Les piliers du libéralisme

En ces temps de crise où il de bon ton de critiquer à tout va l’« ultralibéralisme », le « néolibéralisme » et tout ce qui caractérise une certaine forme de libéralisme économique en omettant de préciser que tout un autre pan du libéralisme (philosophique et politique) a été progressivement passé à la trappe au cours du XXème siècle, il me semble nécessaire de réaffirmer les principes fondateurs du « vrai » Libéralisme : les libertés individuelles bien sûr, mais aussi leurs indispensables corollaires : l’égalité, la responsabilité, la non-nuisance.

Les libertés individuelles

Le Libéralisme, ne l’oublions pas, est une philosophie issue du courant Humaniste des Lumières. La conviction de ces derniers ? En très bref, que l’Homme a des droits fondamentaux, et que plus il est libre, mieux la société se porte. Par exemple, la liberté d’expression, de circulation, d’entreprise, et de propriété privée sont directement issues de cette philosophie.

Et il serait bon de s’en souvenir avant de jeter le libéralisme avec l’eau nauséabonde du capitalisme dégénéré que nous pouvons observer aujourd’hui rien qu’en regardant l’actualité…

La non-nuisance

Quand bien même les libertés individuelles sont essentielles au fonctionnement du Libéralisme, il faut bien comprendre qu’il serait vain de rechercher une liberté absolue. La simple confrontation des libertés de chacun face aux libertés de ses semblable aboutit d’ailleurs à la définition communément admise de la Liberté :

La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres

Cette expression n’est que l’affirmation d’un principe cher aux libéraux : la non-nuisance. Or, celle-ci ne peut être garantie en société que si les individus sont responsables de leurs actes vis à vis de leurs concitoyens. (D’où la nécessité d’une Justice efficace, mais aussi d’un système d’éducation).

Il est également évident que ce principe de non-nuisance ne peut que se fonder sur un droit parfaitement impartial, qui ne privilégie personne, si ce n’est tout le monde. Bref, un droit qui respecte l’égalité des citoyens. En effet, dans le cas contraire, certains seront bien rapidement avisés de profiter de leurs avantages pour exploiter autrui, car bénéficiant d’un statut autorisant légalement ce type d’agissement que les autres ne peuvent remettre en cause.

C’est en vertu de ce principe d’égalité que les libéraux (enfin certains) sont favorables à une allocation universelle, qui, en plus de permettre un respect le plus total du droit à la dignité humaine telle qu’inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, a aussi le grand mérite de ne favoriser personne comme c’est aujourd’hui le cas dans notre système anti-social, corporatiste et générateur de jalousie.

Pas de liberté sans interdépendance

Maintenant, imaginons une personne seule sur une île déserte d’habitants. Cette personne étant seule, elle ne peut à priori nuire à personne… La liberté totale, n’est-ce pas ?

Et bien non. Parce qu’elle est seule, cette personne devra passer beaucoup de son temps à la cueillette, la chasse, la construction de son habitation et de toute ce qui peut garantir sa sécurité, et peut être ensuite son confort. Autant dire qu’il ne restera pas beaucoup de temps libre à notre Robinson.

En vérité, cette personne serait beaucoup plus libre (et heureuse) si elle pouvait partager ces tâches avec un ou plusieurs compagnons. Ce qui m’amène à rejeter catégoriquement l’adage selon lequel le Libéralisme c’est le « chacun pour soi ». Au contraire, des individus libres ont naturellement intérêt à coopérer entre eux : cela leur permet de gagner du temps, et de s’enrichir mutuellement.

A grande échelle, une société libre n’est rien d’autre qu’une société où les citoyens sont en interdépendance entre eux à de multiples égards. De sorte que cette interdépendance les rend responsables les uns vis à vis des autres. Si le cordonnier facture trop cher son client, ce dernier, vendeur de poisson, pourrait éventuellement se venger en vendant lui vendant en retour du poisson pourri… De telle sorte que le cordonnier n’a aucun intérêt à être méchant gratuitement.

Ce n’est que parce que nous sommes dans une société non-libre, où la plupart des gens sont sous pressions financière (et donc sous pression partout ailleurs) que l’irresponsabilité se développe. Ce qu’on appelle aujourd’hui « entreprises » ne sont malheureusement bien souvent que des organisations de travail semi-forcé où les salariés doivent renoncer à leurs éthiques personnelles par instinct de survie, mais aussi car ils sont confortés par la déshumanisation de ce type de structures, où tout le monde est responsable, donc personne.

