ne font rien avec l’argent déposé ?
Et je pense qu’il a raison. Tout le monde sait que les banques payent des intérêts aux épargnants parce qu’on leur permet de faire du profit en prêtant de l’argent. Donc, consciemment, on a échangé un service contre un autre. Il ne nous viendrait pas à l’idée que la banque doit nous rendre les mêmes pièces que celles déposées.
Peu importe au final que les gens savent ou ne savent pas que les banques créent de la monnaie : dès l’instant où ils délèguent la propriété de leurs dépôts, ils échangent un service contre un autre, et ne peuvent pas poursuivre les banques pour fraude, sous prétexte qu’elles prêtent l’argent qu’elles n’avaient pas. L’histoire regorge d’exemples à ce propos, des clients tentèrent d’attaquer les banques en justice sous prétexte que la banque prête de l’argent qu’elle n’a pas, mais les juges avaient statué qu’un dépôt est un investissement. La propriété de cet argent revient à la banque, elle en fait ce qu’elle veut.
(cf l’affaire de Querini vs. la banque de Mariono Vendelino, en 1342)
P.S. Those Dishonest Goldsmiths est disponible gratuitement. Un très bon texte (en anglais bien sûr). Googlez-le.
« le bon sens veut que le banquier perçoit ses « intérêts » comme étant ses revenus »
Jamais de la vie. Alors toute l’économie devrait « prendre des risques » pour générer des revenus, et le banquier serait en droit d’avoir un revenu du moment qu’un prêt a été « accordé ». En cas de non remboursement massif il serait de plus sauvé de la faillite, puisqu’in fine c’est bien l’argent de tout le monde qu’il a prêté à son profit exclusif, et la faillite du système bancaire mène, on l’a vu à des guerres et des révolutions sanglantes.
Donc non sur ce point.
« En consommant, il réinjecte les intérêts »
Mpfff… En achetant il augmente sa propriété sur « l’île des naufragés » , jusqu’à tout posséder. L’argent ne se « réinjecte » nulle part. Il permet de prendre possession. Et il permet de prendre possession de façon totalement illégitime quand la Banque fait partie du jeu, au lieu d’être un simple système comptable. Le Banquier s’approprie donc tous les biens étant donné que ce qui lui est « dû » n’est produit que par lui, et qu’il contrôle totalement afflux et reflux de monnaie dans l’économie à son avantage dans ce système inique.
« Les clients sont-ils assez naïfs pour croire que la banque ne prête pas ces dépôts ? Les clients auraient-ils pensé que les banques sont simplement des entrepôts ? Que les banques pratiquent la charité ? Qu’elles ne font rien avec l’argent déposé ? »
L’argent n’est qu’une comptabilité, des chiffres, un système d’échange. Que je sache un comptable ne fait rien avec les comptes de résultat et les bilans des sociétés qu’il gère, il n’en a NI « propriété de transfert » ni « droit d’usage », il est payé, comme tout ouvrier des chiffres pour compter.
Si les Banques utilisent cette comptabilité comme si elle était la leur, alors il convient effectivement de faire des arrestations, des jugements et des emprisonnements, pour usage de la propriété privée sans accord préalable. Une autre solution est de faire une révolution .
« dès l’instant où ils délèguent la propriété de leurs dépôts »
Jamais de la vie. Où ceci est-il marqué quelque part ? S’il y a des Banques qui proposent une gestion de monnaie, comprenant des risques de perte en capital, au lieu de gérer une pure comptabilité, qu’elles le disent clairement, qu’on puisse vite retirer notre comptabilité de ces propositions malhonnêtes, et le gérer autrement.
« ne peuvent pas poursuivre les banques pour fraude, sous prétexte qu’elles prêtent l’argent qu’elles n’avaient pas »
Non seulement on peut, mais on va le faire. Nous sommes des millions à demander que justice soit faite pour 40 ans de vol de propriété, et sommes déterminés à poursuivre cette demande de réparation pour les 40 ans qui viennent. En absence de réparation et d’éradication de ces pratiques frauduleuses, alors la Guerre Civile contre ce système mafieux est légitime, selon la déclaration des Droits de l’Homme.
