Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques

Après avoir fait la synthèse du fonctionnement des réserves fractionnaires (ou comment les banques créent de la monnaie), je voudrais à présent expliquer ce pourquoi ce système est intrinsèquement néfaste, et par conséquent, pourquoi il faut l’abolir (et construire autre chose).

Nous verrons tout d’abord en quoi ce système instaure une monnaie illusoire, fondée sur de faux présupposés économiques, puis comment il entretient par nature une économie pyramidale à l’origine de bulles spéculatives et de crises financières. Enfin, j’évoquerai en fin d’article les pistes à explorer pour une refonte des règles de la création monétaire.

Un mensonge qui protège les banques

Parce que 92% de la masse monétaire est en fait constituée de reconnaissances de dettes, mais que l’on appelle quand même cela de l’« argent », on fait croire aux gens que leurs soldes bancaires correspondent effectivement à ce qu’ils possèdent. Mais en vérité, ce qui apparaît sur votre compte en banque, ce n’est que le montant que la banque doit vous rembourser. Autrement dit, il ne s’agit -encore une fois- que d’une reconnaissance de dette dont le remboursement dépend… d’autres reconnaissances de dette !

En effet, pour peu que tous les clients de la banque demandent à retirer leur argent en même temps, celle-ci sera absolument incapable d’honorer ses engagements, et les déposants seront spoliés.

Alors bien sûr, si chacun se renseignait et lisait les petites lignes du contrat qui le lient à sa banque, il saurait que son solde bancaire ne correspondrait pas à la valeur réelle de son épargne, mais à une créance de la banque envers lui et comprendrait alors qu’il n’est plus propriétaire de son argent. Mais est-ce que ce fonctionnement est intuitif ? Preuve que non : me voilà obligé d’expliquer tout ceci.

Pour ajouter de la confusion au système, les États ont mis en place des systèmes de garantie des dépôts, qui imposent aux banques de cotiser à une sorte d’assurance des banques, qui sera chargée de liquider la banque et de rembourser les déposants (à hauteur de 100.000 euros en France) en cas de faillite.

Mais ce système n’est qu’un vaste écran de fumée ! En France, le fonds de garantie des dépôts ne dispose que d’un capital de 1,8 milliards d’euros (qui est visiblement placé sur les marché si j’en crois le bilan comptable du fonds…), alors que ce sont plus de 513 milliards d’euros qu’il s’agit de couvrir, rien que pour les dépôts à vue ! Bref, ce système n’est pas du tout apte à faire face à une faillite systémique du secteur bancaire (mais il reste bien utile pour endormir l’opinion publique).

L’hypocrisie géante à ce sujet explique en grande partie pourquoi les banques sont toujours renflouées dès que la faillite menace : l’État s’est placé responsable des dépôts alors qu’il est tout simplement incapable de de tenir sa promesse. Dès lors, il est préférable d’éviter que la situation ne se produise, quitte à faire payer les contribuables.

Le mensonge a assez duré. Il faut enfin expliquer aux gens la véritable nature du système économique auquel ils participent : ils ne sont pas propriétaires de leur argent, ils sont propriétaires de reconnaissances de dettes et leurs épargnes n’ont jamais été à l’abri dans les banques que grâce aux sauvetages successifs de ces dernières.

Le problème, c’est que dire ça entre en collision avec la définition d’une bonne monnaie telle que définie (et acceptée) par la plupart des économistes. En effet, peut-on vraiment considérer que la monnaie a une fonction de « réserve de valeur » si celle-ci n’est que constituée d’anticipation de remboursements de reconnaissances de dettes ? J’en doute.

Mais dévoiler simplement le mensonge suffirait-il à résoudre le problème du système bancaire ? Absolument pas, car celui-ci est justement basé sur un faux concept : celui qu’une reconnaissance de dette puisse être assimilée à de la « monnaie ».

Reconnaissance de dette et valeur monétaire

Un des fondements majeurs de la théorie monétaire justifiant le modèle bancaire d’aujourd’hui, c’est qu’une reconnaissance de dette peut être « monétisée » (c’est-à-dire échangée contre de l’argent frais) et que dès lors, cette reconnaissance de dette a forcément une valeur monétaire. Ce principe est non seulement partiellement faux, mais même s’il était valide, son application de manière juste serait purement impossible.

Personne ne peut nier qu’une créance a une certaine valeur : elle est l’engagement à verser un revenu futur. Si un créancier a besoin de cash plus rapidement que l’échéancier de remboursement ne le lui permet, nul doute qu’il trouvera quelqu’un qui lui prêtera de l’argent, ayant la garantie que celui-ci dispose de revenus futurs via la reconnaissance de dette qu’il possède (un autre scénario plus simple est que la reconnaissance de dette peut être rachetée). De fait, disposer d’une créance permet aussi de disposer de cash assez facilement, ce qui est d’ailleurs utile à la bonne allocation des richesses puisque cela augmente la liquidité du marché.

Il est donc difficile de nier qu’une reconnaissance de dette a une certaine valeur. Mais cette valeur est-elle certaine ? C’est là la véritable question.

Valeur symbolique vs. valeur réelle

Ici, il faut différencier la valeur réelle de la valeur symbolique. La valeur réelle est la quantité de pouvoir d’achat que m’octroie une somme de monnaie. La valeur symbolique est la valeur perçue d’un bien. Celle-ci est donc sujette à évaluation, elle est subjective. Les 100 euros dans votre poche ont une valeur réelle tandis que la valeur des 10.000 euros que vous devez à votre banque est symbolique : elle peut diminuer à tout moment en fonction de votre aptitude à rembourser ce prêt.

De sorte que si je prête 10.000 euros à Gertrude et que je veux monétiser cette dette, il est peu probable que mon banquier me prêtera pile poil 10.000 euros. Par prudence, il préférera certainement m’en prêter 8.000, au cas où Gertrude n’honore pas ses engagements. Et de plus, je paierais des frais au banquier pour le concours de trésorerie qu’il m’accorde. La valeur nominale de la créance ne permet donc que très rarement d’obtenir la même quantité de cash (et encore moins gratuitement).