Libéralisme et État

Le Libéralisme ne refuse pas par principe l’existence d’un État, mais il craint légitimement ce dernier car il sait que le pouvoir est autodestructeur pour l’individu qui en est détenteur. Dès lors, il favorise dès qu’il le peut les structures privées, à priori davantage contrôlées par l’interdépendance qui existe entre les individus, alors que l’État, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est rongé par l’irresponsabilité ambiante, alimentée notamment par le confort économique mais aussi moral qui règne dans les structures « publiques » autant que dans la sphère politique.

Néanmoins, en 2011, avec internet, les technologies et tout ce qui constitue le progrès de notre société, il faudrait être profondément pessimiste pour ne pas observer les immenses marges de progrès que nous pourrions réaliser dans la gestion des affaires d’état et administrations publiques. Plus que jamais, il faut construire de nouveaux contre-pouvoirs qui permettent aux citoyens de faire valoir leurs droits, leurs mécontentements, et toutes les remontrances qu’ils veulent émettre à l’égard du pouvoir.

Nous pourrions même aller plus loin en confiant à la société civile la gestion directe de certaines fonctions de l’Etat providence d’aujourd’hui. Et je ne vous parle pas de « privatisations », mais de rendre au contraire encore plus publique que jamais la chose étatique, par des coopératives, des fondations, des associations, des collectifs, bref des organismes beaucoup plus transparents, ouverts, proches des citoyens, et donc plus efficaces dans la réalisation de leurs objectifs. La collectivisation des efforts n’est pas anti-libérale, si celle-ci se fait par le consentement explicite et le concours volontaire des citoyens !

Le Libéralisme ne refuse pas le pouvoir où l’autorité par principe, il refuse de se soumettre à un pouvoir qu’il n’a pas choisi et/ou qu’il ne peut pas surveiller, contester, renverser, ou concurrencer.

Dès lors, des mesures comme le tirage au sort, l’ouverture des données publiques, s’imposent comme évidentes aux yeux des libéraux.

Il faut réhabiliter le Libéralisme

Il faut arrêter de voir le Libéralisme par le bout de la lorgnette, et sous le regard biaisé des médiocrates et autres dictateurs de l’opinion publique. Le pilier du Libéralisme, c’est avant tout l’Homme. C’est moi, c’est vous, c’est nous.

Si une société pseudo « libérale » produit des injustices, et des nuisances quelconques qui nuisent in fine à la liberté de certains individus, c’est que les règles initiales qui régissent cette société ne respectent pas totalement le principe de liberté (donc cette société n’est pas libérale). Et dès lors, l’exigence de tout libéral devrait être de se pencher sur ces règles afin de comprendre ce qui ne fonctionne pas bien (là où les socialistes cherchent essentiellement à corriger les méfaits du système).

En accusant le libéralisme de tous les maux, ce sont des principes nobles que certains rejettent. Voulons-nous vraiment moins de Liberté, moins de responsabilité, moins d’égalité ? Au nom d’un système qui est complètement parti en vrille, devrions-on renoncer à l’Héritage des Lumières en nous repliant sur nous même, en attendant le secours d’un état « providence » qui n’a fait que faillir à ses missions depuis 30 ans ?

J’ai la faiblesse de penser le contraire. Cette crise n’est pas qu’une crise financière, alimentée par de méchants spéculateurs qui profitent de la libre circulation des capitaux et marchandises.

Cette crise est aussi l’échec de l’État, du pouvoir centralisé, totalement soumis au capitalisme, à l’oligarchie, et qui en oublie complètement l’intérêt des citoyens dont ils sont pourtant les représentants. Je vous parle de cet état qui sauve la finance mondiale, qui entretient les déficits sans penser aux générations suivantes, et qui divise toujours plus les citoyens par un système social kafkaïen. Plus que du libéralisme, ceci est une crise du capitalisme, de l’emprise de certains intérêts privés sur la sphère publique, et de l’oppression de ce pouvoir sur les citoyens. Enfin et surtout, cette période témoigne d’une crise humaine, où tout est intermédié, de sorte que chacun se déleste de sa propre responsabilité vis à vis de lui même, et de ses voisins. C’est donc aussi une crise de moutonnisme, caractérisée par la faillite du libre arbitre et la victoire de la pensée unique.

