Le vote blanc, dernier espoir de la démocratie post-2012

Près d’un an nous sépare aujourd’hui de l’élection présidentielle. Un an à tenir sous la médiocrité d’un président agitateur, néfaste et surtout de l’oligarchie en orbite autour de lui.

Jusqu’au bout, le pouvoir en place continuera sa politique actuelle fondée sur le célèbre dicton : « diviser pour mieux régner ». Mais le temps va aussi être très court d’ici 2012 pour éviter que le piège dans lequel le système médiatico-politico-social ne se referme sur nous, parachevant ainsi le déclin de notre démocratie.

Telles que les choses se présentent, le spectacle n’est en effet pas bien rassurant : bien que nous ayons actuellement le président le plus détesté des dernières décennies, la liste des prétendants à sa succession n’est guère très enthousiasmante. Et si techniquement, tout est pourtant prêt pour le changement, la vie politique, elle, semble inextricablement bloquée.

 

Les optimistes affirment que la situation ne pourra que difficilement être pire qu’actuellement, que l’important, c’est l’alternance. Mais le simple fait d’imaginer que ceux qui font la vie politique française depuis des décennies puissent accéder au pouvoir demain est franchement loin de susciter en moi le moindre optimisme.

Car au fond, du FN au front de gauche, tous portent le poids de la responsabilité de la situation dans laquelle nous sommes : un pays en plein déclin économique, mais surtout un pays en plein malaise social, un pays divisé, dont les citoyens sont remontés les uns contre les autres. Un pays dénué de tout projet, de toute vision du monde.Un pays désemparé, au fond.

Je ne tiens pas spécialement à leur jeter ici l’anathème : mon seul reproche envers eux est de ne pas avoir la modestie de reconnaitre leur échec et de ne pas laisser la place à d’autres: à ceux qui ont des idées autrement plus intéressantes que leur vision passéistes et à la fois naïvement optimistes de la France, alors qu’eux mêmes nous conduisent dans le mur.

Bref, l’important pour 2012 n’est pas de s’assurer une quelconque alternance, un victoire contre Sarkozy ou contre le FN. Une compétition se joue pour gagner, et non pour faire perdre. Dès lors, une éventuelle victoire en 2012 ne saurait être complète si elle ne s’accompagne d’un véritable renouveau dans la vision, les idées ainsi que les approches de nos prochains dirigeants. Un nouveau projet pour la France – et l’Europe – au XXIème siècle.

Un rassemblement, oui mais lequel ?

Depuis quelques temps, certains ont fait de leur cheval de bataille de créer un grand « rassemblement de la gauche » afin de présenter un candidat unique face à Sarkozy (ou un de ses copains), mais aussi pour contrer la montée du FN et en fait, de tout ce qui vient plus ou moins de la droite.

Cette démarche me semble à la fois illusoire, inutile, voire même dangereuse, bien qu’elle n’en soit pas moins animée de bonnes intentions : éviter le « syndrome 21 avril », c’est à dire la présence du FN au second tour.

Mais malheureusement, l’idée de créer un consensus « à gauche » serait à mon sens un grave erreur. Car on ne connait que trop bien la chanson : ce type d’alliances aboutit toujours à des consensus mous où chacun tire le plus de couverture possible de son côté, au détriment bien sur de la cohérence du projet.

On n’imagine que trop bien déjà le PS débarquer avec ses grosses pattes sales et son troupeau d’éléphants, venir troquer son réservoir (percé…) d’électeurs contre des postes au futur gouvernement ainsi que leurs propres propositions, transformant ainsi le programme commun d’une telle alliance en agrégat de mesurettes stériles et démagogiques au service de luttes obsolètes et conservatrices. Un peu de légalisation du cannabis par ci, les droits des homosexuels par là, un peu de taxation des méchants patrons, plus de réglementation financière, et un peu de « social » saupoudré par-ci par là (de préférence auprès des groupes d’électeurs importants).

Tout ceci n’a au final qu’un seul objectif : tout changer pour que rien ne change. Pendant que les vraies questions, elles, resteront sans réponse.

Il faut également souligner l’ironie de la démarche : pour contrer les intentions sécuritaires et nationalistes du FN et de Sarkozy, les tenants du rassemblement de gauche usent des mêmes pratiques : la politique de la peur de l’adversaire ! De sorte que très cyniquement, en réunissant leurs forces, ils privent la France de débat démocratique entre les différents projets que portent les partis minoritaires de la gauche.

Dépasser le clivage gauche-droite

Au fond, ce qui me dérange n’est pas tant l’idée d’un rassemblement, que l’idée qu’il faut faire un rassemblement « de la gauche ». Car si l’on regarde un peu le spectre politique aujourd’hui, on se rend bien compte que la fracture idéologique n’est plus du tout représentée dans le clivage gauche/droite.

Prenez DSK par exemple ! Malgré son étiquette PS, tout ce qu’il a fait avec le FMI est digne du pire conservateur sarkozyste de droite. Sa politique de renflouement financier des pays ruinés par la finance mène actuellement des pays comme la Grèce ou l’Irlande dans l’impasse du démantèlement de l’état providence au service des investisseurs. Un beau programme de gauche, tiens !

A l’inverse, un gars comme Bayrou qui vient du centre-droit de l’échiquier avec l’UDF, aurait bien plus sa place à gauche, s’il fallait le placer quelque part. Il est en effet à mon sens l’un des détracteurs les plus farouches de Sarkozy et de sa politique, bien plus que le PS, qui s’est depuis trop longtemps décrédibilisé pour émettre de sérieuses critiques.

Il y a aussi le revenant Villepin, plus qu’adversaire à Nicolas Sarkozy mais bien à droite quand même, qui nous pond des propositions de type « revenu citoyen » ou la participation obligatoire des salariés au capital des entreprises, qui auraient tout à fait pu s’inscrire dans un programme du feu PCF !

Je me souviens aussi, en 2007, de ce pathétique second tour entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, où l’on voyait finalement à quel point Ségo et Sarko ne sont finalement que les 2 facettes d’une même pièce : sécuritarisme, agitation des peurs, démagogisme… On ne propose certes pas toujours les mêmes remèdes, mais on maintient la même maladie.

Dans le même temps, on voit les souverainistes de droite se rebeller contre Sarkozy comme jamais. Sortie de l’euro, protectionnisme, ils sont sur plusieurs points en nette fracture avec l’UMP (y compris parfois sur le thème de l’immigration). Si bien que finalement, cette droite souverainiste a plus de points communs avec Mélenchon ou Hulot sur certains sujets comme la souveraineté monétaire, qu’avec la droite conservatrice pour qui la sortie de l’euro est absolument hors de question.

Question monétaire qui constitue d’ailleurs un désaccord entre Hulot, Mélenchon, et le Parti Socialiste (il suffit de regarder cette intervention de Hollande sur le rôle de la banque centrale pour s’en convaincre).

Autre désaccord de taille au sein de la gauche, la question de la croissance, ou plutôt de la décroissance ! Comme le note très bien Paul Ariès : « il y a toujours eu un clivage entre la gauche antiproductiviste et la gauche productiviste » qui pense qu’il faut continuer à rechercher la croissance pour atteindre le plein-emploi et réduire les inégalités. Cette différence idéologique est d’ailleurs très présente y compris au sein de Europe-Ecologie.

Enfin, aussi surprenant que cela puisse paraitre pour certains, les véritables libéraux (dont j’estime faire partie) ne se retrouvent absolument pas dans la politique sarkozyenne faite d’interventionnisme à outrance, de politiques sécuritaire liberticides, et qui favorise l’oligarchie économique.