Pourtant, par le processus d’émission de crédit (et donc de monnaie via la double écriture comptable), la « monétisation » de la dette est opérée de manière automatique par la banque, qui considère que le montant de la créance lui sera forcément remboursé en intégralité. Ceci alors que dans l’économie réelle, un tiers n’acceptera une reconnaissance de dette contre du cash seulement après négociation et étude de la créance en question et de la solvabilité du débiteur, comme je l’ai expliqué plus haut.

Cette différence est à la fois flagrante et primordiale : dans un cas la monétisation est décidée unilatéralement, dans l’autre, elle est sujette à négociation, elle est étudiée et acceptée (ou non) par un tiers, et avec un coût financier pour le bénéficiaire de la monétisation. Il y a donc une meilleure appréciation du risque et un partage clair des responsabilités de chacun.

Le système de réserves fractionnaires, parce qu’il omet ces nuances, profite irrémédiablement aux banques, puisqu’elles possèdent le privilège de pouvoir monétiser des dettes à tour de bras. Ce qui nous amène au point suivant : le système monétaire dans son ensemble, parce qu’il est fondé sur des reconnaissances de dettes, est intrinsèquement pyramidal.

Un système pyramidal

Même en admettant que toute reconnaissance de dette est totalement monétisable, la moindre des choses serait que chacun dispose du même droit de le faire. Mais cela n’est bien sûr pas le cas. Lorsque vous avancez 100 euros à un ami, vous les lui donnez vraiment en vous débarrassant de quelques billets ou en diminuant votre solde bancaire en faisant un virement bancaire. En aucun cas, le mécanisme de monétisation ne s’applique pour vous, pauvres petits citoyens !

Parce que les institutions de crédits sont les seules à pouvoir monétiser automatiquement leurs propres créances, elles disposent d’un monopole de l’approvisionnement de monnaie dans l’économie.

Par conséquent, les banques disposent d’un pouvoir immense : celui de décider qui a le droit de disposer de monnaie, à quel prix, et pour faire quoi. Elles ont donc indirectement le pouvoir de décider unilatéralement de ce qui a de la valeur dans l’économie et mérite d’être financé, selon bien sûr des critères propres : la solvabilité et la rentabilité (les valeurs non marchandes repasseront plus tard).

Un tel pouvoir sur l’ensemble de l’économie est un privilège indu dans le cadre d’une économie libérale.

Il est d’ailleurs curieux de noter que la monétisation des dettes ne s’applique pas de manière généralisée dans la finance. Les marchés obligataires, par exemple fonctionnent sur le principe inverse, le crédit mutuel. Lorsque les banques achètent des bons du trésor de l’État, elles transfèrent réellement une partie de leur stock de monnaie sur le compte du Trésor français. Il n’y a donc pas création monétaire alors qu’il s’agit bien ici aussi de dette… Étonnant, non ?

Mais rassurez-vous, en cas de problème, cette monétisation devient possible par la grâce des banques centrales, qui mettent en place des opérations de rachat ou de mise en pension d’actifs « éligibles ». Ce processus permet ainsi aux banques de se délester de leurs actifs contre de l’argent frais tout droit issu de création de monnaie scripturale par la banque centrale. De même que les banques commerciales, la banque centrale peut ainsi décider d’attribuer de la valeur à certains actifs en acceptant de les monétiser. Par exemple, les titres de dette souveraine (y compris les bons grecs alors qu’ils sont très mal notés) sont considérés par les banques centrales comme ayant de la valeur, tandis que s’agissant de créances entre particuliers, c’est bien sûr une autre affaire.

Par la complicité des banques centrales qui, en prétendant contrôler la stabilité monétaire, ne font que servir les intérêts des banques commerciales, nous avons en fait ici un système totalement pyramidal, dont l’architecture repose sur une interprétation aléatoire et arbitraire du concept de valeur.

Les conséquences de telles fallacies sont bel et bien tangibles dans l’économie : il suffit d’observer la différence entre les taux d’intérêts moyens des crédits aux entreprises et des ménages pour comprendre qu’il faut être gros (ou mieux : être « too big to fail ») pour pouvoir profiter du système. Pourquoi ? Parce que les gros ont bien souvent plus de reconnaissances de dettes que les autres. Ils disposent d’actifs que les banquiers veulent bien monétiser. De sorte que plus on est proche du robinet à monnaie de la banque centrale, moins le « loyer de l’argent » est élevé.

D’ailleurs, comme par hasard, de plus en plus de grands groupes créent leurs propres banques, comme le cas Siemens l’a récemment mis en lumière.

Faut-il s’étonner, dans ces conditions, que les gros deviennent toujours plus gros ?  Et que les petits peinent à devenir riches ? En vérité, le système monétaire est le meilleur allié du capitalisme sauvage et de l’esclavagisme moderne car il impose à toute l’économie l’ordre et la hiérarchie économique qui découlent de la conception de valeur qu’il a unilatéralement fixée.

A la lumière de ces explications, on peut se demander : comment se fait-il que le système tienne en place ? Le truc, justement, c’est que le système ne fonctionne pas du tout !

Crises financières, problèmes monétaires

Les multiples crises financières et monétaires en sont des preuves flagrantes : le système trébuche cycliquement, et devrait bientôt finir par s’effondrer. Car malgré les apparences et ce que nous racontent les médias, une grande partie des problèmes actuels n’est pas seulement due à un manque de régulation ou à un excès de spéculation, voir à un excès de déficits publics. Tout est lié à la monnaie, comme nous allons le voir.

Tel le sang qui irrigue le corps humain, la monnaie doit bien circuler dans l’économie pour que celle-ci atteigne un optimum. Le problème actuel, c’est que l’on a confié le tuyau d’arrosage au système bancaire privé qui l’utilise à son avantage. Et comme les banques n’ont (presque) aucune limite dans l’utilisation du tuyau elles usent et abusent de leur pouvoir. Et d’ailleurs, pourquoi se priveraient-elles ?

Le marché est incapable de s’autoréguler

C’est bien simple : plus les banques arrosent l’économie de crédit, plus elles gagnent d’argent ! En dépit du bon sens qui voudrait qu’il y ait une limite à l’endettement de l’économie, la vertu ne peut pas exister dans le paradigme de la création monétaire par le crédit bancaire. En effet, quand bien même une banque refuserait de prêter (estimant dans une seconde de lucidité que l’économie est déjà trop endettée), une institution concurrente aurait bien rapidement compris l’intérêt à faire exactement l’inverse pour s’attirer de nouveaux clients et ainsi faire davantage de profit. Du coup, les banques injectent des crédits sans limite dans l’économie jusqu’à créer des bulles.