Et pour bouleverser tout ça, croyez moi, il va falloir une bonne dose de Libéralisme.


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34 commentaires

  • Très bon ! Comme quoi il reste des lueurs d’espoir dans l’obscurité…

  • ah voui c’est clair t’es (ou c’est) très bon 😉

  • Une crise d’un certain capitalisme oui : d’un capitalisme non libéral, un capitalisme de connivence (Laurent Mauduit) ou une oligarchie (Vincent Bénard). Mais attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous avons besoin d’un capitalisme libéral, qui n’est autre que le respect de la propriété. La production requiert travail et capital ; sans capital, on en revient aux mains nues. C’est l’accumulation du capital productif par des individus libres qui fait la prospérité d’une société. Et j’ai la faiblesse de penser que nous voulons une société plus prospère, et non d’une société plus pauvre.

    • Merci à tous pour vos retours,

      @Libertas : vous avez raison, c’est une forme bien précise de capitalisme qui est en cause.

      Néanmoins, je pense qu’on ne pourra pas passer à coté d’une remise en cause du concept de propriété privée.

      En effet, nous ne sommes plus au temps du far west : le territoire est limité, alors que la population est en expansion. Que reste-t-il aux nouveaux entrants quand la moindre parcelle de terrain est alloué sous forme de propriété privée ? Pas grand chose…

      Il faut donc trouver un compromis entre le respect du droit à la propriété privée et la capabilité des générations suivantes à avoir également un tel droit. D’où l’approche du Dividende universel, ou encore des biens communs.

  • marcus

    On peut être d’accord avec pour dire que ce dont il est question dans l’actualité est différent de la signification d’origine.

    On peut regretter que vous ne citez pas énormément vos sources. De qui exactement parlez-vous quand vous évoquez les critiques du libéralismes ? De qui s’inspire votre définition du libéralisme et où se situent-elle par rapport à ses différentes déclinaisons ?

    Votre démonstration semble plus confuse que les propos de ceux qui jettent l’eau du bain… à mon sens, ceux dont vous parlez :

    1) ne critiquent pas le libéralisme, mais les politiques publiques d’inspirations néo-libérales. C’est d’ailleurs assez éloquent que bien souvent ils s’efforcent de distinguer les notions, alors que dans votre billet vous assimiler leurs critiques envers l’agencement politique et économique à des critiques envers le concept de philosophie politique.

    2) critiquent entre autres le néo-libéralisme en tant que menace pour les droits fondamentaux.

    Par ailleurs, vous écrivez : « Si une société pseudo « libérale » produit des injustices, et des nuisances quelconques qui nuisent in fine à la liberté de certains individus, c’est que les règles initiales qui régissent cette société ne respectent pas totalement le principe de liberté (donc cette société n’est pas libérale).  »

    On peut en douter. Même dans une société qui garantit formellement la liberté de tous les individus comme vous la définissez, en supposant que les richesses matérielles sont égalitaires réparties, vous aurez toujours des inégalités « naturels » de santé ou de talents. Dans cette société, qu’est-ce qui nous oblige alors à prendre en charge ceux qui naissent avec des défaillances physiques qui ne leur permettent pas de contribuer au bien être collectif ?

    Enfin, je pense que vous minimiser les défauts inhérents au libéralisme, qui ne peut suffire pour construire une société JUSTE.

  • tetatutelle

    @ Libertas :

    Que reprochez-vous au juste à Vincent Bénard ? En quoi et dans quel domaine est-il selon vous le représentant d’un libéralisme « oligarchique » ? Perso, je le trouve bien et me reconnaît assez dans ce qu’il défend ! Mais sans doute ne suis-je pas au courant de tout, alors si vous avez quelques infos, je suis preneuse….

  • @marcus, a mon avis Stan reconnait que les antilibéraux, si c’est contre le libéralisme tel qu’il est aujourd’hui ont raison de critiquer (hein pas vrai pas vrai stany)
    lui il donne sa définition a lui du libéralisme, et avoue quand meme que ca pete bien 😉
    (après il est d’accord pour dire que ca correspond pas a ce que font ce qui nous dirigent)
    (oui c’est ca, groupie 😉 )

  • tiens d’ailleurs stan, sur la santé (gratuite pour tous) tu penses quoi?