« mais les juges avaient statué qu’un dépôt est un investissement »
Avec une commission sous la table de combien ?
Ces juges doivent être jugés pour collaboration avec l’occupant. Ils auront le crâne rasé.
Il y a des baffes qui se perdent.
@MH : on peut discuter longtemps du caractère « frauduleux » ou non du système. Je vous ai déjà donné raison sur ce point, qui n’est de toute façon pas ce qui m’intéresse ici.
Mon point, c’est juste que ce système est une pyramide de Ponzi mixée à un chateau de carte. Il n’est absolument pas résilient et pourtant, on déploie un fétichisme de dingue pour le maintenir en place, alors qu’il ne profite qu’à très peu de gens.
« Il n’est absolument pas résilient et pourtant, on déploie un fétichisme de dingue pour le maintenir en place, alors qu’il ne profite qu’à très peu de gens. »
Sauf que j’ai déjà expliqué (par deux fois) pourquoi les « intérêts manquants » – ne pouvant pas être remboursés – c’est un mythe. Mais vous ne semblez pas vouloir y répondre…
C’est que la réponse me parait évidente : comme les intérêts sont touchés par une minorité de personnes qui sont toujours les mêmes et se reproduisent socialement, on observe des trous noirs monétaires. Car les sommes d’argents ainsi collectées ne sont pas totalement réinvesties dans les flux de l’économie réelle.
En somme, si tous le monde pouvait faire la même chose que la banque, il n’y aurait pas de problème (ou pas celui-là en tout cas) : car le système serait décentralisé et distribué. Sauf que seules les banques ont ce privilège. C’est pourquoi ce système est non seulement un château de cartes, mais est de plus une belle pyramide de Ponzi.
« Car les sommes d’argents ainsi collectées ne sont pas totalement réinvesties dans les flux de l’économie réelle. »
J’ai répondu – deux fois – à cet argument infondé dans mes posts précédents. Si. Ils sont totalement réinvestis. Relisez mon post du 3 Mars.
MH a entièrement raison. Il existe un paradoxe des intérêts manquants. J’ai réfuté ce paradoxe:
http://gidmoz.wordpress.com/2011/04/01/refutation-des-interets-manquants/
Lorsque la banque prête 100. la banque verse 100. L’emprunteur doit rembourser 110. La banque émet et crée aussitôt 10 pour les dépenser.
En effet, la monnaie est créée soit par un prêt bancaire, soit par la banque elle-même. Ces deux modes de création monétaire sont légitimes.
@gdm
Cette réfutation n’en est absolument pas une c’est n’importe quoi.
D’abord une banque n’a pas le droit d’émettre de la monnaie pour elle même. Et elle n’émet aucune monnaie qui ne soit un prêt assorti d’intérêts.
Ensuite je cite l’énormité censée justifier la récupération des intérêts par les emprunteurs.
« Elle (la Banque) l’a dépensé en consommation et en investissements »…
Rien n’oblige la Banque à dépenser ses bénéfices (intérêts reçus). Absolument rien. Ni en quantité, ni en localité (elle peut très bien les investir ailleurs, en Chine par exemple), créant ainsi une déflation locale cachée, la masse monétaire augmentant non pas localement, là où les emprunteurs ont emprunté, mais très loin, vers des producteurs, qui en sus, vont encore plus augmenter la déflation monétaire locale, en n’achetant rien, mais en vendant tout.
De sorte que cet « argumentaire » est du pur verbiage sans aucune consistance.
En sus il ne remet en cause nulle part la légitimité du système de création monétaire qui est assymétrique, contre tous les principes de Lois scientifiques (Relativité, Universalité).
Copie à revoir. 5/20 pas, plus, 5 pour l’effort de rédaction.