Bref, ce qui est flagrant aujourd’hui, c’est que l’opposition à Sarkozy est partout : à droite comme à gauche, chez les libéraux, chez les socialo-communistes, autant que chez les Gaullistes !

Et on voudrait nous faire croire qu’il s’agit encore d’une question de duel gauche vs. droite ? Mais au fait, qu’est-ce qu’être « de droite » aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’être « de gauche » ? Ces mots sonnent comme des coquilles vides pour moi.

Quelle nouvelle idéologie pour le XXIème siècle ?

Ce n’est pas nouveau : ce début de siècle est marqué, 20 ans après la chute du mur de Berlin, par une absence totale de lutte idéologique dans le monde. Et si le capitalisme s’est imposé dans sa forme la pire, ce n’est pas tant par la faute du libéralisme ou des oligarches comme Sarkozy, mais plutôt parce qu’il n’y a pas eu d’alternatives crédibles jusque là.

Mon pressentiment est pourtant qu’un nouvelle idéologie est en train d’émerger. Ou, en tout cas, que des points de convergence émergent entre certaines franges de formations politiques traditionnellement opposées, ainsi que bien sur, dans la majorité silencieuse des abstentionnistes.

Les biens communs, la gratuité, l’économie du partage, le revenu de vie, la démocratie 2.0, la décroissance, la remise en cause des règles monétaires, en voilà des idées fortes susceptibles de créer un véritable rassemblement !

Seulement voilà : quelle est aujourd’hui la formation politique qui porte un projet de société allant dans ce sens ?

Europe-Ecologie est certainement le parti qui s’en rapproche le plus. Mais auront-ils enfin les couilles de mettre de l’ordre dans leurs rangs, et surtout : de dire merde au PS ? Parleront-ils enfin des propositions comme le revenu de vie – qui est dans leur programme depuis 2007, mais dont ils refusent visiblement de parler sur les plateaux télévisés ? Ou bien continueront-ils à marcher sur des œufs pour ne pas froisser les égos de certains de leurs ténors – et des électeurs qui les suivent ?

J’espère me tromper, mais je n’ai que peu d’espoir.

Le vote blanc, ultime issue de secours d’une démocratie en feu

Que faire alors ? Faudrait-il fonder un parti politique pour porter ces idées ? Le réalisme me fait dire que cela ne fonctionnera pas. Car non seulement le système médiatico-politique est trop fermé, hermétique, à ce genre d’initiatives, mais aussi car une telle démarche nécessite une véritable organisation, avec ses leaders, ses chefs, ses luttes de pouvoir, ses financements. Exactement ce que nombre d’entre nous dénonçons quotidiennement.

Prenant ainsi acte qu’il n’y a aucune chance qu’un rassemblement citoyen n’émerge du système politique et médiatique, n’est-il pas plus opportun de ne justement pas jouer avec leurs règles ? De désobéir au système qu’ils utilisent pour montrer notre refus de participer à cette grande mascarade, tout en exprimant des propositions qui nous paraissent essentielles ?

Il existe peut être une possibilité :

  • Créer un rassemblement citoyen sans affiliation politique ni représentants officiels
  • Rédiger un manifeste-pétition comprenant 5 à 10 revendications phares et les plus fédératrices possibles (par exemple : création d’une assemblée constituante, reconnaissance du vote blanc, mise en place revenu minimum garanti, réforme des règles monétaires au service des citoyens, garanties des libertés numériques etc.)
  • Mais surtout, la promesse d’un vote blanc massif permanent, tant que ces revendications ne sont pas sérieusement étudiées par les instances du pouvoir.

En organisant un vote blanc massif, ne ferions-nous pas le meilleur pied de nez possible à la médiocrité des prétendants au pouvoir ? N’est-ce pas le meilleur moyen de refus le chantage des politiciens qui s’empresseront bientôt d’agiter la peur du FN pour recueillir nos bulletins de votes ?

Alors bien sur, on me répondra que le vote blanc est inutile, qu’il n’est même pas reconnu. Ce à quoi je répond que le « vote sanction » ou dit plus joliment « vote utile » n’est pas non plus reconnu ! Lorsque vous votez pour « le moins pire », vous ne faites que donner de l’eau au moulin d’un parti, quand bien même votre vote n’est qu’un vote anti-FN ! Et les gens que vous élisez ne se revendiqueront jamais d’être « le moins pire ». Ils se vanteront au contraire bien haut et fort de « représenter les français » ! Bref, vous votez pour rien.

On me répondra également que cette démarche risque de nous plonger dans le chaos. So what ? Au point où nous en sommes, l’immobilisme politique serait-il pire que la direction dans laquelle nous emmèneront ceux qui prétendent pouvoir nous gouverner ? D’ailleurs, la Belgique, après un an sans gouvernement, ne se porte pas si mal que ça.

Précisons aussi qu’il ne s’agit pas de créer volontairement et par surprise le chaos. L’idée, c’est avant tout d’avertir les politiques, que s’ils n’écoutent pas leur peuple, nous ne les écouterons pas non plus. De fait, nous n’interdisons à personne, y compris à un candidat à la présidentielle, de reprendre les propositions émises par ce rassemblement et d’en faire un programme électoral. A eux seulement de nous prouver qu’ils comprennent ces propositions et les intègrent dans un programme cohérent et viable, pas par simple démagogie.

Pour un vote blanc en forme de carton rouge !

Bien sûr, le FN serait probablement le premier à tirer son épingle de ce jeu là. Mais une abstention massive rendra de toute façon ce scrutin illégitime. Non pas bien sur, par la loi, mais par l’esprit des lois de la Démocratie qui nous mettraient en position légitime de désobéir à un Sarkozy ou une Marine Le Pen fraîchement élu. Les masques tomberaient alors : « notre » nouveau président(e) accepterait-il de reconnaitre sa non-légitimité et d’écouter nos revendications ? Ou bien forcerait-il son peuple à se soumettre à son autorité, dévoilant ainsi la nature anti-démocratique de ses ambitions présidentielle ?

Encore une fois, j’espère me tromper. Peut être qu’il existe encore un parti politique quelque part en France, qui soit capable de débloquer la situation. De proposer un projet crédible (à commencer par une nouvelle constitution) et surtout qui soit en capable de ne pas céder aux chantages des partis plus gros que lui. Mais tout ce que je vois aujourd’hui, ce sont des politiques complètement dépassés qui n’ont rien à dire qui ne favorise pas encore un peu plus les extrêmes.

Alors en attendant, je pense qu’il est plus que temps de prévoir un plan B, un plan de bataille contre l’avidité du pouvoir, pour de nouveaux droits démocratiques, et pour faire barrage à la tentation de la dictature qui agite malheureusement certains de nos concitoyens.

Histoire de rappeler qu’il nous reste, dans ce pays, un peu d’instinct démocratique.


Illustrations flickr CC Anders Vindegg ; François Bouchet

48 commentaires

  • Bon article, dans lequel je me retrouve presque.
    EELV a pour l’instant mon suffrage, car le plus proche de mes idées. Mais je reste convaincu que le mode de scrutin et le fonctionnement des institutions est aujourd’hui complètement de dépassé. Au point même de rendre inutile le gouvernement lui-même (cf la Belgique).
    Comme j’aime à le répéter, aujourd’hui, le pouvoir est dans la carte bancaire et non dans la carte d’électeur. Cessons de consommer comme des boeufs, inventons des circuits alternatifs, d’autres modes de vies et pour tout ça, nul besoin de fédérer des majorités et de menacer de vote blanc, de bankrun, de manifs qui n’ont d’effet que s’il y a une gigantesque masse de participants.

    Il sera tant, ensuite, de modeler une nouvelle constitution ou une démocratie toute neuve, quand on aura montré ce qu’on souhaite et prouvé que c’était possible.