  • @Libertas

    C’est un erreur conceptuelle de postuler que la propriété est première et permettrait les libertés. Il ne s’agit pas non plus de nier le droit de propriété. Alors de quoi s’agit-il ?

    Un système cohérent se repose sur des bases, et tout nouvel axiome doit être cohérent avec ses bases, ou tout vérité être démontrable avec ces bases, ou encore toute vérité possible ne pas être incohérente avec ces bases (le théorème d’incomplétude implique qu’il y a des vérités non-démontrables, il faut donc comprendre ce point).

    Il s’agit donc pour un véritable libéralisme qui prétend respecter les libertés de TOUS les hommes présents(t) et présents(t+dt) d’assurer que la propriété est POSSIBLE. Et donc non pas de postuler la propriété comme droit absolu, qui viendrait à contredire la liberté des derniers entrants comme le dit Stan, mais de définir une propriété qui soit COMPATIBLE avec les libertés qui elles SONT LA BASE du vrai libéralisme qui définit ses concepts A PARTIR des libertés propriétés symétriques entre les individus.

    Du fait de cette grave inversion logique on pourra appeler les « pseudo libéraux » qui postulent que la propriété est première à la place des libertés comme étant « absolutistes », d’ailleurs ils n’hésitent souvent pas à ne pas reconnaître 1789 comme légitime. Alors qu’on peut appeler les libéraux conformes à John Locke, Thomas Paine, et reconnaissant la légitimité de 1789 comme étant « de gauche » ou encore « respectant les droits de l’homme » ou encore « respectant les libertés des hommes présents et à venir » ou pour les matheux « respectant les libertés des hommes(t) et des hommes(t+dt) ».

    Comprendre comment cette acceptation des libertés comme base implique un calcul non-abritraire d’un Dividende Universel respectant un droit de propriété relatif comme propriété symétrique dans l’espace-temps : http://www.creationmonetaire.info/2011/05/le-flux-lhomme-la-monnaie.html

  • tetatutelle

    « On pourra appeler les « pseudo libéraux » qui postulent que la propriété est première à la place des libertés comme étant « absolutistes »

    Entièrement d’accord ! Mais il est déjà un terme politique les définissant : le JUSNATURALISME. Seuls les libéraux jusnaturalistes pensent cela. Mais le problème est qu’ici en France ils représentant malheureusement « l’écrasante majorité » (à contrario des pays anglo saxons où là, presqu’inversement, ils représentent un courant très bien implanté. On ne s’étonnera donc pas que John Locke soit britannique !) ce qui leur permet de nous traiter « d’antilibéraux », même de socialistes et de tenter à gogo de nous exclure du milieu libéral ! Le jusnaturalisme, c’est tout simplement……HORRIBLE !…..

  • bernarddo

    Il ne suffit pas de se référer à Gödel pour l’utiliser avec des concepts aussi fumeux que la liberté ou la propriété, qui ne se conçoivent clairement que dans un de système de philosophie politique.

    Il est évident que la propriété est indispensable et que chacun doit pouvoir conserver son domaine privé,sa conscience, inviolable sous peine de totalitarisme.

    Les « libéraux » qui font de la propriété leur chose « première sont en fait des capitalistes qui pensent en fait la propriété comme « propriété lucrative », qui est le système idéologique qui progresse sans cesse dans nos pays dits démocratiques en posant des victoires successives sur les états-nations qui tendent à le rendre inéluctable: indépendance des banques centrales et mondialisation des marchés n’ont comme objectif que de leur voler leurs outils de souveraineté.

    La propriété lucrative permet de remplacer le travail humain par le travail de l’argent.

    Ces idéologues, s’ils sont philosophes conscients , seront obligés de reconnaître que cette idéologie les conduits à se soustraire à la condition humaine qui est caractérisée par le travail humain indispensable pour alimenter le métabolisme de la vie de l’espèce et lutter contre la dégradation entropique qui affecte leurs réalisations et la mort régulière des générations qui efface leurs savoirs.

    Et la conséquence aussi logique qu’inéluctable est la disparition de l’espèce humaine.

    Le Capitaliste (selon cette définition) , s’il est conscient de travailler à sa propre perte est donc INSENSE.