@Galuel
Vous dites « D’abord une banque n’a pas le droit d’émettre de la monnaie pour elle même. ». Il existe deux circonstances où une banque peut émettre de la monnaie. D’une part lorsqu’un prêt à un emprunteur. D’autre part, lorsque la banque dépense sa monnaie pour elle-même.
C’est ce deuxième cas que vous contestez. Par exemple, un billet de banque est une promesse de verser de l’or. Si elle de l’or, la banque peut légitimement émettre des billets de banque. Elle peut respecter sa promesse de verser de l’or. La banque a donc le droit d’émettre ces billets. C’est le cas de création monétaire le plus facile à comprendre.
Votre deuxième argument est que la banque n’est pas obligée de dépenser les bénéfices des intérêts qu’elle reçoit. C’est vrai. Mais c’est son intérêt de le dépenser pour deux raisons. La première raison est que chacun, y compris la banque, préfère investir, ou consommer, plutôt que de laisser son argent dormir. La deuxième raison est que la banque est responsable du bon fonctionnement de sa monnaie. La banque le dépensera donc afin de permettre un bon fonctionnement de sa monnaie.
« D’autre part, lorsque la banque dépense sa monnaie pour elle-même. »
Ce n’est pas ce qu’on appelle une « émission » de monnaie. La Banque gagne de l’argent via les frais bancaires, ou via les intérêts. Il s’agit d’argent antérieurement émis sous forme de prêts.
Vous confondez l’argent créé à partir du prêt, et l’argent circulant dont la totalité est relative à la somme des prêts antérieurement émis.
« Par exemple, un billet de banque est une promesse de verser de l’or. Si elle de l’or, la banque peut légitimement émettre des billets de banque »
Mais jamais de la vie ! Vous n’avez pas suivi l’histoire. Le film s’est arrếté en 1971, et l’arrêt de l’étalon or. Il n’existe que les réserves fractionnaires. Avec 1 de fonds propres la Banque émet N de prêts. Et le « ratio prudentiel » impose une limite basse à 1/N.
Fin de l’Etalon or : http://fr.wikipedia.org/wiki/Étalon-or
Règles mises à jour de façon non démocratique pour les réservces fractionnaires : http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A2le_III
La Banque ne garantit donc rien du tout. Seulement 1/N, pas plus. C’est à dire moins que ce qu’elle émet, alors que tous les autres acteurs de l’économie doivent garantir 100% en contre-partie matérielle, pour que la Banque leur concède un prêt sur cette garantie, dont elle prend un %. Un % sur ce qu’elle ne possède pas.
« Mais c’est son intérêt de le dépenser pour deux raisons. La première raison est que chacun, y compris la banque, préfère investir, ou consommer, plutôt que de laisser son argent dormir. »
C’est ne pas comprendre l’avantage énorme qu’il y a pour la Banque à choisir le moment « d’investir » ou pas la monnaie indûment émise et gagnée (contre un travail quasi nul = gestion informatique de crédits dans des bases de données).
La Banque n’investit pas. Elle stocke, ou bien elle investit ailleurs. Localement il y a déflation, les prix baissent, parce que moins de monnaie circule, et de moins en moins. Quand les prix atteignent un plus bas, la Banque rachète tout au meilleur prix, contrôlant ainsi à 100% les cycles économiques à son avantage, pour un travail nul.
La Banque ayant la vision totale des crédits – débits de la totalité des comptes, de la masse monétaire, de la création monétaire, elle alimente qui elle veut, quand elle le veut, et selon les cycles qu’elle même décide.
Les hommes qui choisissent d’utiliser cette monnaie sont totalement sous contrôle.
Vous êtes naïfs. De plus vous niez la réalité des faits. Les crises monétaires sont dues au système monétaire, sont cycliques, et leurs cycles sont totalement contrôlés par l’émission arbitraire de crédits suivant le choix concerté des Banques.