  • Clément HDB

    Bon article intéressant comme d’habitude : Je trouve pertinent que tu relève l’obsolescence du concept de gauche droite. Tu effleures sans aller au fond la division principale qui règne au sein de la politique française de ces dernières années et qui a été saillante lors du référendum sur le traité de Maastricht en 92 et plus récemment pour le référendum sur le traité constitutionnel : je parle évidemment de la division entre d’un coté les souverainistes, gaullistes, socialistes, nationalistes d’une part, et d’autres part les sociaux démocrates libéraux européo-mondialistes. Que tu le veuilles ou non c’est maintenant la fracture principale qui s’établira dans la classe politique et dans l’opinion dans les prochaines années, et c’est ce qui entraine la montée de Marine le Pen : aucun grand parti ne reflète la tendance souverainiste, même si des deux cotés, on peut en trouver des partisans.
    Encore une fois je vais venir jouer les poils à gratter, uniquement par méchanceté tu me connais… 😉
    – Je trouve paradoxal que tu puisses demander plus de démocratie au travers d’une nouvelle constitution et que tu puisse qualifier de « bonne intention“ un mouvement totalement bidon « de gauche » qui a pour but de rassembler des gens qui n’ont rien en commun pour éviter que « le Fn ne soit présent au 2ème tour. Le FN arriverait donc au 2ème tour sans que des gens ne votent pour lui ? Ou alors préfères tu une démocratie ou seules les idées socialement admises par tes amis d’Owni soient présentes ?
    – Tes idées sont intéressantes, mais je viens de réaliser que le revenue de vie, la démocratie 2.0, la décroissance, la remise en cause des règles monétaires ne sont en aucun cas des idées qui peuvent être défendues au niveau national . C’est un programme pour le parlement européen.
    o La développer la décroissance au milieu d’autres nations qui ne font pas le même choix serait à mon sens dangereux ou suicidaire plutôt, pareil pour la gratuité et le revenu de vie, qui créeraient encore plus un appel d’air pour l’immigration et l’obtention de la nationalité
    o La remise en cause des règles monétaires n’est plus du ressort de la politique nationale mais européenne, et ce n’est pas un du ressort du président, tu le sais.
    – Que cela veut il dire de fonder une structure apolitique pour porter ces idées ?? Ces idées sont politiques en elle-même, elles ne font pas exception aux autres idées, et si tu attends qu’un mouvement citoyen les porte au pouvoir par la grâce du saint esprit, tu va attendre longtemps. C’est le front populaire qui a amené les congés payés, pas les ligues fascistes des années 30 ! Même si je peux connais ta haine de la hiérarchie, tu dois comprendre que représentant officiel n’est pas un gros mot, mais qu’un mouvement citoyen sans leader, ça n’ira vraiment pas loin.
    – Tes 5 ou 10 revendications phares « les plus fédératrices possibles » : en quoi seront-elles éloignées des consensus mou dont tu accuses les autres partis ? Sache que quand on reste vague, on suscite toujours l’approbation de tout le monde, c’est quand on rentre dans les détail qu’on se fait des ennemis, et comme disait Clemenceau (voila qui remontera le moral de Sarkozy), « ne craignez jamais de vous faire des ennemis, si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait » !
    – Voter pour « le moins pire » est le fondement de la démocratie. Je ne vois pas en quoi ton système ou n’importe quel autre y dérogerait. La vie politique française ne se porte pas si mal : les scores de la campagne présidentielle de 2007 ont été particulièrement élevés…

    En conclusion, toute ta thèse se fonde sur l’illusion que tes idées seraient majoritaires si les médias y accordaient de l’attention : je cite « notre nouveau président accepterait il d’écouter nos revendications ? ». Mais les revendications de qui ? Si le système ne te plait pas pourquoi ne te lances tu pas dans la politique ? Tu pourrais exposer tes idées, et avoir une chance d’être élu, sans forcément devoir créer un mouvement citoyen, qui à mon sens pourrait facilement se changer en mouvement putschiste puis dictatorial, suivant ta manière de penser « mes opinions sont les meilleures mais les gens ne le savent pas et ne sont pas en mesure de les réaliser, je dois donc agir en marge du système politique ». Encore une fois tout le monde est pour « débloquer la situation », et de « proposer un projet crédible à commencer par une nouvelle constitution »

    Bizarrement, quand on rentre dans les détails mon vieux, l’adhésion unanime disparait et c’est là que ça devient intéressant. Ah , et ça mon petit père, ça s’appelle la politique !

  • Merome :
    Mais je reste convaincu que le mode de scrutin et le fonctionnement des institutions est aujourd’hui complètement de dépassé.

    Que penses-tu du jugement majoritaire ?
    Personnellement je le trouve beaucoup plus pertinent que le scrutin majoritaire.

  • Clément HDB :
    pareil pour la gratuité et le revenu de vie, qui créeraient encore plus un appel d’air pour l’immigration et l’obtention de la nationalité

    Je voudrais répondre la même chose que sur un précédent billet de ce blog :

    Toute amélioration de la société a tendance à attirer plus de monde. Les citoyens d’un régime autoritaire veulent fuir vers des pays démocratiques, ceux des pays pauvres veulent aller vers des pays riches, etc.

    Mais faut-il refuser une amélioration parce qu’elle attirerait du monde ? Si c’était le cas, l’objectif de tous les pays seraient d’avoir la pire société possible. Ce serait une course à la médiocrité.

  • @Clément : merci pour ton commentaire, intéressant comme souvent 🙂

    Tout d’abord sur la question du souverainisme, je n’en ai peut être pas assez parlé dans l’article mais je suis tout à fait d’accord avec toi sur le fait que ce sera un sujet de clivage important. Ca l’est déjà depuis un bout de temps avec a montée croissante de l’anti-mondialisme, y compris à gauche. J’ai d’ailleurs prévu d’y revenir prochainement dans un article 🙂

    – quand je parle de « bonnes intention » je me suis peut être mal exprimée. Il est évident que l’idée d’un rassemblement dès le premier tour est dans un sens anti-démocratique puisque cela aboutit de fait à faire taire les partis minoritaires, et donc la diversité politique. Maintenant, connaissant certaines personnes qui défendent cette stratégie, je sais que leurs intentions ne sont pas anti-démocratique. Ils prétendent au contraire défendre la démocratie en faisant barrage au FN, même si je pense qu’ils se trompent de combat…

    – Ensuite, je ne suis pas d’accord avec toi sur le fait que toutes ces mesures ne soient pas applicables à l’échelle nationale. Bien sur, il serait préférable de le faire directement à l’échelle européenne, mais il est illusoire d’attendre quoi que ce soit de l’Europe aujourd’hui. D’ailleurs, le meilleur moyen de convaincre nos partenaires européens n’est-il pas justement de montrer l’exemple ? Si nous réussissons, il sera d’autant plus facile de transposer cela à l’échelle de l’UE !
    A ce titre, je ne suis d’ailleurs pas contre renier certaines des dispositions du traité de Lisbonne, comme les règles monétaires par exemple… C’est même, encore une fois, peut être nécessaire : il faudra bien taper du poing sur la table si on veut vraiment faire bouger les choses. A ce propos, je rejoins assez la proposition de J Sapir ( http://postjorion.wordpress.com/2011/04/23/168-sapir-sil-faut-sortir-de-leuro/ ) sur la sortie de l’euro : non pas sur l’objectif (il n’est pas pour le dividende universel 😉 ), mais sur la démarche qui consiste à dans un premier temps, menacer très sérieusement de sortir pour négocier de nouvelles règles, puis sortir vraiment si cela n’est pas possible autrement. Mais il existe aussi des moyens de contourner les règles actuelles en créant une banque publique qui emprunterait à la BCE à 1% pour faire ce qu’on veut derrière.