  • Bon texte à présenter à nos amis gauchistes.
    Attention toutefois à ce concept de « non-nuisance » qui n’existe pas chez les libéraux. On peut parfaitement nuire aux autres, mais on ne doit pas nuire à leur droit. Si j’ouvre une boulangerie à côté d’une autre et si je fais un meilleur pain que lui il y a de grandes chance pour que je lui nuise. Mais je ne nuis pas à son droit, celui par exemple d’améliorer la qualité de son pain ou de déplacer sa boulangerie. Cette ambiguïté vient probablement de l’article IV de la DDH qu’il faut impérativement lire en entier pour qu’il prenne son sens :
    « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.  »
    La première phrase ne doit pas être citée seule, or c’est souvent le cas. Elle aurait d’ailleurs pu être avantageusement rédigée de la façon suivante :
    « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : etc. »

  • poilsOdents

    Tu as raison Stan, contrairement à une idée reçue le libéral aime le collectif.

    Qu’entends-tu par système d’éducation ? Quelle forme pourrait-il prendre selon toi ?

  • poilsOdents

    @toto

    « tiens d’ailleurs stan, sur la santé (gratuite pour tous) tu penses quoi? »

    J’en pense pour ma part que cela ne peut pas exister car ceux qui soignent peuvent légitimement demander à être payer.

    Il faudrait que ceux qui soignent le fassent gratuitement.

  • m’enfin poilsOdents, gratuit ca veut pas dire qu’ils sont pas payés les soignants, ca veut dire que les patients paient pas (la sécu c’était un peu l’idée quand meme)

    • @toto je ne suis pas du tout un expert des questions de santé, mais il me semble que le système actuel n’est pas si mauvais pour le coup. La gratuité est déjà partiellement une réalité, et avec un revenu universel, c’est un pas de plus vers un meilleur système encore (le revenu garanti étant une sorte de pouvoir d’achat gratuit).

      @poilsOdents: concernant l’Education, je suis assez favorable à une privatisation dans la mesure où le revenu garanti (si octroyé dès la naissance) permet à tous les enfants de se payer une école privée. Il faudrait aussi donner plus de marge de manoeuvre / libertés aux institutions éducatives (privées ou non) afin d’innover sur les contenus et les supports pédagogiques, car aujourd’hui malheureusement, ce n’est pas dans l’Education Nationale que se fait l’innovation pédagogique… Enfin, en contrepartie de cette privatisation, il me semble important d’octroyer un droit de regard plus important aux parents d’élève dans la gestion des écoles afin d’évoluer vers une forme de cogestion.

  • poilsOdents

    @toto

    S’il faut payer les soignants, cela signifie que la santé n’est pas gratuite. Je m’insurge. 😉

    @stan

    http://www.framablog.org/index.php/post/2011/02/12/ivan-illich-une-societe-sans-ecole

  • Tassin

    Bon texte. On ne peut qu’être d’accord avec toi.

    Cependant Stan, pourquoi s’obstiner à défendre le libéralisme?
    Le mot a totalement changé de sens à cause de salopards comme Milton Friedman et il ne décrit plus ce qu’il décrivait encore il y a 100 ans.
    Tu te dis « libéral » au sens américain du terme j’ai l’impression. Aujourd’hui ce terme est employé en France pour sa dimension économique orthodoxe et non pas pour la dimension morale.

    Il faut cesser d’entretenir la confusion et se réclamer alors de gauche, en faveur des libertés individuelles, des principes de non-nuisance et d’égalité que tu décris fort bien. Et en faveur d’une fiscalité anti-libérale! Là, toute la gauche à par LO ou la fraction extrémiste du NPA sera d’accord avec toi.

    Mais déclarer défendre le libéralisme aujourd’hui sous prétexte qu’à l’origine (il y a 3 siècles!) il s’agit plus de Montesquieu que de Pascal Salin je trouve ça particulièrement naïf.
    Ceci provoque un rangement dans la catégorie « libéral » (donc soutenant la politique démarrée depuis 1983 en France et qui a conduit au désastre actuel) par beaucoup de tes pairs. Alors qu’il n’en est rien.
    Rien que le titre de ton article provoque un rejet de la part de quelqu’un un tant soit peu informé sur les courants idéologiques actuels.

    Aujourd’hui libéralisme renvoie à DSK ou Agnès Verdier-Molinié!

    Le sens des mots évolue en fonction du contexte historique!