« La deuxième raison est que la banque est responsable du bon fonctionnement de sa monnaie. La banque le dépensera donc afin de permettre un bon fonctionnement de sa monnaie. »
La Banque ne dépensera rien du tout pour assurer le « bon fonctionnement de sa monnaie ». La Banque optimise son contrôle total de l’économie, à son propre avantage, en contrôlant le bon fonctionnement de son emprise sur la totalité des échanges économiques, et s’en s’assurant une rente éternelle sur la production de tous les autres acteurs économiques obligés d’utiliser ce système monétaire inique.
Le seul système monétaire acceptable est un système monétaire à crédit-mutuel relatif = le Dividende Universel.
Vous devez revoir votre approche naïve du système monétaire existant, et vous poser la question de la LEGITIMITE de tel ou tel système monétaire.
Un système monétaire est un choix accepté par des acteurs économiques. Ces acteurs libres et conscients, respectant les droits de l’homme, ne peuvent s’accorder légitimement que sur la base de règles symétriques concernant la comptabilité de leurs échanges.
@Galuel
Je réfute le paradoxe des intérêts manquants dans le cas simple d’une banque émettant des billets convertibles en or. Dans un tel cas, la banque peut bien évidemment émettre des billets de banque puisqu’elle possède plus d’or que de billets émis. Elle pourra respecter sa promesse de verser de l’or. Ce cas de création monétaire est trivial.
Ensuite, la création monétaire par le prêt bancaire est tout aussi logique. La banque crée des billets, c’est a dire des promesses de verser de l’or. L’emprunteur les lui remboursera ensuite. Jusque là, c’est encore trivial. Or la banque émet des billets pour ses dépenses. Lorsque l’emprunteur emprunte 100, la banque crée 10 pour les dépenser. L’emprunteur trouve donc les 110 dans l’économie pour rembourser son prêt.
C’est ma réfutation du « paradoxe des intérêts manquants ».
« Je réfute le paradoxe des intérêts manquants dans le cas simple d’une banque émettant des billets convertibles en or »
Bon alors, il faudrait le préciser avant toute chose ! Ce cas est un pur cas fictif, qui ne correspond pas à la réalité. C’est une réflexion sur un système possible. Il s’agit donc de remettre les choses en place, et de préciser quel est votre univers de réflexion = le système en place ou un autre système, la comparaison entre des systèmes, et/ou la légitimité qui sous-tend la mise en place d’un système (exemple : est-ce un choix libre ? Un choix démocratique ? Un choix imposé ?…).
« Dans un tel cas, la banque peut bien évidemment émettre des billets de banque puisqu’elle possède plus d’or que de billets émis »…
(1) Ben non. Ca dépend… Il y a écrit quoi sur les billets ? Quelle est l’unité de mesure écrit dessus ?
Pour la suite, c’est réellement une proposition de système monétaire avec obligation pour la banque d’émettre des billets permettant de représenter les intérêts. Mais là je vois bien que la réponse à la question précédente (1) est floue dans votre esprit, et qu’il convient donc de préciser votre idée.
Méfiez-vous la réfutation sera violente. Et il n’y a pas d’issue. Aucune issue n’est possible vous êtes dans une impasse. Mais je suis ok pour jouer la partie jusqu’à l’échec et mat.
@Galuel
Ce « système possible » a réellement existé plusieurs fois dans l’Histoire dans les périodes de free-banking. Le free-banking est dite encore la « banque libre », c’est à dire plusieurs banques concurrentes et sans aucune intervention de l’Etat. Donc sans banque centrale. Mon raisonnement n’est pas dans un contexte fictif.
Néanmoins, mon raisonnement serait le même dans une robinsonade comportant une île déserte avec deux habitants dont l’un est la banque. Mon raisonnement s’applique tout aussi bien pour la monnaie actuelle.
Vous pouvez aussi relire les commentaires de mon article http://gidmoz.wordpress.com/2011/04/01/refutation-des-interets-manquants/
Vous lirez en particulier, les commentaires de Bruno Lemaire, prof d’économie-finance à HEC. Il n’y croyait pas. Mon raisonnement l’ai convaincu. Et même il a reformulé mon raisonnement mieux que moi même. J’ai beaucoup d’admiration pour son comportement et son honnêteté intellectuelle.