Le système est d’autant plus pervers que les personnes qui décident de l’octroi de crédits dans les banques sont encouragées à la prise de risques par des objectifs de profitabilité, des motivations financières ou tout simplement la peur du licenciement. D’autre part, l’ensemble des acteurs de la finance sont déresponsabilisés car les fautes et erreurs d’appréciations sont diluées dans la faillite systémique de l’ensemble de l’édifice financier. Tout le monde se justifie en rejetant la faute sur « les marchés » ou « la spéculation », et parfois sur les rogue traders…

Comment les banques centrales accentuent les crises

Le système de banque centrale censé réguler et contrôler de manière indépendante la masse monétaire n’est qu’une vaste farce. Bien loin de garantir une certaine stabilité monétaire, les banques centrales provoquent ou entretiennent bien souvent les cycles économiques faits d’expansions et de récessions successives.

La crise des subprimes par exemple, a largement été alimentée par la politique de bas taux appliquée par la FED dans le but de dévaluer le dollar et ainsi relancer les exportations américaines. En Europe, nombre de politiciens voulaient que la BCE agisse de même, alors que les taux étaient déjà bien trop bas pour certains pays comme l’Espagne et l’Irlande dont l’explosion de la bulle immobilière a été particulièrement dévastatrice. En Islande, la politique monétaire de taux élevés a aussi été désastreuse, encourageant les banques du pays à profiter du carry trade sur la couronne islandaise, et exposant ainsi le pays à de fortes pertes bancaires une fois la bulle éclatée. Enfin, il ne faut pas non plus oublier que le peso argentin était fixé au dollar américain, provoquant une appréciation insupportable du cours de la devise argentine pour son commerce extérieur.

En fait, les politiques monétaires entretiennent des cycles économiques de récession et de croissance devenus bien connus des économistes et des salles de marché : en période de croissance, la banque centrale augmente petit à petit ses taux pour limiter l’inflation, jusqu’à provoquer un étouffement du système financier qui a alors trop endetté l’économie. Alors, la banque centrale réduit massivement ses taux pour éviter la récession et ainsi redonner des marges de manœuvre aux banques et ainsi de suite.

Les interventions des banques centrales sont devenues tellement prévisibles qu’il n’est pas difficile d’en tirer profit lorsque l’on manie de grosses sommes d’argent et que l’on a un pouvoir de marché (voir le schéma ci contre). Le problème c’est que cela crée un mouvement de balancier qui déstabilise le reste de l’économie.

Pendant un temps, les ménages ou les entreprises s’endettent malgré les forts taux (par anticipation de croissance), puis lorsque l’économie se retourne, ces mêmes personnes se retrouvent étouffées par le poids de leur échéanciers, tandis que d’autres peuvent alors profiter de la baisse des taux pour s’endetter pour peu cher. Le préjudice est aussi non négligeable pour les épargnants : ceux-ci pensent placer judicieusement leur argent en période de croissance, puis tout s’effondre et ils perdent leurs économies (lorsque celles-ci étaient censées leur payer une retraite, ça fait mal…).

La dette n’est pas un choix

A chaque crise, on fait tout pour éviter que la récession ne soit trop forte, alimentant ainsi l’illusion que le système peut se perpétuer sans ajustement sur la richesse des individus. Mais ce qui se passe vraiment, c’est que l’on ne fait que résoudre le problème en empilant plus de dette sur le dos de l’État et de l’économie en général, escomptant un retour impossible de la croissance pour rembourser tout ça.

La réalité, c’est que le système monétaire ne peut fonctionner sans dette, puisqu’il repose sur le concept que la monnaie est de la dette. En fait, si vous remboursez toute la dette, et il n’y a tout simplement plus de monnaie dans l’économie.

D’où le fétichisme de la croissance…

C’est pourquoi la dette ne fait que grossir année après année. Et cela a une implication lourde sur l’orientation économique des décisions politiques. Comme 90% de la monnaie est de la dette, et que les états se sont interdits de créer de la monnaie de base, d’où vient la monnaie qui permettra de rembourser les intérêts assujettis à la dette ? C’est le « paradoxe des intérêts manquants » : pour que l’économie dans son ensemble puisse rembourser les intérêts, et évite une faillite générale, il faut que la monnaie tourne toujours plus vite dans l’économie.

Par conséquent, dans ce paradigme, la seule solution qui permet théoriquement de s’en sortir sans crise, c’est la croissance économique, malgré toutes les absurdités que son obsession provoque.

Tout le monde est perdant

Je t’endette, tu m’endette, le premier qui ne rembourse pas aura une tapette !

Nous jouons dans un jeu à somme négative. Comme l’explique très bien la vidéo ci dessous, un tel système est par nature autodestructeur, puisqu’il instaure de facto la règle selon laquelle pour s’enrichir, un acteur économique doit nécessairement en couler un autre en l’endettant. Même les gagnants (en gros : les banques) se voient in fine privés de leurs facteurs d’enrichissement : leurs partenaires économiques, qui, croulant sous la pauvreté endettée, ne peuvent plus créer de richesses avec eux (comme nous le voyons aujourd’hui avec l’inefficacité des quantitative easing de la FED).

So what’s next ?

Après avoir achevé de surrendetter l’ensemble de l’économie au profit de quelques uns (qui se rendent aujourd’hui compte que ce système est sur le point de provoquer leur propre chute), le jugement est sans appel : le système monétaire est en très grande partie responsable de l’instabilité financière, des inégalités de richesse, et de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Aujourd’hui, ce système est en bout de course car il a été accaparé par un cartel privé très puissant qui l’utilise pour son propre profit. Les intérêts de ce cartel ne sont plus en adéquation avec l’intérêt général, car le secteur bancaire est trop concentré, maîtrisé par une poignée de maîtres du monde. Il n’y a pas le choix : il faut couper l’herbe sous le pied de l’oligarchie bancaire.