  • @Tassin : Pourquoi ? Probablement parce que je ne suis qu’un jeune con 🙂

    En fait, la première fois qu’on m’a vraiment expliqué ce qu’étais le libéralisme, c’était en économie, avec Ricardo & co. (peu de Friedman d’ailleurs)

    (et je précise que j’étais pas spécialement libéral à cette époque – je m’en foutais un peu)

    Ce n’est que plus tard, quand il y a eu la crise des subprimes et que j’ai commencé petit à petit à m’intéresser à la politique, à lire beaucoup sur internet, puis à écrire ici, que j’ai constaté avec étonnement qu’il n’y avais pas grand chose de libéral dans ce pays… mais beaucoup de gens antilibéraux. lol

    Bref, pour moi sémantiquement, le libéralisme n’a absolument rien à voir avec la droite, ni même avec DSK ou l’UMP. Et quand bien même c’est ce que cela évoque aux gens, ben moi je peux pas me faire à cette idée…

    Désolé de ne pas avoir été formaté par la société française !! 😮

    Donc changer de terme moi je suis pas totalement contre… (marrant, Changaco propose la même chose sur un autre article) mais :
    1. quel autre terme ?
    2. je peux difficilement admettre de laisser le mot libéralisme (qui inclut « Liberté »…) à des gens qui font strictement l’inverse.
    3. Enfin, je pense qu’on ne peut valablement dissocier le libéralisme « moral » du libéralisme politique et économique. Tout s’imbrique parfaitement ensemble. Et c’est bien d’ailleurs ce pourquoi le libéralisme est totalement dévoyé en France : on ne le considère que sous ses aspects économiques…

  • Tassin

    @ Stan :

    « Et c’est bien d’ailleurs ce pourquoi le libéralisme est totalement dévoyé en France : on ne le considère que sous ses aspects économiques… »

    Exactement!
    Tu peux te dire libéral au sens américain du terme. Mais vu que ce sera compris de travers par tes concitoyens je vois pas l’intérêt.

    T’as juste à dire que t’es de gauche. Ça embrasse toutes les valeurs morales du libéralisme du XVIIIème siècle, plus les évolutions morales plus contemporaines (égalité des sexes, etc).

    Bref ça fait beaucoup de tergiversions et de confusions pour en revenir au point suivant : dans le contexte actuel, tu es de gauche anti-libérale tendance décroissante.

    Et j’aime ça.

  • ah non non non moi j’aime pas ça ! 🙂

    Déjà, admettre que je suis « de gauche » fut un choc pour moi vu le paysage de la gauche française…

    Alors s’il faut maintenant que je me définisse comme anti-libéral ?!

    Franchement ça va être dur ! Pour moi, la gauche antilibérale est forcément socialiste, communiste, et souvent productiviste ce qui n’est pas (du tout) compatible avec ma vision. Je suis pour laisser le maximum place à l’« ordre spontané »…

    Non par contre je me définis plus volontier comme « anticapitaliste » voire « anti-productiviste »… 😉

  • Tassin

    Attend ce n’est pas parce la gauche Française est dans un piteux état que les valeurs de gauche sont mortes!
    Bien au contraire, elles sont plus nécessaire que jamais!

    Anti-capitaliste et anti-productiviste tu n’as pas l’impression que ça te place dans la case « gauche anti-libérale »???

    Alors là y’a une sérieuse distorsion de la perception des valeurs politiques dans l’air.

    L’anti-productivisme implique nécessairement l’arrêt de la course à la compétitivité entre nations, donc le protectionnisme, donc est par définition anti-libéral.

    Tu as déjà fait le test Political Compass? http://www.politicalcompass.org/

    Je me considère comme anti-productiviste, de gauche et donc anti-libéral au sens actuel du terme (et libéral selon ta définition du mot) et voici mon résultat : http://imageshack.us/photo/my-images/43/politicalkompass.png/

    • Oui j’ai fait le test Kompass… et je suis nettement plus au centre que toi 🙂

      Je ne suis pas d’accord avec toi sur le fait que l’anti-productivisme implique le protectionnisme et l’arrêt de la compétition. C’était tout l’objet de mon article sur la décroissance : montrer que celle-ci est possible sans intervention étatique et sans démondialisation.

      Et la gauche n’est pas du tout anti-capitaliste !! Le socialisme n’est qu’une béquille au capitalisme.