@gdm
Tu n’as pas répondu à la question. Il y a écrit quoi sur tes « billets de banque » ? C’est quoi l’unité de mesure ?
Pour la robinsonade c’est par là : http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm
@Galuel
Chaque billet de banque est, dans notre exemple, une promesse de la banque de verser de l’or. Chaque billet de banque est un « contrat unilatéral ». Le promettant est la banque. Le bénéficiaire est l’utilisateur du billet. Un tel billet de banque une promesse commerciale ordinaire de la banque. Chaque billet est un titre financier ordinaire. Chaque billet est un promesse de verser un gramme d’or.
Pour mieux répondre à votre question, le billet mentionne l’existence d’une promesse de la banque.
@gdm
160 000 tonnes d’or existante pas plus. http://fr.wikipedia.org/wiki/Or#Production_dans_le_monde
Soit 160 * 10⁶ kg * 34 500 € / kg = 5520 milliards d’€
Masse Monétaire € M3 = 10 000 milliards d’€
Masse Monétaire $ M3 = 15 000 milliards de $ = 10 000 milliards d’€
+ Masse Monétaire £ + Masse Monétaire Yen + Yuan + $ Canadien + $ Australien…
Votre or est loin de suffire à remplacer la monnaie existante. Très très loin.
Et par ailleurs X, Y et Z, producteurs du Larzac, pourquoi utiliseraient-ils de l’or pour échanger leurs oeufs, leur bois, et leur blé ? Ils n’en ont nul besoin, ils n’ont pas à payer un intérêt à quiconque pour effectuer des échanges monétaires, ils n’ont pas à dépendre de propriétaires de mines, et de propriétaires de réserves d’or, qui n’a aucune valeur pour eux, et est absolument sans intérêt.
A partir de quoi et pour ces deux raisons fondamentales, la monnaie n’est qu’une mesure immatérielle de crédits / débits, dont la valeur ne repose que sur l’acceptation de son code numérique de gestion, qui se doit d’être symétrique relativement à ses utilisateurs.
Seul l’homme est la valeur universelle présente dans toute économie.
Absolument rien d’autre.
Vous vivez d’idées qui appartiennent à d’autres siècles, et ont démontré leur inefficacité à permettre des échanges symétriques n’engendrant pas des conflits légitimes.
@Galuel
Vous abordez un tout autre sujet. C’est la question de l’étalon-or. Je ne suis pas favorable à l’étalon-or. Mais c’est un tout autre sujet. Ma réfutation du paradoxe des intérêts manquant est indépendant du choix de la monnaie, du moins de la monnaie-promesse, dite encore monnaie-dette.
Résumons donc votre « proposition »
Je cite :
1) « Chaque billet de banque est une promesse de la banque de verser de l’or »
2) « Je ne suis pas favorable à l’étalon-or »
Quand vous y verrez clair revenez. Mais d’ici là si vous pouviez cesser de nous asséner des propositions de systèmes logiques incohérents nous vous en serions reconnaissants….
@Galuel
Vous résumez bien mal ma réfutation des intérêts manquants.
@Galuel
Vous faisiez référence à l’île des naufragés. Je viens viens de rédiger une réfutation de cette robinsonade.
http://gidmoz.wordpress.com/2011/05/29/lile-des-naufrages-refutation/
@gdm
Vous n’avez définitivement pas compris le sens de la démonstration de Louis Even, qui est d’invalider la « monnaie or », et démontrer que la monnaie légitime ne peut être qu’un crédit MUTUEL entre personnes, et pas un gage sur une valeur arbitraire détenue par l’un ou l’autre.
Par ailleurs dans votre proposition de système monétaire, vous n’avez pas de cohérence. Vous êtes à la fois contre l’étalon or, et défendez une monnaie gagée sur l’or. C’est pafaitement insoutenable.