    Concernant la décroissance, tu ne me dis pas concrètement ce qui serait aussi dangereux. J’aimerais bien que tu t’expliques un peu plus.

    Pour le reste ®om te répond très bien, encore une fois.

    – l’idée de la structure « apolitique » c’est de se différencier clairement des partis politiques, non seulement dans l’organisation, mais aussi dans le fait qu’en votant blanc, on ne présente aucun candidat, on peut donc difficilement être critiqué d’avoir une démarche intéressée. Par ailleurs, l’absence de représentant officiel ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de leader qui impulsent le truc. C’est un phénomène courant sur les réseaux, et que l’on a vu assez bien en Egypte. Ca peut marcher, si bien sur les propositions de départ arrivent à rassembler.

    – ce qui m’amène au point suivant : tu as peut être raison, peut être que mes idées ne convaincront personne. Mais comment le savoir si on ne tente pas ? Vu qu’il y a de grandes chances que les politiques ni les médias ne s’emparent vraiment de ces questions, c’est aux citoyens de leur donner les idées. Mais encore une fois, il se peut que ces idées ne portent pas, auxquels cas je tirerait toutes les conséquences de cet échec en me retirant de … ou pas 🙂

    – « Voter pour « le moins pire » est le fondement de la démocratie » –> mouais, enfin cela ne nous empêche pas d’essayer d’améliorer le système !

    – enfin, pourquoi je ne me lancerait pas en politique ? Tu l’as dit : parce que le système politico-politicien est pourri. Et que j’ai plus de chance en me lançant de finir comme eux plutôt que transformer le système. D’autres ont déjà essayé… ils ont eu des problèmes … De plus, je crois précisément que nous avons plus de chances de porter des idées novatrices en ne jouant pas avec leurs règles. Car le système en place nous fera de toute façon barrage, même sans me vouloir explicitement. Il suffit de voir comment Villepin est traité dans les médias.

    Il faut innover, jouer en dehors de leurs terrain de jeu. Ce qui rejoint un peu ce que dit plus haut Merome en substance: c’est en se changeant nous même que l’on peut changer le reste.

    PS : mes amis d’ovni sont loin d’être tous d’accord avec moi 😉

  • Clément HDB

    Oui enfin, le pauvre petit villepin, il a de grande ambitions, mais pas beaucoup de militants pour le soutenir, il essaye de contourner Sarkozy par la gauche, mais c’est lui qui a fait le bouclier fiscal, il essaye un peu trop de le faire oublier, alors je ne vais pas non plus pleurer sur lui!

    – Pour la décroissance, je te répondrai plus tard, il faut que je développe plus!

    – je l’ai dit moi même : c’est vrai que le système politique est verrouillé par les deux partis majoritaires: Mais qu’est ce qu’on voit, ce sont les partis émergents qui peuvent aussi influencer la politique des partis de gouvernement: j’en veux pour preuve l’introduction de l’écologie dans le programme de Sarkozy en 2007! Alors pourquoi ne pas se rapprocher d’Alternatives libérales? 😉
    – Bon maintenant que je suis au chômage (enfin plus à partir de demain mais bon…), je vais peut être avoir plus de temps pour répondre, alors j’essayerai aussi de te faire une réponse de fond sur les problèmes du revenu universel.

    – Concernant M. Le Pingouin, il ne s’agit pas de niveler notre société par le bas, mais de s’assurer que notre système social n’incite pas les gens à abandonner leur pays pour venir végéter dans le notre. Mais bon, de toute façon, c’est déjà fait, puisque jamais autant d’immigrés n’ont été accueillis en France que pendant les 10 dernières années, tout ça sans aucun débat démocratique sur le fait ou non de les accepter.
    En bref, je reformule et résume ma pensée pour la remarque judicieuse du Pingouin: un durcissement des conditions d’accès à la nationalité est pour moi une condition SINE QUA NON de la mise en oeuvre du revenu universel dans un pays, par une forte restriction du droit du sol, je pense que Stan en conviendra.

    • Absolument pas Clément. L’immigration est un faux problème (objet d’un nécessaire prochain post aussi, je suppose…) Et la France est déjà l’un des pays les plus drastique sur son droit du sol. Les chiffres le prouvent.

      ce sont les partis émergents qui peuvent aussi influencer la politique des partis de gouvernement: j’en veux pour preuve l’introduction de l’écologie dans le programme de Sarkozy en 2007!

      Oui enfin, le grenelle de l’environnement n’était finalement qu’une belle mascarade !! Et c’est justement ici le risque : que des mecs comme Villepin adoptent nos proposition par simple démagogisme, sans les comprendre vraiment, ou pire : en les dévoyant. Tu me diras que c’est toujours ça de gagné. Oui, peut être… comment en être certain ? Mon instinct me dirige vers d’autres chemins…

      Pourquoi ne pas rejoindre AL ? Ben, parce que comme tous les autres petits partis, ils n’ont aucunes chances de peser un quelconque poids face aux gros partis. Pour peser, ils seront obligés de se fondre dans une alliance toute moisie en reniant leur revendications en échange de quelques strapontins (et espérer, in fine, avoir un impact). Au contraire, c’est justement la force de l’idée d’un rassemblement citoyen hors-parti : rassembler les gens sans s’embarrasser de calculs électoraux.

      PS : et, puisque tu es bientot chômeur, je ne me fais guère de soucis : tu seras bientôt convaincu de bien-fondé du revenu universel 😀

  • Clément HDB

    Et désolé pour les fautes d’orthographe innombrables, j’écris trop vite…

  • Merci pour ce billet. Notre dilemme est bien celui là; et moi qui suis en fin de vie comme bien d’autres avant moi j’y pense! comment cesser de croître exponentiellement sans décroître, cad. sans perdre tout ce qui fait le plaisir de vivre qui s’est créé au cours de ma génération (je suis né en 1935). Neuf milliards d’habitants en 2050 sauf cataclysme improbable mais pas impossible (nous étions 1.9 milliards quand je suis né). Énergie, climat, environnement, limites de la planète, partage des richesses produites entre tous au Nord comme au Sud, etc. etc… Tout ce que nous produisons et consommons par notre activité cad. l’emploi, c’est l’énergie qui le permet. Alors remplacer cela par des activités tertiaires, du virtuel, de l’immatériel, des services à la personne, de l’économie verte n’est probablement pas possible! il faut trouver autre chose ou décroître cad. nous aligner sur plus pauvres que nous qui n’atteindront jamais le niveau de vie des plus riches de la planète. Cordialement.

  • Pepito Well

    @Stan et Clement

    Allez je me lance,

    Il serait bon ton de rappeler que le clivage gauche/droite se base (aujourd’hui) entre Conservatisme libéral (ce qui est une forme d’oxymore mais bon) et social-démocratie pragmatique car les socialistes n’ont plus de socialiste que le nom.
    On est aussi d’accord pour dire que l’alternance ne conduit pas un mieux ou un moins pire mais ne change strictement pas l’orientation de nos sociétés.
    Le problème ici soulevé est un problème de société, d’humanité, et la politique politicienne aujourd’hui n’est qu’une gestion à vision courtermiste de ce(s) problème(s), donc il est clair que de rentrer dedans ne la rendra pas plus efficace.

    De toute manière rien ne changera par les élections. Pour qu’un changement global se produise, il faut… il faut qu’un changement global se produise 😉 catastrophe naturelle, révolution (qui est elle impossible à prévoir), un passage de Marine au second tour, voire pire… et j’en passe mais ces possibilités montre que le changement n’est pas impossible. Et plus on avance à toute vitesse comme aujourd’hui plus ces possibilités se matérialisent.
    Il est impossible d’en déterminer les causes (famine, catastrophe naturelle, crash boursier…), par contre je ne pense pas que ce sera quelque chose de tendre et doux.
    D’où la nécessité de penser à un après concret (et positif) avec des idéaux locaux mais aussi globaux. Et c’est ce que font de plus en plus de personnes qui ne se reconnaissent pas dans ce modèle, et qui appelle à un mieux et pas à un moins pire, qui n’est pas un bien!