C’est pour cela que certains voudraient séparer les banques de dépôt et d’investissement comme cela était fait avant et injecter plus de concurrence dans le marché. Mais comme nous le voyons ici, cela ne saurait suffire à désamorcer la logique destructrice du système.

En effet, le système est surtout enraillé car il est intrinsèquement construit comme une gigantesque pyramide de Ponzi, qui nécessite de créer toujours plus de dette pour rembourser celle déjà contractée. Mais la cavalerie ne peut durer indéfiniment que sous certaines conditions : une population asservie, soumise par une oligarchie qui accepte néanmoins de réinvestir en permanence sa richesse dans le système afin de ne pas briser la chaîne (c’est la situation du Japon depuis les années 90).

Déjà dans les années 20, des économistes comme Clifford Hugh Douglas ou Irving Fisher dénonçaient l’arnaque de la dette. D’autres les ont suivis plus tard : Maurice Allais, Still Bill, Murray Rothbard, Paul Grignon, pour n’en citer que quelques uns… Même le gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre s’est déclaré favorable à une abolition des réserves fractionnaires.

Et si, manifestement, il n’a pas suffit de le dire pour que les choses changent, il y a néanmoins une chose qui me fait penser que l’évolution est inéluctable : on peut aujourd’hui faire mieux.

Comme je le disais dans mon précédent article ce système s’est imposé lors de la transition entre les monnaies métalliques et les monnaies fiduciaires, car ce système était un moyen très efficace pour accélérer la circulation des ressources financières et ainsi accélérer les échanges, la production et donc la croissance et le progrès. Ce système a été maintenu en place depuis car nous n’avions pas moyen de faire mieux. Les défenseurs de la création monétaire par les banques vous disent par exemple que limiter cette création monétaire (comme le stipulent par exemple les accords de Bâle III) freinerait la croissance.

De plus, les solutions du style « grand retour en arrière » comme le retour à l’étalon or, de la planche à billet étatique, ou le free banking semblent aujourd’hui bien peu crédibles. En effet, confier le monopole de la création monétaire aux États seuls ou aux banques privées, voire empêcher toute création monétaire via l’étalon or sont des solutions extrêmes qui ont bien peu de chances d’être applicables et/ou acceptées démocratiquement. Et pour cause : elles posent davantage de problèmes qu’elles n’en résolvent. Il faut donc voir plus loin, tirer les conclusions des échecs du passé pour imaginer le modèle du futur.

Internet à la rescousse

Prétendre aujourd’hui qu’il n’y aurait pas d’alternatives est une insulte à notre intelligence. L’informatisation des échanges, le fait que la quasi totalité de la monnaie soit aujourd’hui électronique est une chance extraordinaire : elle permet de surpasser totalement les contraintes que les premiers banquiers connurent avec les monnaies métalliques.

On peut désormais imaginer un système à la fois bien plus simple mais aussi plus complexe : un système où chacun est véritablement propriétaire de sa monnaie (même scripturale) sans que cela ne freine la circulation de celle-ci. Concrètement, il s’agirait de passer à un système de réserves pleines (ou appelé 100% money) associé à un système de crédit mutuel en P2P dans lequel chacun est pleinement responsable des risques qu’il prend.

Car disons le bien : ce n’est pas la dette qu’il faut annihiler (celle-ci demeure utile à la création de valeur !), mais c’est le rôle d’intermédiaire de la banque et sa fonction de monétisation qui n’a plus lieu d’être. En effet, c’est bien parce que la banque fait « tampon », que l’on cache non seulement au citoyen la réalité du risque pris sur son épargne, mais également que celui-ci est incapable de contrôler à qui il confie son argent, et pour quel objectif. Nous devons revendiquer au contraire le fait que des citoyens libres sont tout à fait capables de choisir où va leur argent (ou au moins là où il ne veulent pas qu’il aille…).

Conséquence logique, il faut rejeter en bloc la légitimité des banques de créer de la monnaie et redonner ce pouvoir aux citoyens. La monnaie, c’est un protocole d’échange destiné à faciliter les échanges entre les citoyens. La monnaie doit donc servir l’intérêt général, celui de la Démocratie, et pas seulement l’intérêt de quelques uns, selon leur vision de ce qui a de la valeur ou non. A partir de là, c’est à nous, citoyens, d’imaginer un processus démocratique où la création monétaire profite à tous et dans le respect des droits de chaque citoyen. Et il faut donc d’urgence s’intéresser au dividende universel et à toute autre proposition qui va dans ce sens.

Tout ceci ne relève pas de l’utopie. C’est une question de droits fondamentaux des citoyens. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais l’actualité a tendance à montrer que nous avons bien besoin d’une petite mise à jour démocratique. Et si la Démocratie commençait par s’appliquer à la monnaie ?


PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales Great Beyond PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales watchingfrogsboil PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales London Permaculture Paternité Images_of_Money PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification just.in

32 commentaires

  • Pepito Well

    T’es un malade! mais t’es un malade génial.
    Je pense que peu de personnes sont à même de comprendre la totalité de ton article mais chacun y trouvera son compte, et moi le premier.
    Je fais tourner sans attendre!!!!

  • Pingback: Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques | Monnaies complémentaires | Scoop.it

  • Pingback: Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques | Tête de Quenelle ! | Narration transmedia | Scoop.it

  • Pingback: Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques | Tête de Quenelle ! | Et si on parlait d'argent autrement | Scoop.it

  • poilsOdents

    Merci de nous aider à y voir plus clair…

  • Bruno

    Bravo pour ces superbes articles.
    Merci pour votre travail pédagogique.

  • Pingback: 3 vidéos à voir pour comprendre la dette, les banques et la monnaie | Tête de Quenelle !

  • Pingback: Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques | La Coccinelle | Scoop.it

  • Pingback: Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques | Tête de Quenelle ! | Monnaies en Débat - Currencies in Debate - Monedas en Debate - Moedas em Debate | Scoop.it

  • Pingback: Le défaut du système va plus loin que ce qu’on croit | Inso 13 37

  • DUBUC

    Excellent ! j’ai la même réflexion depuis plusieurs années … également des lectures de Paul Grignon et de Maurice Allais. Je pense, tout comme vous, qu’il est grand temps que l’on reprenne les choses en main.