Vous n’avez toujours pas défini quelle est votre unité de monnaie. Le « Schpountz » le « gramme d’or » ? Comment elle s’initialise, selon quelles règles, et qui définit ces règles, les modifie etc…
A t=0 il y a zéro Schpountz. Alors comment se passe l’initialisation de votre « monnaie » ?
Elles sont sympa vos discussions (j’peux pas jouer (j’ai pas le niveau) mais je me marres bien, Galuel avec ses baffes qui se perdent, très fun)
Sinon, le ratio, les banques (j’me gourres peut-être) c’est pas : j’ai 10 de dépôt, j’peux prêter 100?
@toto
« Sinon, le ratio, les banques (j’me gourres peut-être) c’est pas : j’ai 10 de dépôt, j’peux prêter 100 ? »
Quelle est la question ? Est-ce une proposition de règles monétaires ? Valables pour qui ? Approuvées par qui ?
Sans définir le référentiel (le système cohérent), l’observateur, et le processus expérimental qui en valide l’approche une question n’a pas de sens.
@toto
Chacun a largement le niveau pour comprendre. Si vous ne comprenez pas, c’est que je me suis certainement mal exprimé. Une monnaie-promesse, ou encore argent-dette, c’est un papier sur lequel j’ai écrit « gdm verse un euro au porteur de ce papier ». Je paye mes fournisseurs avec ces papiers. Ils l’acceptent. La banque gdm a créé une nouvelle monnaie : les « euro-gdm ». Mes voisins utilisent ces papiers, ces euro-gdm, pour payer leurs achats. Voila, c’est pas compliqué une monnaie.
@Galuel
Chacun de mes deux arguments invalide la démonstration de Louis Even dans sa fable de l’île des naufragés. Mon court article me semble accessible à tout lecteur, même sans connaissance préalable. On ne peut plus raisonnablement continuer le débat à la suite de mes deux arguments qui invalident définitivement la fable de Louis Even. Mais, je vous écouterai avec attention si vous tentez de réfuter mes arguments.
Encore une fois, vous vous écartez du sujet initial. J’ai réfuté la thèse de l’existence des intérêts manquants. L’admettez-vous? ou le contestez-vous?
Je ne propose aucun système monétaire. Ma réfutation de la thèse des prétendus « intérêts manquants » est indépendante du choix de la monnaie. Mais elle s’expose mieux lorsque chaque billet, chaque unité monétaire, est une promesse de verser un gramme d’or.
@gdm
Vous n’avez pas réfuté la « thèse de l’existence des intérêts manquants ». vous l’avez au contraire totalement corroborée.
Vous proposez un système monétaire QUI N’EST PAS, le système monétaire en place, QUI LUI ne PROPOSE PAS de créer les intérêts manquants selon une règle définie, hors une fuite pyramidale, une cavalarie.
Et DANS CE SYSTEME que vous proposez, il existe une part de monnaie que l’on nommera $-gdm, qui serait créée en rapport avec une DETTE émise arbitrairement par un centre d’émission, via une règle que vous n’avez pas définie.
Cette PROPOSITION de système monétaire est PARFAITEMENT ARBITRAIRE, elle n’est soutenue que par vous mêmes (je n’y adhère aucunement), et vous avez été incapable dans ce fil de répondre aux questions que l’on vous a posé, à savoir :
1) Quelle est l’UNITE DE MESURE de votre monnaie ? Y apposer un nom n’en explique pas le mode opératoire quant à l’unité de compte (unité de mesure).
2) Quelle est l’INITIALISATION de votre monnaie pour t=0 ?
Ce qui sont les questions de base, qui ne préjugent pas des questions supérieures de légitimité de la création monétaire, et de son acceptabilité pour qu’elle puisse exister.
En réalité vous n’avez pas compris qu’il faille expliciter la nature de votre démarche qui est celle d’une PROPOSITION de système monétaire, et non pas de réfutation du système monétaire en place.