    Par contre la question de base, selon moi, est la question de la résilience et pas ce qui marcherait ou pas, mais comment fait on pour protéger la démocratie. Si celle ci prend un sérieux coup dans l’aile aujourd’hui (et donc peut de personnes ne le constatent), le jour où on sentira vraiment la différence, là les choses vont bouger et elles bougeront très vite et très fort. Le basculement se fera brusquement et il y a peu de chance que cela soit indolore pour eux (là haut) et pour nous (en bas). Et je ne souhaite pas que se leve un ayatolah vert qui restera un ayatolah, un monarque éclairé restera un monarque et un président paternaliste restera un président!

    Notre seul « espoir » est de penser des solutions d’en bas. N’attendons rien qui vienne d’en haut, cela viendra une fois que la population aura décidé que cela devra se passer autrement… ou qu’elle n’aura plus le choix.

    C’est pour ça que je serai partisan du vote blanc avec l’option manifeste reprenant les idées démocratiques et justes qui devraient régir notre modèle de société.

    C’est pas très clair, mais je suis au taf et il faut faire vite mon supérieur n’est pas loin 😉
    En tous cas Stan je te lis depuis un certains temps et je m’amuse de retrouver tes commentaires sur des blogs que je suis également. En tous cas continue, il en restera bien quelque chose.

    A plus

  • @Pepito

    « De toute manière rien ne changera par les élections. » –> sauf si justement, on parvient à faire des présidentielles une « non-élection » !! Ca pourrait être à mon sens un électrochoc fort, peut être suffisant pour réveiller les consciences… ?

    Mais le choc peut venir d’ailleurs aussi comme tu l’indiques.

    Mais en même temps le risque est peut être justement qu’il n’y ait pas de choc brutal, que la situation s’enlise tout doucement, et que les gens finissent par se résigner, et que finalement « le jour où on sentira vraiment la différence » n’arrive jamais…

    C’est exactement ce qui se passe jusqu’à présent, et c’est terriblement efficace, malheureusement.

  • Clément

    Mon cher Stan, j’apprécie que tu viennes donner de l’eau à mon moulin !

    Sérieusement, est-ce que tu as lu l’article vers lequel ton lien renvoie ? Il est dit ni plus ni moins que la France est le pays qui accueille le plus de demandeurs d’asile ??!

    Ok je comprends le fait que ça ne soit qu’en valeur absolue, cependant
    – Ce n’est pas la course à qui accueillera le plus d’immigrés : je ne sais pas si tu remarques, mais une certaine droite peu favorable à l’immigration est en train de reprendre du poil de la bête dans toute l’europe. Mais bien sur, l’ « immigration est un faux problème » (pas les guillemets, je trouve ça un peu aberrant d’éluder le problème de cette façon. Apparemment, le peuple n’est pas forcément, ou de moins en moins d’accord avec toi.
    – Ton article ne prend en compte que les demandeurs d’asiles, et ils sont loin de représenter la majorité des immigrés. Donc pour que les « Chiffre le prouvent », il faudra déjà me sortir des chiffres…
    Le grenelle de l’environnement est une avancée qui est à noter dans un contexte de crise économique grave. Tu ne t’attends pas forcément à ce qu’on déglingue encore plus le reste d’industries que nous avons encore, en mettant en place une législation écolo encore plus contraignante ? Le grenelle de l’environnement est tout ce qu’il était à mon avis possible de faire, même si effectivement, après une brève étude du site du grenelle, ça ne va pas amener à une révolution écolo.
    « Pourquoi ne pas rejoindre AL ? Ben, parce que comme tous les autres petits partis, ils n’ont aucunes chances de peser un quelconque poids face aux gros partis. Pour peser, ils seront obligés de se fondre dans une alliance toute moisie en reniant leur revendications en échange de quelques strapontins (et espérer, in fine, avoir un impact). »
    En fait tu refuses tout simplement d’admettre que la démocratie c’est le consensus… Et je ne vois EN AUCUN cas pourquoi ton « rassemblement » citoyen hors parti aurait plus de chances d’amener des idées hypothétiquement bénéfiques, si ces idées ne sont pas capables d’émerger dans la vie politique, et pourtant Dieu sait qu’il y a plus de journalistes anar que Fachos ! Encore une fois, je répète que les idées que tu as énoncées sont politiques, alors je ne vois pas pourquoi elles feraient exception à d’autres idées politiques.
    Et non puisque je suis chômeur je vais me battre pour obtenir un boulot, et le fait de ne pas avoir un matelas de 850 euros en dessous de moi va m’obliger à en obtenir un rapidement ! Mais puisque tu as du mal à comprendre le concept d « incitations »…

  • Clément

    Salut Pépito,
    – On est d’accord pour dire que la politique telle qu’on peut la percevoir est court termiste, mais il ne faut pas seulement se fier aux apparences, et penser que le seul soucis des gouvernements est de voir leur baromètre d’approbation augmenter est un peu caricatural.
    – Au lieu de changement global, tu aurais pu dire un changement « brutal ». Et non il ne se réalisera pas parce que les gens n’en veulent pas forcément, tout simplement.
    – Pourquoi n’en voudraient il pas ? parce que même si un plan est pourri, il est toujours préférable à « pas de plan du tout ». Pour que les gens choisissent de « changer de système », il faudraient déjà savoir vers quoi on veut aller, et je suis désolé mais même si les idées quelques peu abstraites de stanislas sont séduisantes, il n’est pas forcément démontré qu’elle puisse être applicables, avantageuses par rapport au système actuel, et pérennes.

    – Encore une fois les amis, arrêter d’idéaliser la démocratie, cette dernière n’a jamais été parfaite, et arrêtez de penser qu’aujourd’hui, la démocratie en France est inférieure à ce qu’elle a été à cause de Sarkozy, le méchant président qui confisque le pouvoir. Si il y a diminution de la démocratie, c’est à cause

    o D’une part de l’europe dont le fonctionnement n’est pas vraiment démocratique, et qui a une part de plus en plus importante de la « production législative »
    o D’autre part la mondialisation qui réduit la souveraineté de l’Etat et l’augmentation de notre dépendance financière envers les emprunteurs qui réduit les marges de manœuvres.
     Le vote blanc ne changera rien. Si vous voulez vraiment changer quelques chose, changez vos vote, mais je ne pense pas qu’il soit possible de prendre en compte le vote blanc : Pourquoi ? Tout simplement parce que chacun a sa raison de voter blanc, et je ne vois pas comment une synthèse de ces raisons pourrait être faite après une élection.

    • Personne n’a dit que la démocratie est pas inférieure « à cause » de sarkozy. Ce mec est un symptome de la maladie des démocraties. Ségo aurait mené grosso merdo la même politique.

      je ne suis pas exactement d’accord avec toi sur l’origine du problème, et je t’invite à lire cet article Modern State under attacks qui résume très bien mon point de vue. Le problème n’est pas tant l’Europe en soi que le fait que les entreprises sont plus puissantes que les individus et imposent leurs règles.

      A partir de là, renforcer l’état est une solution… sauf que comme tu l’as dit, il n’a plus de marge de manoeuvres. Et ce n’est pas uniquement une question de marchés financiers mais aussi une question de complexification du monde qui rend l’action étatique centralisée non efficace.