    Nos dirigeants européen souhaitent soutenir le systeme monétaire et bancaire actuel. Refusons le !

    Pourquoi ne pas lancer une vague campagne de communication sur facebook ou monter une pétition européenne en ce sens ? je pense à des actions comme avazz ou mesopinions.com

    Informer les peuples européens sur la supercherie bancaire et sur ce système de la monétisation basé sur l’hypotheque.

    Utiliser un langage simple, débit, crédit, vase communiquant sur l’appauvrissement des peuple et l’enrichissement des banques, ect ..

    Les choses bougent petit à petit, les gens commence à comprendre un peu les mécanismes … et comme vous le dites, internet peu accélérer le mouvement, alors allons y !

    Encore bravo.

  • Pingback: Au delà de l'enfumage, les vraies raisons de la crise | Tête de Quenelle !

  • Pingback: Le revenu universel est-il inflationniste ? | Tête de Quenelle !

  • Pingback: Pourquoi la monnaie ne profite qu'aux riches | Tête de Quenelle !

  • Chris

    Très bon article. Effectivement il faut faire circuler car très peu de gens finalement comprennent le coeur du fonctionnement de la monnaie. Y a t’il sur ce blog d’autres articles qui creusent les propositions ?

  • Bonjour Chris, oui bien sûr que ce sujet est développé par ailleurs. Faire une liste des articles serait en revanche un peu fastidieuse, je vous invite donc à consulter la page « archives » de ce blog : http://www.tetedequenelle.fr/archives/

    cordialement

  • Pingback: Débat monétaire chez Jorion by stanjourdan - Pearltrees

  • Pingback: 5 propositions pour en finir avec le capitalisme oligarchique | Tête de Quenelle !

  • Pingback: Le dividende universel monétaire, une théorie fantaisiste ? | Tête de Quenelle !

  • mayi

    c’est une grande découverte pour moi j’ai beaucoup appris en vous lisant merci bien et bon courage

  • Le Pandu

    Un article très pédagogiquement mené, utile et à faire tourner. Merci !

  • John

    Je me permets de mettre en lien une petite vidéo qui appuie tes propos.
    http://m.youtube.com/watch?v=RrHwIdC–Tg

    Et juste une petite question, comment faites-vous pour vous coucher le soir en sachant que des lois imposées par un petit nombre vous ruinent, justifient des privatisations, des coupes de budget, des non renouvellements d’emplois dans des secteurs cruciaux du public et des hausses d’impôts? Moi je n’y arrive pas! Depuis que je comprends l’énorme arnaque qu’est le système financier dans lequel nous vivons, je ne peux plus entendre un politique justifier des baisses de dépenses dans l’éducation, ou un économiste défendre la privatisation des systèmes de santé (au profit de ceux ayant les moyens de payer des mutuelles), sans ressentir un fort accès de ressentiment et de haine! Qu’il y ait des riches et des moins riches est une chose, mais que des millions de gens ne puissent plus manger à leur faim, se soigner ou être éduques normalement parce que certains préfèrent s’enrichir monstrueusement, (et je parle de pays développes dans lesquels une certaine éthique est encore respectée…), cela le choque, et me fait désespérer de la nature humaine!
    Je n’appelle pas à une révolution , mais ne vous sentez-vous pas bafoues par la classe politique quand cette dernière, censée vous protéger la tempête banquière et financière, ne débat même pas sur le fonctionnement de la création monétaire, à la base même de nos dettes modernes?
    Il nous faut faire bouger les choses, en informant le plus grand nombre possible, en signant une pétition demandant aux politiques d’aborder ce sujet! Arrêterons d’essayer chacun de notre côté de profiter du système au mieux en justifiant l’injustifiable et rendons ce dernier plus juste pour tous, car cette planète à bien assez de ressources pour nous tous, mais trop de moyens sont investis dans les loisirs de certains, quand trop peu sont délégués à la survie d’un grand nombre.

  • Georgy

    Pas mal, pour ma part je suggèrerais de mettre en place la méthode Kennedy, enfin en partie et en priant que nous ne terminerons pas de la même manière 🙂
    Je m’explique, pourquoi ne pas garder le système actuel en balisant par exemple le montant maximum que l’Etat emprunte sur les marchés à par exemple 35% sur lequels il devront payer des intérets et le reste pourrait être financé à travers la création de monnaie dans une véritable banque centrale qui n’appliquerait aucun intérêt. Ce qui permettrait de rembourser la dette qui dépasse les 35 % du PIB sans devoir rembourser d’intérêts ce qui je le pense allégerer considérablement les finances publiques de nombreux pays. Idéalement, j’aurais préféré faire l’inverse mais il est trop tard, c’est-à-dire octroyer les premiers 35% de dette à zéro % d’intérêts et le surplus devrait être emprunté sur le marché afin d’éviter de dépasser ce taux. Le désavantage serait que certaines personnes influentent seraient tenté de pousser les états à dépasser ce taux d’endettement :))
    De plus, il serait nécessaire que les citoyens recoivent une information claire de la comptabilité des banques centrales afin que celles-ci ne puissent pas manipuler l’économie à son gré.
    Je sais que tout ceci n’est que pure utopie mais c’est tout ce qui nous reste pour garder notre dignité.
    Allez au boulot et que ça saute 🙂

  • Bonjour,

    J’ai lu votre article « il faut abolir le privilège de création monétaire des banques ». Certainement que depuis cette date, vous avez encore beaucoup cheminé dans la réflexion. Je l’ai fait et le résultat est sur mon blog (www.ourxchange.net). Quand j’ai reçu votre article de ma sœur, Myret Zaki que vous connaissez peut-être, je lui ai répondu avec 4 remarques. Mais j’ai pensé vous les transmettre aussi, car pour moi votre travail est de très haute qualité. Mais votre focus semble être sur la description du problème et non pas sur le changement de paradigme :

    1. Si les banques ont le droit de monétiser les créances, et pas nous, simples citoyens, devons-nous revendiquer ce droit? J’espère bien que non ! Nous serions les piètres petits complices d’un système monstrueux. Heureusement que la monétisation ne descend pas jusqu’aux ménages! J’entends souvent des personnes dire « les banques s’en mettent plein les poches, je voudrais ma part du gâteau ». Je sais que ce n’est pas votre approche, c’est très inique et ce n’est pas de cette manière qu’on va régler quoi que ce soit.
    2. « Les banques arrosent le système de crédit. Si elles refusaient de prêter, un concurrent s’en chargerait ». Certes, mais l’idée que le méchant banquier « endette » les ménages, il faut à présent s’en libérer. C’est drôle, quand il s’agit de drogue, on ne s’attend pas à ce que le dealer épargne nos enfants. Mais pour le crédit, on voudrait que la banque renonce à une juteuse source de profit, ainsi nous pouvons rester irresponsables. Cela n’arrivera jamais. C’est à nous de prendre nos responsabilités, aujourd’hui plus que jamais. L’Etat n’est plus là pour faire barrage, la dérégulation a ôté tous les obstacles et il n’existe plus de « frein à l’endettement ».