Et vous n’avez pas compris la démarche de Louis Even, qui dans un premier temps, réfute le système monétaire en place, puis PROPOSE un système monétaire de remplacement. Louis Even n’est absolument pas « réfutable » puisqu’il démontre l’incohérence logique d’un système, au sein d’un système d’ordre supérieur.
On ne « réfute pas » le choix d’un système logique. On démontre son incohérence à partir d’un système plus vaste, qui n’est qu’un autre choix de système parfaitement arbitraire.
@Galuel
Nous avons du mal à nous comprendre. Procédons par étape. Recentrons nous sur une seule question pour le moment. Je me suis référé une monnaie qui est une promesse de la banque de verser un gramme d’or. Ce n’est pas « mon » système. ce n’est pas « ma » proposition de système monétaire. La monnaie à laquelle je me suis référé ici a existé pendant des siècles.
Question numéro 1: Admettez-vous que, pour une telle monnaie, il n’existe pas d’intérêts manquants? C’est a dire que la banque prête 100. la banque émet et dépense 10 pour ses achats personnels. L’emprunteur peut donc rembourser les 110. Apres son remboursement, le solde comptable de l’opération est nul. Toute la monnaie émise à été restituée à la banque. Jusque là, sommes nous d’accord?
@galuel. Euh, c’est juste que je croyais que c’était comme ca pour les banques. Qu’elles peuvent prêter genre 10 fois plus que ce qu’elles ont sur leurs comptes.
@toto
Les règles qui ne sont pas définies démocratiquement, qui ne font pas l’objet d’un accord individuel mais d’une imposition, et qui sont celles du système monétaire en place, sont définies par les « accords » de Bâle pour l’essentiel : http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A2le_III
@toto
Chaque unité monétaire est une promesse de verser qq chose. De l’or, par exemple. Tant que la banque peut respecter chacune de ses promesses, elle peut valablement créer de la monnaie.
Autre exemple, chaque unité monétaire est une promesse de verser un euro de la BCE, banque centrale européenne. Par exemple un « euro-BNP ». Tant que la BNP peut respecter sa promesse de verser un euro-BCE, elle peut valablement créer des euro-BCE.
« La monnaie à laquelle je me suis référé ici a existé pendant des siècles »
Elle n’existe donc plus. Nous sommes bien d’accord là dessus. Cette chimère n’existe pas. Il s’agit donc d’une proposition, au pire réactionnaire (c’était mieux avant, dans un passé idéalisé rempli de guerres effroyables largement dues à cette chimère), et au mieux une proposition d’amélioration.
« pour une telle monnaie, il n’existe pas d’intérêts manquants ? »
Pour une telle monnaie, en effet, il n’y a pas « d’intérêts manquants ».
Mais cette proposition de système monétaire est illégitime.
A) Il est illégitime de permettre à un acteur quelconque de créer la monnaie commune sous forme de dette.
B) Il est doublement illégitime que ce privilège insupportable se double d’une création monétaire purement positive (les 10 d’intérêts) donnant droit à une appropriation totalement indue du travail d’autrui, contre un travail nul (gérer une base de données automatique).
C) On ne voit pas non plus sur quelle règle de base ces 110 dont 100 de prêts + 10 illégitimes, une « Banque » pourrait émettre une monnaie commune.
Vu que le sujet devient technique à propos de VOTRE proposition de système monétaire (qui n’existe pas, et n’a jamais existé, les 10 de création illégitime n’ayant jamais eu cours), je vous propose de poursuivre la discussion sur votre blog : http://gidmoz.wordpress.com/2011/05/29/lile-des-naufrages-refutation/#comment-85
Je voudrais savoir si le paiement des intérêts d’emprunt aux banques alimente ou non leur réserve fractionnaire ?
Je recherche ce renseignement pour savoir si un emprunt rapporte une fois (les intérêts) ou deux fois (les intérêts plus la possibilité de faire de nouveaux prêts du fait de l’accroissement de la réserve) ?
Merci