      Pour moi, renforcer l’état, c’est un peu comme vouloir ressusciter un corps dans le coma. Les centres de pouvoir à renforcer, c’est avant tout les individus. Les institutions doivent s’adapter à une implication croissante des individus. Et non l’inverse !

      « je ne vois pas comment une synthèse de ces raisons pourrait être faite après une élection. »

      Ce n’est pas facile en effet, et je ne dis pas que l’on réussira. Mais la voie que tu propose me semble encore plus futile pour les raisons pré-citées.

  • Clément :
    Et non puisque je suis chômeur je vais me battre pour obtenir un boulot, et le fait de ne pas avoir un matelas de 850 euros en dessous de moi va m’obliger à en obtenir un rapidement ! Mais puisque tu as du mal à comprendre le concept d « incitations »…

    Distribuer l’augmentation de la masse monétaire à seulement quelques acteurs privilégiés « incite » (puisqu’ils n’ont pas le choix) le reste de la population à travailler pour gagner cet argent et l’emprunter à ceux qui en bénéficient. Ce n’est pas pour cela que c’est juste.

  • @Clément Tiens, je n’avais pas vu ton commentaire.

    Et toi, tu l’as lu l’article ?

    « La France clame souvent qu’elle est le premier pays d’accueil des demandeurs d’asile : c’est vrai dans l’absolu, mais pas en proportion de sa population, où elle est plutôt mal classée. Tandis que Malte, la Grèce, la Pologne et les autres pays à l’Est et au Sud de l’Europe en accueillent énormément en proportion de leur population »

    C’est assez clair, non ?

    Il y a plein d’autres choses à dire sur l’immigration : elle crée de l’emploi, de la croissance… cf http://pear.ly/PF4T

  • Clément

    Rom je ne parlais pas du dividende universel, mais du revenu que Propose Dominique de Villepin.

    Et pour reprendre le même type d’arguments que Rom, à destination de Stan, je peux dire que la Guerre aussi crée du PIB, ça n’est pas pour ça que c’est bien. Au passage je trouve l’outil informatique « pearltrees  » très bien fait, je ne connaissais pas, et visuellement c’est assez Clair.

    Dans un des articles « détruisant les mythes anti immigration », on nous dit
    – que l’immigration fait progresser le PIB. Ca me parait tout à fait logique. Par contre, je ne suis pas sur que ça fasse progresser le PIB par habitant, qui est une bien meilleure mesure de l’accroissement du bien être matériel dans un pays.
    – Que les immigrés sont presque aussi actifs que les citoyens né français: oui mais être actif ne veut pas dire avoir un emploi, il faudrait aussi comparer les statistiques de chômage, et je pense qu’on verrait qu’il n’ont pas la même insertion dans le travail (mais bon, un bien pensant arriverait surement à expliquer ça par le fait que les patrons sont racistes…): « à diplome égal, les immigrés sont plus au chomage. Toute catégorie confondue, le chomage est de 15% pour les immigrés et de 7% pour les non immigrés ».
    – On nous dit aussi que l’immigration a un effet positif sur l’évolution des salaires réels: Tiens, on nous dit aussi que cet effet positif ne touche pas les bas salaires: évidemment, l’immigration tire les bas salaires vers le bas par plus de concurrences, et cela a pour conséquence un éclatement manifeste de la société française entre une classe moyenne qui se paupérise, et une classe de privilégiés (dont je fais partie) dont les salaires peuvent être boostés par la mondialisation.
    – l’auteur de l’article a bien du mal à justifier par des pirouettes que le taux de criminalité de la population immigrée est plus élevée. Et encore, on n’a pas de statistiques précises sur la situation, mais va parler à des gens qui travaillent dans des établissement carcéraux, et il t’avoueront que oui, la plupart des gens incarcérés sont issus de l’immigration noire ou arabes: On nous dit dans l’article que ça serait du à leur situation économique et sociale défavorable: Mais on a un peut envie de rire, vu que la première moitié de l’article à essayer de nous faire avaler que la situation sociale et économique des immigrés était la même que ceux des non immigrés…?

    Donc je dis attention au chiffres et à l’interprétation qu’on en fait: l’immigration est une chance en europe, dans un continent ou le taux de natalité décroit: cependant, l’immigration doit être assimilée par les populations locales, et je crains que les dernières vagues n’aient été un peu trop fortes pour être bien assimilées, et produisent des situations à la fois défavorables pour les immigrés: situation économique et sociale difficile, et pour les « autochtones » qui se voient traités de racistes .

  • Clément

    Je cite Slate.fr

    « En revanche, ils prennent les places des autres immigrés, précédents, et provoquent un fort taux de chômage dans cette population. Ça, c’est vrai. Du coup, ils pèsent sur les caisses chômage. Et on remarque que, plus un Etat dispose d’une sécurité sociale généreuse, comme la France, plus il attire des immigrés sans qualifications. »

  • Clément

    Pas étonnant si Parisot est pour ouvrir encore plus les frontières, avec autant d’immigrés, exit les revendications salariales pour les postes les moins qualifiés.

  • Clément

    je me permets de citer un excellent commentaires trouvé sur Slate, bien loin du politiquement correct de Le Boucher sur la question:

     »
    Maurice Allais va dans le meme sens d’un impact negatif sur les finances publiques: « Les raisonnements économiques sur l’immigration sont ici généralement tout à fait superficiels. C’est un fait que dans les différents pays, le capital national reproductible est de l’ordre de quatre fois le revenu national. Il en résulte que lorsqu’un travailleur immigré supplémentaire arrive, il faudra finalement pour réaliser les infrastructures nécessaires (logements, hôpitaux, écoles, universités, infrastructures de toutes sortes, installations industrielles, etc.…) une épargne supplémentaire égale à quatre fois le salaire annuel de ce travailleur. Si ce travailleur arrive avec une femme et trois enfants, l’épargne supplémentaire nécessaire représentera suivant les cas, dix à vingt fois le salaire annuel de ce travailleur, ce qui manifestement représente pour l’économie une charge très difficile à supporter. »

    Il est donc loin d’etre evident que l’immigration soit un « bienfait » pour les depenses publiques. Mais comme vous le soulignez, « le premier facteur de décroissance est la baisse de la population ».

    En resume, encourager l’immigration c’est investir pour une meilleure croissance et un marche de l’emploi plus dynamique sans impact sur les salaires a moyen terme. L’impact sur les finances publiques est lui plus incertain: que des gains, perte a court terme et gain a long terme, ou que des pertes…? »

  • « Pas étonnant si Parisot est pour ouvrir encore plus les frontières, avec autant d’immigrés, exit les revendications salariales pour les postes les moins qualifiés. »

    –> d’où l’intérêt du revenu de vie…

    « En resume, encourager l’immigration »

    –> qui a parlé d’encourager l’immigration ? (à part toi)

    « Donc je dis attention au chiffres et à l’interprétation qu’on en fait: »

    D’accord, mais ça marche dans les deux sens…

    Et pour finir, pour moi l’immigration reste un faux problème. Pourquoi ? Parce ce qu’on a pas de solutions. Que propose tu ? Des retours dans des bateaux sans fond ? De renvoyer les résidents étrangers en Libye ? De les parquer dans des camps ? De les laisser crever dans la mer ou sur les îles côtières ?

    Tu n’as pas de solution ? Donc ton problème n’existe pas. Telle devrait être la ligne de conduite de nos politiques. On ne résoudrait peut être pas tout, mais au moins on règlerait bien les problèmes qui peuvent être réglés sans perdre du temps et de l’argent inutilement sur les trucs sensationnels qu’on ne peut de toute façon pas résoudre de manière correcte, comme l’immigration.