    3. « Si on remboursait toute la dette, il ne resterait plus de monnaie dans le système ». Cela est fallacieux. Cela revient à considérer que s’endette est la seule manière d’opérer et de survivre. En réalité, la seule source de vraie monnaie est le potentiel productif humain, i.e. le travail. Dire qu’on a besoin de la dette parce que la monnaie est dette, c’est faire le jeu de ceux qui ont créé le problème. On n’a pas « besoin » de dette. Elle peut exister de manière contrôlée. Si on la rembourse, on laisse tout simplement place à l’économie réelle. On ne peut pas résoudre un problème avec le même état d’esprit qui l’a créé.

    4. « Il faut enlever le pouvoir de création monétaire aux banques et redonner le pouvoir aux citoyens » (je résume). Biensûr, c’est un bien noble objectif. Vous avez donné tous vos efforts à l’analyse du problème, et vous faites partie des gens qui aident les autres à sortir du brouillard et de la confusion. Mais vous ne vous êtes peut-être pas encore suffisamment tourné vers les solutions. Car dire « il faut qu’on, y’a qu’à » n’est pas une solution. Personne ne va prendre le pouvoir aux banques et le rendre aux citoyens. Certainement pas l’Etat. Ce pouvoir, c’est à nous de le prendre. Il faut oublier l’Etat providence, il n’existe plus depuis les Trente Glorieuses. Aujourd’hui, l’Etat est privatisé, il sert les intérêts de ceux qui l’ont financé et continuent à lui servir de créanciers. Les acheteurs de ses colossaux emprunts sont les banques privées. Aujourd’hui, avec un ratio dette/PIB de 107%, l’Etat fédéral américain doit plus à ses créanciers qu’à ses contribuables !

    Des décennies de croyance dans une figure « parentale » étatique ont laissé l’inconscient collectif convaincu que « quelqu’un » va agir pour ses intérêts. Point du tout. C’est à nous, citoyens de changer nos habitudes, de bouleverser notre mode de consommation et d’exercer véritablement notre citoyenneté. Si vous êtes intéressé, je vous invite à vous joindre à notre groupe qui constitue une nouvelle monnaie complémentaire pour le Grand Genève (région franco-Valdo-genevoise).

    Eva Zaki (eva.zaki@bluewin.ch)

  • Mickael

    Bonjour,

    J’ai beaucoup aimé votre article et ai beaucoup appris, ce dont je vous remercie. Cependant en partageant l’info (je milite a mon niveau pour le revenu de base) j’ai eu l’occasion de parler du financement du revenu de base notamment celle tenant compte de la création monétaire. Ce a quoi l’on m’a répondu (par quelqu’un connaissant bien le systeme monétaire et financier puisqu’il travaille en tant pour un courtier ou quelque chose dans le genre) que les banque n’avait aucun pouvoir de création monétaire sauf la BCE.

    Voici deux de ses réponses auxquelles je n’ai pu répondre ne maitrisant pas le sujet :

    « au moment où une banque fait un crédit à une entreprise ou un ménage, elle ne mobilise pas de la monnaie qu’elle a dans ses caisses,… » si, elle n’a pas le choix, avec les accords de Bale… les clients sont notés (en fonction des flux d’argent, de l’épargne….) et en fonction de la note obtenu la banque doit immobiliser plus ou moins de fond. Avec la crise des subprimes le niveau d’immobilisation exigée va à la hausse (Bale 3) de manière à ce que les banques n’est plus à faire appel aux Etats pour les renflouer en cas de défaut de paiement de ses clients. Si les banques US avaient appliqué les accords de Bale, on ne serait sans doutes pas dans la merde dans laquelle on est.

    et

    C’est dommage il part très bien l’article, il redit (et pour faire bref) comme j’ai eu l’occasion de le dire un bon paquet de fois qu’on prend les gens pour des cons (la garantie des 100K€ par exemple) vu les faibles connaissances économiques et financières des gens lambda. Je suis en gros d’accord avec. En revanche l’auteur confond la création monétaire (planche à billet) et la titrisation (le fait de refourguer une dette sur les marchés aux 4 coins du monde à qui en veut)… et là forcément il part en vrille sur son analyse. Y’a beaucoup à dire sur l’article, il parle de chose vraie dont les médias ne parlent pas (forcément les gens ça les fait chier, « c’est trop compliqué »,…) , mais il dit aussi quelques énormes bêtises (exemple: la dette de l’Etat… c’est une dette comme une autre). Quand je dis à mes clients qu’à leur contrat d’assurance-vie en € à capital garanti on devrait rajouter une petite étoile avec la mention « sauf faillite ou défaut de paiement de l’Etat » ^^

    Je comptais vous en parler sur le forum du RDB mais il semble hors ligne.

    Mon interrogation c’est de savoir où est le problème ? qui a raison ?

  • Pingback: La dette | bmoreaublog

  • Alain Harrison

    Bonjour

    Moi je suis du Québec, Québec.

    Je trouve que les explications sur le montage monétaire très intéressant mais aussi controversé.

    Et si nous partions du simple au complexe pour comprendre et bien saisir le phénomène.

    La comptabilité, c’est pourtant simple:
    Je vends un produit.
    Vous comprenez, pas besoin de rentrer dans le détail.
    Voir les Femmes de la Brukman d’Argentine.

