Revenu de base, la vidéo en français

Il y a quelques mois, j’avais parlé du dividende universel comme une solution pragmatique à la crise. Un concept similaire assez en vogue en Allemagne et connu sous le nom de revenu de base et a fait l’objet d’un film documentaire désormais traduit en français.

Cette vidéo explique très bien les fondements idéologiques du concept tout en répondant à mon sens à l’ensemble des objections classiques. Bref, une vidéo à voir absolument car cette idée répond en grande partie à nos interrogations actuelles dans le contexte de crise économique, financière, crise du travail et la perte de sens de l’économie pour la société.

Allez, bon visionnage… on en reparle en dessous 😉

(Si la vidéo ne fonctionne pas, rendez vous directement sur ce site ou sur youtube)

Note : la différence majeure entre le revenu de base et le dividende universel consiste principalement dans le moyen de financement. Ce dernier étant financé par création monétaire pure alors que le revenu de base le serait par un système de TVA. Pour le reste, la vision de la société qui en découle est la même.

8 commentaires

  • Si vous souhaitez en discuter, débattre du système monétaire et des alternatives venez nous rejoindre sur MTM http://nous.transitionmonetaire.org

    Nous essayerons aussi d’organiser une projection public et un débat autour de ce documentaire.

    Merci pour la diffusion et faisons avancer cette idée.

    ++

  • Clément

    Pas mal ce documentaire, même si je me suis un peu ennuyé à certains moment. Je trouve qu’il est évidemment assez partial, et ne fait pas assez intervenir d’opposants à ce projet (ya juste un type qui parle rapidement) sérieux.

    Ce revenu de base me paraît une meilleure idée que celle du dividende universel. Je vois que Milton Friedman soutient le revenu de base et pas la création monétaire (à moins que je ne me trompe). Je m’étais fait défoncer par M. Laborde il y a quelques mois, lui ayant demandé si des théoriciens reconnus soutenaient son projet…

    Après, il y a d’une part des questions idéologiques et d’autre part techniques
    – la liberté absolue est elle bonne pour l’homme? Ou ce dernier ne donne-t-il le meilleur de lui même que face aux contraintes de sa vie? Est-il raisonnable d’imaginer une société parfaite ou l’homme est face à ses questionnements? On imagine que tout le monde deviendra artiste, ou penseur… Peut être que le manque de spiritualité de nos sociétés est un sérieux obstacle à cela!
    – Comment s’assurer que la société continuera de fonctionner, que les gens feront bon usage de cet argent et de leur temps libre? Faudra-t-il restreindre l’accession à la citoyenneté, pour éviter des afflux massifs d’immigrés en quête d’un salaire « tac au tac gagnant à vie »? ;)…etc.

    Tout ça me rend perplexe. Moi aussi j’aimerais éradiquer la misère et avoir une société plus épanouie, moins inquiète. Mais paradoxalement, je sais que les défis qui m’attendent dans ma vie, notamment professionnels, me poussent à essayer d’être le meilleur, me donnent une motivation, et le fait de réussir à être quelqu’un de bien et à réussir ma vie avec les contraintes posées constituent une sorte de raison de vivre (maximiser la satisfaction sous une contrainte de coût diraient les économistes)! Faut il enlever ce poids?

    Je pense que sur l’idéologie, il n’y a pas de réponse facile! Mais cette idée communiste 2.0 est vraiment intéressante 😉

  • Je prends enfin le temps de te répondre :

    Assez d’accord sur la partialité de la vidéo, même si d’un autre coté elle ne passe pas à coté des grandes objections/interrogations que suscite l’idée du revenu de base.

    Je suis également d’accord avec toi : le nihilisme est un méfait de notre société actuelle qui nuit à ce type d’idées progressistes.

    Dans l’idée, on ne pourra pas empêcher les gens d’être oisifs. On fait seulement le pari que 1/ le système ne s’effondrera pas pour autant et que 2/ il y aura toujours plus de gens actifs que passifs. C’est un pari, certes.

    En ce qui concerne la citoyenneté, il me semble que le système actuel restreint déjà assez l’accès à la nationalité. Par ailleurs, on peut envisager que si le système fonctionne en France, il fera tâche d’huile dans les autres pays… ce qui pourrait d’ailleurs peut être résoudre certains problèmes… A voir 😉

    Sur l’aspect « émulation sociale » je ne crois pas du tout à une baisse de la motivation à vouloir gagner plus. Ca pourrait même être le contraire.
    Souvent ceux qui réussissent ont pris plus de risque car ils avaient préalablement acquis une certaine sécurité. C’est un principe de base en coaching en développement personnel : assurer son plan C, puis le B, puis tenter le plan A dont on rêve depuis si longtemps… Le contraire n’arrive pas souvent (ou ne réussit pas) car la prise de risque est plus importante.

  • clément

    Dans ce que tu viens de me dire si je résume, ça fait 5 paris:
    – la pari que le système ne s’effondre par
    – le pari qu’il y aura plus de gens actifs que oisifs, alors qu’on a déja du mal à maintenir notre niveau de vie en incitant les gens à travailler
    – le pari que l’accès à la citoyenneté est assez restreinte (je ne sais pas ce qui te pousse à dire ça!)
    – le pari que le système fera tache d’huile (je ne vois pas pourquoi: le revenu de base augmentera les exportations de nos voisins, les enrichissant, alors pourquoi se fatigueraient il à nous rendre la pareille!)
    – Le pari que les gens prendront plus de risques et donc entreprendront plus (oui mais leurs projet seront peut être moins rentables puisque les gens ont déja un filet de sécurité! peut être vont il faire porter leurs efforts sur des choses moins créatrices de valeur…)

    Comme toutes les utopies, c’est facile de mettre Paris en bouteille avec des « si »!