    Je trouve dommage que tu vienne pourrir cette discussion avec le thème de l’immigration. Mais c’est ma faute, je n’aurais même pas du te répondre sur ce point. L’immigration c’est un peu comme le point godwin : dès que tu t’engage dans la brêche, tout le monde s’excite sur le truc mais au final, rien de constructif ne s’en dégage.

  • Clément

    Tu ne réponds pas à mes objections!

    L’immigration n’est pas un problème pour toi. Dire que ça n’en est pas un parce que tu ne vois pas de solution, ça me parait…(essayons de trouver une expression mesurée) curieux! Je n’ai pas non plus parlé d’encourager l’immigration, ça faisait partie du commentaire que j’ai copié, rien de plus.

    J’ai déjà proposé des trucs, mais tu as du oublier: j’ai proposer de restreindre l’accession à la nationalité (exit le droit du sol, ou bien restreint), le regroupement familial, de reprendre le contrôle des frontières pour éviter la passoire que shengen en a fait…etc. Il manque juste la volonté politique!
    Bref, on ne va pas résoudre le problème aujourd’hui (même si il y en a un…). Si on devait ne pas répondre sur un sujet à chaque fois qu’il y a un point godwin, on n’irait pas loin. C’est justement parce qu’en France, on est traumatisés par le racisme qu’on n’arrive pas à avoir une véritable discussion.

    Je ne pensais pas pourrir le sujet (juste répondre à un commentaire du pingouin), mais c’est vrai que je m’égare quelques peu, je reviendrai dessus à l’occasion d’un de tes prochains posts!

  • Clément :
    Concernant M. Le Pingouin

    Clément :
    je reformule et résume ma pensée pour la remarque judicieuse du Pingouin

    Clément :
    juste répondre à un commentaire du pingouin

    C’est parce que tu ne trouves pas la touche ® sur ton clavier que j’ai le droit à ce nom ? 😉

  • Clément

    Exactement!

  • Pepito Well

    @Clement et Stan

    Le changement global ou brutal viendra surement, et ce pour deux ou trois raisons:
    -l’accès aux ressources de base (1er etage de la pyramide de Maslow) sont accaparés par des intérêts privés.
    -la recherche du profit illimité qui transforme de notre assiette à l’air qu’on respire, en passant par la Terre que nous foulons en masse moléculaire sans vie vendu comme marchandise.
    -la vitesse d’évolution scientifique et technologique de notre génération a complétement renvoyé dans ses 22 l’échelle de temps humaine qui se base sur des mois, des saisons, des années. Ce qui fait que nous ne naissons pas adulte, que nous avons besoin de temps pour penser et grandir (intérieurement aussi bien qu’extérieurement) qu’on ne peut pas sortir une réponse à tous les problèmes juste en interrogeant un expert que la spécialisation du travail a rendu imperméable aux autres domaines.

    Ainsi ces trois raisons font que nous marginalisons une partie (énorme) de la société monde. Que ces personnes marginalisées sont aussi les premières à souffrir de cette recherche du profit et des dégâts que nous infligeons à notre monde, qui ne sont pas en train de se ralentir (bien au contraire).
    Et qu’arrive t il à la fin?
    pfff (c’est le bruit de celui qui ne sait pas)
    Une émeute/révolution? un tsunami? une famine? des guerres pour l’appropriation des matières premières?…
    Surement un peu de chaque.
    Alors la question de la démocratie peut paraitre auto-centré et franco française pour nous qui aimons bien nous plaindre, mais en réalité elle nous renvoie à toutes ces zones d’ombres que nous avons (in)volontairement laissées croitre jusqu’ici. Elle nous renvoie à la manière dont on peut espérer s’en sortir. Et pour cela si nous ne discutons pas des solutions, nous ne relions pas les citoyens, nous ne mettons pas les projos en full load sur ces zones d’ombres, elles perdureront.

    Et c’est en cela que la démocratie est la question centrale, car sans elle pas de contrôle citoyen, pas liberté d’expression, pas de possibilité de lutter contre la violence que nous impose ces multinationales.
    La démocratie n’est pas seulement qu’un système politique, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple et ce dans tous les domaines communs.
    Le fait qu’elle prenne un coup dans l’aile en ce moment ne doit pas nous faire penser que le processus inverse ne peut se produire. Et surtout que c’est par lui que s’ouvrira une nouvelle porte.

    Alors quel rapport avec la certitude que des événements grave vont se produire. A première vue pas grand chose, et pourtant…
    La démocratie nécessite une appropriation des problèmes de société par une grande partie de la population. S’ils ne sont plus que spectateurs ce n’est plus la démocratie, c’est la technocratie, l’oligarchie, la ploutocratie… enfin tous ces nom en « tie » qui sonnent bien mais dont la définition, ne me convient pas à moi. Et alors la machine accélère et nous emmène inexorablement vers une bulle. Bulle de l’individualisme, bulle du capitalisme, bulle monétaire… Une bulle, qui finira par exploser. Et là ça fait très mal…

    Bref tout cela pour dire que je ne veux pas passer pour un pessimiste ou alarmiste, bien au contraire sinon je me tirerai une balle cash ou je me tracerai dans un coin pénard pour vivre loin du monde de l’homme occidental. Mais je garde l’espoir qu’on va faire quelque chose.
    La preuve est que il y a deux ans j’étais un novice aux problématiques politico-economico-sociales et aujourd’hui je considère que j’en sais suffisamment (même si je souhaite en savoir encore et encore).

    Pour cela et je finirai là dessus, la place d’internet doit devenir centrale dans nos systèmes politiques, pour la première fois l’homme dispose d’un moyen de réduire les distances, de faire participer à des débats des personnes qui ne se connaissent pas et qui n’ont donc pas le poids de devoir soutenir les attaques verbales des grands orateurs. Par contre il nous faut faire attention aux sources des info qui sont transmises… mais bon c’est une autre histoire.

    Bon je vous ai pondu un roman désolé…

    -Juste une petite 4eme raison, la France ne représente que 1.1% de la surface de notre globe, alors arrêtons de croire que ce qui se passera en France (immigration, etc) va changer le cours de l’histoire et ce n’est surement pas en nous regardant le nombril que nous verrons la vague arriver.
    Pourtant et pour citer Chomsky (que j’aime beaucoup soit dit en passant) « Dans un pays libre nous sommes bien plus responsables des actions de notre gouvernement » et c’est en cela que nous nous devons de le critiquer, c’est même la seule chose que nous pouvons critiquer correctement.

    Et pour rebondir rapidement sur l’immigration, les indicateurs que tu proposes Clément ne reflètent qu’un état et non pas ce qui a amené cette situation. Nous restons dans la réaction dictée par un expert qui va nous assommer à coup de stats. Le problème de l’immigration n’en serait pas un si nous ne maintenions pas ces populations dans un état de pauvreté, d’injustice et d’inégalité qui ne servent rien d’autre que nos belles enseignes « françaises », nos champions… qui ne payent pas d’impôts sur les sociétés en France 😉

    Je crois que je vais me mettre à poster des réactions plus souvent que prévu.
    A plus

  • Clément HDB

    Je remercie le fils spirituel de Jacques Attali et Edgar Morin pour son cours de philo! 😉 Je plaisante, c’est très intéressant mais j’ai parfois du mal à voir en fin de compte quelle thèse tu défends.

    De ce que je retiens, tu penses que « nous » (qui, les pays occidentaux?) marginalisons une partie de la société monde? Que nous maintenons volontairement les autres pays dans un état de pauvreté? Et que cette état de fait produira un jour une espèce de changement brutal qui viendra changer en profondeur notre monde?