    Là ou ça se complique, c’est la science économique.
    On prend des formules mathématiques scientifiques et on les transposent à la finance, qui n’a strictement rien à voir avec les sciences. C’est un pur montage de bricolage artificiel qui ne tient sur rien sauf sur des intérêts de crosseur.
    D’ailleurs, c’est comme la religion. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, tout ce nombre de religions, il y en a avec plusieurs dieux, et oups tout à coup, trois avec un seul dieu, et une avec trois dieux en un. On voit bien que ce sont des constructions….pour des intérêts.
    Bien sur, chez les primitifs, la « religion » permettait une forme de sécurité….Puis les hommes les ont sophistiquées pour les rendre plus vraies. Mais le contexte réel de leur pouvoir sur nous est directement lié À NOTRE IGNORANCE D’ALLORS. Ça s’arrête là, la véracité des religions DISPARAIENT AVEC LA CONNAISSANCE. N’en déplaise à certain, l’idée ou le slogan inventé du: un peu de science éloigne de dieu. Mais beaucoup de science contribue à rendre crédible l’existence de dieu est fallacieuse. C’est de la récupération.
    Réfléchissez sur ce qu’implique vraiment la découverte, car c’est bel et bien une découverte, et non une invention: je parle de l’Évolution Naturelle, notre véritable origine.
    Pouvez-vous réellement en prendre conscience.
    Voyons cela autrement, par le questionnement.
    Krishnamurti: pour vous est-ce une idée ou un fait ?

    Retour en économie: la même chose, différentes théories économiques, différentes comptabilité.

    Soyons simple: la comptabilité: je vends produit.

    Les Femmes de la Brukman, ont bien compris, plus jamais de boss.

    C’est un rapport de force, point.
    Le politique, c’est ce qui donne les marges de manoeuvres, point.
    C’est au peuple d’ en prendre conscience, et c’est à nous tous, ceux qui demeurent des humains, d’y aider. Pas parce que les gens ne sont pas capable de comprendre, mais tout simplemen, parce que le travail siffonne toutes leurs énergies et que l’entertainment leur permet de s’évader.

    Mais imaginer le potentiel et les avantages (faites l’exercice de conscientisation d’en faire la liste:
    conciliation travail-famille, libérer le temps de vie_le bien le plus précieux voler.._..la faire ça réveille etc,est sain pour l’esprit0 du revenu de vase couplé aux coopératives eutogérées à temps partagé.

    Se donner un véhicule de conscientisation labile à temps partagé……

  • alain harrison

    Bonjour.

    Imaginons la synergie de changement écolo-social-économique et de la structure du pouvoir politique en mettant en place le revenu de base couplé aux coopératives autogérées à temps partagé.

    Le potentiel de changement.
    Les avantages pour tous: égalité hommes femmes, le recul significatif de la criminalité, la disparition des maladis psycho-somatiques liés aux chantages économiques (la peur du lendemain), naissance d’une société conviviale où la créativité prend son envol, l’énorme capacité de résoudre enfin les problèmes récurrents dû aux activités irrationnelles de la finance.

    Faites la liste des avantages pour tous, un sain exercice de conscientisation.
    Faites la liste des potentialités.
    Mais le questionnement et l’auto-éducation doivent être au rendez-vous.

    La gauche se cherche, elle est divisée.
    Questionnons les causes.

    Elle s’est donnée un crie de ralliement: l’Humain d’Abord.
    Il faut y mettre un contenu cohérent.
    Que les citoyens se rassemblent en regroupement ouvert (pourquoi pas à temps partagé, pour faire naître concrètement le coopératisme, une nouvelle mentalité*).
    Le parti citoyen: communisme-socialisme-humanisme.
    Marx a montré comment le propriétaire (???) a su détourner la plus-value des travailleurs (les vrais créateurs de richesses: que ce soit le fondeur, le paysan, le chercheur,…) en sa faveur et acheter le politique.
    Voyez ou revoyez le petit cartoon: les patrons sont-ils indispensables.
    Là on voit la critique de Marx !

    * le crie de ralliement de la pensée unique (le compétitisme): je suis une ressource disposable et si je gagne la course de l’employabilité je serai récompensé: un harley (appartient aux Hells) ou un bungalow sur bord de mer équatorienne. Le tourisme nouveau colonialisme, mais si charmant.
    Est-ce bien ancré dans les moeurs !?!?
    Le conformisme dans lequel nous enferme la finance nous conduit à notre déshumanisation.
    Juste la monté du fascisme est significatif en soi.

    Une société conviviale ?
    Il faut redéfinir l’économie.

  • alain harrison

    Bonjour.

    Redéfinir l’économie.
    Voici une série de textes intéressants dans ce sens, qui peuvent ammener de l’eau au moulin du changement que soulève le texte de Stan: Il faut abolir le privilège de création monétaire des banques.
    Il est fort probable que certains les aient lu.
    Je les relis de temps en temps, et ont beaucoup à nous apprendre.

    Bernard Friot « Le salariat, c’est la classe révolutionnaire en train de se construire »
    «« C. R.

    «« Avec plus de 10 % de chômeurs 
en France, un marché du travail 
en crise, vous préconisez « la révolution par le salaire », alors que le salariat est considéré par beaucoup comme une aliénation…

    Bernard Friot. Le salaire implique bien davantage qu’un lien de subordination et du pouvoir d’achat. S’en tenir là nous empêche de lire les dimensions anticapitalistes conquises dans le salaire entre les années 1930 et 1970, à savoir la qualification de la personne dans la fonction publique et la cotisation qui socialise déjà 45 % du salaire. Ces conquêtes, gagnées sous l’impulsion de la CGT et des communistes, sont des tremplins considérables pour une autre définition de la valeur économique et donc du travail. »»

    http://www.humanite.fr/bernard-friot-le-salariat-cest-la-classe-revolutionnaire-en-train-de-se-construire

    VIDÉO:
    Salaire, retraite, l«««,employeur frappe toujours

    Social-Eco – le 1 Octobre 2013

    Les rendez-vous de l’économie sociale et solidaire
    Le mutuellisme, un engagement d’avenir.
    Jean-Philippe Milesy

    «« Un des conseillers du président a fait savoir à François Hollande que le mutuellisme était un mode de fonctionnement solidaire suranné. Derniers remparts face à une vague libérale, mutuellisme et mutualité cultivent une autre idée des rapports sociaux.»»

    http://www.humanite.fr/social-eco/le-mutuellisme-un-engagement-d-avenir-550024

    Réseau Salariat Association d’éducation populaire
    4 novembre 2012
    La cotisation : un dangereux problème pour le capital, une solution efficace pour le salariat
    La cotisation sociale pourrait être étendue au financement de l’investissement par une caisse d’investissement garantissant la propriété d’usage des entreprises par les salariés.