      Tiens, ça me donne une idée d’article…

      PS : quelles sont les « valeurs de la gauche » selon toi ?

  • Tassin

    Petit rappel des valeurs de gauche :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Gauche_%28politique%29#Valeurs

    Un texte intéressant au sujet du rapport de la gauche avec la liberté :

    http://www.gaucheavenir.org/index.php?option=com_content&task=view&id=148&Itemid=53

  • @ tassin. le mot libéral décrit au contraire toujours exactement la même chose qu’ il y a cent cinquante ans.
    Il suffit de s’intéresser un peu au sujet.
    Le fait est d’ailleurs qu’il n’y a absolument aucune différence entre le libéralisme économique et le libéralisme sociétal/politique.

  • Tassin

    @ alcodu :

    LOL. Peux pas dire mieux! C’est soit naïf soit cynique.

    @ Stan :

    Clairement sans intervention étatique et sans démondialisation eh bien… on ne change rien et la décroissance arrivera toute seule?

    Sinon pour répondre à ta question :

    Liberté, égalité, fraternité. C’est marqué sur les frontons des Mairies comme des fossiles. Le chacun pour sa gueule nous en éloigne chaque jour.

  • @Tassin
    Tant mieux si vous êtes d’accord. Mais au lu de vos posts vous semblez ne pas accepter la contraposée de la proposition (ce qui veut dire que vous n’acceptez pas la proposition elle-même).

    Libéralisme économique ==> libéralisme sociétal/politique
    Contraposée : dirigisme sociétal/politique ==> dirigisme économique
    et
    libéralisme sociétal/politique ==> libéralisme économique
    Contraposée : dirigisme économique ==> dirigisme sociétal/politique

    Autrement dit le dirigisme économique aboutit inéluctablement à un dirigisme politique ( ce que le socialisme a abondamment prouvé).

  • 🙂 . Désolée, j’ai envie de te titiller sur ca ce matin : mais merde stan, tu te rends pas compte de ce que c’est pour des gauchos si tu veux, ou juste des gens qui savent bien depuis des années ce qu’il y a derriere ce mot de libéralisme, que de te voir t’en revendiquer.
    Ca fait chier bordel. (je le dis en gros hein). Sans déc, sans déc, t’as vu ce que c’est quand meme le libéralisme a la sauce UMP, sarko. (ben c’est douloureux des fois qu’il faille que je t’aide a trouver la réponse).
    Bon bon bon. Sérieux, pensez a prendre un autre terme. La celui la il fait tout droit sorti de 1984 : « le libéralisme c’est la liberté » ben oui mais non : « le libéralisme c’est la guerre » c’est plus exact.
    Bref.
    (nan mais si mais si, on est plusieurs a t’avoir deja titillé sur le terme, mais si. mais si. Libéral ca donne envie de vomir tu vois, c’est violent pour nos tripes)
    😉

  • Pi merde, je te fous la honte :
    Stan il a voté pour Sarko.
    Bouh! bouh!
    Et pire, il avait 18 ans, vous savez l’age ou on est sensé rêver tout ca. Ben lui il a été voter sarko à la place.
    (bon ben, lol hein).
    (il part de loin quoi le petit, de loin 😉 )

  • Ah.(ben tant pis, tu m’as cloué le bec là)

  • levikinglol

    Article très intéressant en soi, mais je vais me répéter on retrouve une pensée libertaire et pour partie libertarienne.

    Ayant parcouru nombre de blogs de libéraux, ou les forums de libéraux et les idées défendues, je retrouve que des points de vue d’un égoïsme qui laisse pantois et revendiqué…

    A croire que des libéraux soucieux de collectifs sont soit « utilitaristes » ou « altruistes « (espèce en voie d’extinction!). En effet si être libéral cela consiste à refuser de payer des impôts, donner la pièce à un SDF pour se racheter une conscience, faire travailler des enfants esclaves, et aller aux garden-parties des puissants, et bien cela fait froid dans le dos! Et la droite libérale oeuvre dans ce sens, une pensée libérale de gauche avec un concept de capabilité et liberté positive devra vite émergée, à défaut de tomber petit à petit dans l’esclavage moderne au service du conservatisme libéral (le pire du sociétal et le pire de l’économie, en somme des moeurs stalino-nazis couplé à un far west économique mafieux…)