    Je le répète, c’est intéressant. Mais sans doute faudra-t-il attendre que la génération de 68 si accrochée à ses privilèges meure avant de pouvoir faire bouger les choses!

  • Pfiou j’aurais mieux fait de ne pas lire ce commentaire avant de me coucher. C’est nul de pessimisme / fatalisme / soumission, et un peu de mauvaise foi en prime.

    Appelles moi utopiste si tu veux je m’en fout. Je suis au mieux un visionnaire. Un piètre visionnaire, peut être. L’histoire le dira.

    Mais en tout cas on ne pourra pas me reprocher d’être resté les bras croisés devant le piteux état de notre société. J’ai au moins ma conscience pour moi, ouf.

    edit : désolé je suis tout aussi cash que fatigué…

  • Je ne pense pas que l’on puisse distinguer les trois approche du dividende universel (ou quelque soit la dénomination) aussi catégoriquement. Ce sont trois étapes, ou trois réponses à la question ‘et comment on finance’, en fonction du degré de conscience de l’auditoire. L’approche ‘création monétaire’ peut-être largement abstraite et incompréhensible, pour la majorité de ceux qui ne se sont jamais posé la question de la création monétaire. L’approche fiscale est alors plus convaincante, car tout le monde s’est déjà demandé ‘à quoi serve mes impôts’, en ne trouvant que trop rarement la réponse ‘à payer l’intérêt de la dette’.

    Milton Friedman, est évidemment partisan de la solution intégrale, pour la bonne raison, que les libéraux sont opposés au système monétaire de réserve fractionnaire qui favorise certains acteurs économiques, et avec lequel aucun système libéral n’est possible. Il existe donc deux écoles libérales, celle de Vienne favorisant le retour à la monnaie métal et celle de Chicago avec Milton Friedmann, favorisant le dividende universel.

    Je tiens à préciser, qu’il ne s’agit dans le dividende universel, aucunement d’une ‘idéologie’ et encore moins d’une ‘utopie’ :

    Il n’y a aucune philosophie ou croyance sous-jacente, on peut-être de toutes confession, de tout bord politique, de toutes classe sociale etc… et en être partisan (comme vous pouvez le voir dans les signataire de l’appel pour le revenu de vie, ou dans les parti politique qui le soutienne). Tout au plus une certaine éloge de la liberté. Très loin donc du communisme 2.0 et plus proche du vrai libéralisme.

    Sa mise en place n’est pas une réforme du genre humain, comme une utopie. C’est juste la mise en place d’un système simple. L’unique difficulté réside dans la méconnaissance, l’incompréhension de la population et la résistance du système financier, qui profite largement du système actuel. La simple défense de privilège : celui de la création monétaire.

    Il n’y a pas de pari :

    – le pari qu’il y aura plus de gens actifs que oisifs

    le vrai problème demain, et déjà aujourd’hui, est le problème inverse : de part la rationalisation du travail, il n’y a plus assez d’emploi rémunérateur pour tout le monde. Que les gens protestent contre la mise en place de caisse automatique dans les supermarchés, montre l’absurdité du système : on est capable de créer un système peu cher qui permette d’effectuer une tâche répétitive mais indispensable, mais on devrait plutôt attribuer cette tâche pénible à haut coût à un individu ??? C’est aller à l’encontre de l’évolution naturelle. Le vrai problème n’étant évidemment pas de remplacer la tâche d’encaisser d’un homme à une machine, mais bien la redistribution des profits de la distribution. Ou alors, s’il vous plaît, brûlons aspirateur et lave-vaisselle afin de créer des emploies d’aide ménagère.

    Le fait que la majorité des personnes ne se contenteront pas du juste suffisant, mais chercherons à gagner plus est acquis. Ce n’est pas un pari. Que par contre, certain fasse ce choix, pour développer des activités artistique ou autres, permets de basculer du chômage subit au temps choisit et de libérer une énergie créative incroyable.

    – la pari que le système ne s’effondre pas

    Qu’est ce qui est censé s’effondrer? La Tour Eiffel ? Encore une fois, je retourne l’assertion : en ne faisant rien, c’est sûr que le système va s’effondrer (cf. retraites, endettement de l’état)

    – le pari que l’accès à la citoyenneté est assez restreinte

    A mon avis, ce point ci est plus délicat. Mais il n’est pas question de pari, il s’agit de bien réfléchir aux conditions d’accession au revenu. Si l’on impose un temps minimum de présence sur le territoire avant l’accession au revenu de vie et comme les salaires bas seront largement inférieurs (du fait qu’il ne viennent que compléter le revenu de vie) – on peut imaginer que venir sur le territoire sans accéder au revenu de vie, ne serait pas très intéressant. Ceci est une approche, mais ce problème doit en effet être adressé.

    On imagine que tout le monde deviendra artiste, ou penseur… Peut être que le manque de spiritualité de nos sociétés est un sérieux obstacle à cela!

    Il est certain que ce système libérera une énergie créatrice et spirituelle inimaginable vu de notre société enkylosée.

  • clément

    Merci de ta réponse! Le calme et le temps que tu prends pour répondre contraste avec d’autres conversation que j’ai déjà eu avec d’autre militants du DU (pas toi Stan 😉 !

    Je n’ai pas le temps de répondre, mais j’espère le faire bientôt.