    «« De même qu’elle existe pour la santé, la retraite etc., et de même qu’elle pourrait être étendue au salaire via des caisses de salaires, la cotisation sociale pourrait aussi servir à financer l’investissement via une caisse d’investissement. La retraite et la santé prouvent que l’on peut payer des personnes massivement et sur long terme, sans accumulation financière, sans crédit. Pourquoi ne pas imaginer une extension à l’investissement ? Jusqu’à ce que le gel du taux de cotisation conduise à la création par Juppé de la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES), qui emprunte sur les marchés financiers avec les beaux résultats que l’on sait, l’investissement hospitalier était financé par la cotisation maladie, sans appel au marché des capitaux. Un hôpital, c’est une vraie usine : la preuve donc que l’on pourrait se passer du parasitisme et du chantage des actionnaires et des prêteurs pour financer tout l’investissement productif. C’est notre travail qui produit les 400 milliards que les actionnaires et les prêteurs investissent après nous en avoir pris 700 sous forme de profit. C’est à nous d’en prendre la maîtrise en créant une cotisation économique qui se substituera au profit et qui financera l’investissement sans taux d’intérêt et sans remboursements, qui n’existent que parce qu’il y a une appropriation d’une partie de la valeur que nous créons par des propriétaires lucratifs dont nous pouvons nous passer. Les salariés doivent être les propriétaires d’usage de tous leurs lieux de travail. »»
    «« Le PIB n’est produit que par notre travail. Tout le PIB doit aller aux cotisations du salaire socialisé pour que nous puissions enfin travailler sans marché du travail et sans marché des capitaux, et ainsi décider de ce que nous produisons dans des entreprises dont nous serons les copropriétaires d’usage. Le chantage à l’emploi, à la dette et à la compétitivité peut être efficacement combattu, car nous n’avons besoin pour travailler ni d’employeurs ni d’actionnaires ou de prêteurs.»»
    http://www.reseau-salariat.info/3d02042ea4f8daa3b5dda0f837ed0971

    Construire une économie pour tous.
    Le perti citoyen: communisme-socialisme-humanisme.
    communisme, ce qui est en commun, le coopératisme, coopératives…
    socialisme, le social, la société. justice sociale et partage et libération du temps de Vie.
    humanisme, notre origine commune l’Évolution Naturelle, à ne pas confondre avec le trans-humance, nouvelle idéologie néo-libérale de l’évolution aux fins d’augmenter la productivité, la compétitivité et le PROFIT.

    Un passage pour fixer les idées:

    «« Pour le philosophe et sociologue Herbert Spencer (1820-1903), le mécanisme de la sélection naturelle décrit par Darwin serait totalement applicable au corps social. La lutte pour la vie entre les êtres humains est par conséquent l’état naturel des relations sociales. Les conflits deviennent ainsi la source fondamentale du progrès et de l’amélioration de l’espèce. La concurrence entre les êtres ou groupes humains ne doit aucunement être entravée par une quelconque mesure de protection ou d’assistance. Seule la lutte acharnée pour l’existence est en mesure de favoriser la survie des “plus aptes” et l’élimination des “moins aptes”.»»
    http://www.mondialisation.ca/lultime-retour-des-barbares/5394869

    http://www.humanite.fr/patri-friedman-petit-fils-de-flotte-en-eau-ultraliberale-550733?IdTis=XTC-FT08-AI57XA-DD-DE35I-D2T5

    http://www.ledevoir.com/societe/education/417231/enseignement-superieur-je-veux-etre-un-esclave

  • alain harrison

    Bonjour.

    ««« Seule la lutte acharnée pour l’existence est en mesure de favoriser la survie des “plus aptes” et l’élimination des “moins aptes”.»»

    La nouvelle théorie de l’évolution par le néo-libéralisme-libertarisme-fasciste.

    À voir: sur canal savoir (Québec)

    Transhumanisme

    Durée : 1 émission – 60 min
    Établissement : Chaire publique ÆLIÉS de l’Université Laval
    Type d’émission : Conférences, débats et entrevues

    Jusqu’où repousser les limites du corps humain? Jusqu’où va-t-on et jusqu’où devrait-on aller pour tenter de modifier le corps humain afin d’améliorer ses performances athlétiques, de repousser les maladies, le vieillissement et éventuellement la mort? Discussions éthiques et morales.

    Animateur :
    Antoine Robitaille, éditorialiste en chef, Le Devoir

    Invités :
    Gilbert Hottois, universitaire et philosophe belge, spécialiste des questions d’éthique et de la technoscience, professeur à l’Université libre de Bruxelles
    Thomas De Koninck, philosophe québécois, professeur titulaire à la Faculté de philosophie de l’Université Laval
    Céline Lafontaine, professeure agrégée, département de sociologie, Université de Montréal

    DIFFUSIONS :

    Dimanche 14 septembre 2014 à 12:00

    Mardi 02 décembre 2014 à 18:00

    Jeudi 04 décembre 2014 à 14:00

  • alain harrison

    Bonjour.

    Très bonne nouvelle du Vénézuéla.
    (un clin d’oeil aux banques en passant)

    La Commune, “coprésidente du Venezuela”

    «« et a approuvé d’autres revendications communardes comme la fusion des diverses banques créées jusqu’ici pour lutter contre la pauvreté (Banque de la Femme, Banque du Peuple ou Fonds de Développement des Micro-crédits) en une banque unique, plus ambitieuse : la Banque de Développement Social des Communes. Également approuvée par le président, la refonte du Fonds de financement des conseils communaux (Safonac) en fonds de financement des communes. »»
    http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/09/17/la-commune-copresidente-du-venezuela/