    Je ne sais pas si l’article avait vocation à nous emmener si loin! Je vais tout de même répondre. Certaines personnes dont tu fais apparemment partie (aucun jugement de valeur, hein) pensent que le concept d’Etat et de Nation est obsolète, que le monde est une société, un village global et qu’il faudrait s’organiser mondialement. Ces personnes villipendent les « égoïsmes nationaux » qui seraient la source de nos maux.

    Je ne suis pas entièrement d’accord avec ce point de vue. Je ne suis premièrement pas d’accord pour faire culpabiliser les pays occidentaux qui seraient à l’origine des déboires des pays les moins avancés. Il faut se réveiller, la colonisation est terminée depuis plus de 50 ans, et on ne pourra pas éternellement imputer les troubles du tiers monde aux occidentaux, surtout quand on s’aperçoit que la majorité de ces pays étaient plus stables quand ils étaient administrés par des occidentaux. De plus quand on voit ce que fait la chine en Afrique, qui pille les ressources naturelles de ces pays en offrant des voitures de sports aux dirigeants africains en contrepartie, on se dit que même si la domination des firmes françaises (comme Areva par exemple) se fait à notre avantage, il eut mieux valu que ça soit nous plutôt que les Chinois…
    Enfin, j’ai un jour demandé à un professeur d’économie congolais si il ne regrettait pas l’époque de la colonisation (oui c’était un peu de la provoc’…!), il m’a répondu qu’au risque de me surprendre, il trouvait que ça n’était pas si mal, et chose que j’ai trouvé très honnête pour un ex colonisé, il était très critique avec les dirigeants africains, estimant qu’ils étaient la cause principale (et de loin) du sous développement catastrophique du continent.

    Donc bon arrêtons de nous flageller!

    Sur un autre sujet que tu as évoqué, je reste un peu sceptique sur l’impact d’internet. Certes, c’est un formidable outil d’information, mais de là à pouvoir construire un système de démocratie directe, je pense que ça ne sera pas possible
    – Certains sujets nécessitent d’avoir une expertise assez poussée, que n’a pas tout le monde, et même si vous fustigez les experts, ce sont eux aussi qui guident forcément l’action politique
    – Certains sujets nécessitent une hauteur de vue et une vision à long terme que n’ont pas les citoyens lambda.
    – Je pense que la démocratie directe ne peut pas être appliquée dans un pays ou la population est très hétérogène, de 65 millions d’habitants.

  • Pepito Well

    Fils spirituel d’Edgar Morin, je ne peux nier que j’aime la pensée de ce vieux monsieur, par contre d’Attali je n’ai lu que son rapport pour liberer la croissance et je n’ai pas forcement adhéré, donc sur celui ci je le prend plutot mal mais bon ce n’est pas non plus trop grave
    Mais si tu cherches mes sources principales, on peut en parler en mail privé.

    Alors faisons vite:
    -Ma thèse est qu’on ne résout pas les problèmes en utilisant les mêmes éléments qui ont causés ses crises. D’où la solution du vote blanc de Stan à laquelle j’adhère complétement.
    -Ensuite que mes élucubrations ne soient pas des plus clairs, j’en suis désolé et j’essaye d’arranger ça, mais je fais partie de ces gens qui réussissent parce qu’ils savent compter… et qu’on ne leur a pas expliquer que d’apprendre à écrire permet d’apprendre à s’exprimer et à présenter ses arguments d’une manière cohérente et claire.
    Toutefois je pense que les choses qui vont nous entrainer vers un bon gros choc bien costaud, sont:
    -Une complète cécité, de la population européenne vis à vis des chaines de dépendance entre les intérêts de la finance mondiale et la misère qui touche de plus en plus de monde à l’extérieur comme à l’intérieur de nos pays. Quand je parle de misère, j’entends misère intellectuelle, pécuniaire autant que humaine.
    -La perte de productivité de nos sols (qui ne sont d’ailleurs que des erzats de sols, car un sol c’est censé vivre), due à la surexploitation des engrais chimiques et pesticides. Je vous épargne l’histoire des engrais et pesticides chimiques.
    -Le pic de production du pétrole qui peut être un des éléments déclencheur d’un bon nombre de guerres… on en est déjà à 2 en moins de dix ans.
    -Une politique intérieure à tous ces vieux pays (que j’aime en plus, c’est ça le pire) qui pousse de plus en plus vers les extrêmes en rappelant bien fort les années 30.
    -Une politique d’immigration qui n’a de cesse de diaboliser des personnes qui ont bien une raison pour venir ici. Je ne pense pas que tous risque leur vie sur des coques de noix pour venir « glander » dans nos pays. Je pense plutôt qu’ils en arrivent à un choix où justement ils ne l’ont plu.

    Voici à peu près ce qui me fait dire qu’un bon gros boom ne serait tarder, alors après comment? qui va manger qui? no sé!

    -Alors par contre je ne cherche pas à culpabiliser, je ne suis pas parfait et je ne me met pas en exemple. Par contre j’aimerais que les gens se responsabilisent un peu. Et là les esprits éclairés qui ont cette hauteur de vue que tu leur accordes, ne font rien pour expliquer les choses autrement que : « ces vilains chinois, ils vont nous laquer la face » ou « attention à ces tunisiens/égyptiens/libyens qui vont venir égorgés nos fils et nos compagnes… et prendre notre travail (que plus personne ne souhaite faire) ».

    -Non je ne pense pas qu’il vaille mieux que ce soit nous plutôt que les chinois qui déchiquetions le sol africain juste sous prétexte que si nous ne le faisons pas alors un autre s’en chargera. On se croirait à un entretien avec un trader qui te dira « si ce n’est pas moi qui le fait, il y en aura douze autres qui rêvent de prendre ma place ».
    Cela s’appelle se déresponsabiliser et pire c’est légitimer l’impérialisme.
    Et le problème des dirigeants africains ne nous dédouane en rien. L’argent a toujours fait tourner la tête des dirigeants et même des hommes d’une manière générale.

    -Alors en ce qui concerne l’Afrique le coup du prof d’éco est un peu léger. Moi je connaissais un ex colonel de l’armée rouge qui était nostalgique du communisme… donc non recevable 😉

    Alors si je devais également rebondir sur les solutions que tu as exposés comme fermer les frontières & co (sans jugement de valeurs). Je pense que la seule et unique chose qui ne devrait pas circuler librement ce sont les capitaux qui sont déconnectés d’un pays et qui ne cherchent rien d’autre que le profit rapide, risqué et hop on va chercher ailleurs s’il n’y en a pas encore à grappiller. Et que les seuls échanges que nous devrions avoir avec d’autres nations sont les échanges culturels, scientifiques, musicaux, universitaires… Tout ce qui fait que nous ne sommes pas des prédateurs, pour l’homme et pour la Terre.

    Voilà c’est un peu brut, mais c’est à peu près ma vision des choses.

    Et oui nous sommes partis très loin du sujet de départ : le vote blanc et son utilité!

  • Clément HDB

    Haha je me doutais bien que le coup du prof d’éco passerait difficilement et pourtant, au delà des réactions épidermiques sur la colonisation, je ne suis pas sûr que la situation soit meilleure aujourd’hui (attention euphémisme inside). Au sujet de ton colonel de l’armée rouge, c’est normal qu’il regrette car il profitait du système, ce qui n’est pas le cas du prof!

    Attali te correspondrait dans le sens ou il est mondialiste (partisan d’un Etat Monde), qu’il méprise les intérêts nationaux, et les chocs des cultures que peuvent éventuellement ressentir les classes les plus exposées économiquement et socialement… et que dans ses essais, il donne souvent une direction générale sans rentrer dans les détails.

    Dans le fond, je suis d’accord avec toi la politique mondiale est assez court termiste (à part le coup des années 30 qui est un raccourci assez facile. Honnêtement, on en est très très loin, je pense surtout qu’on est dans une société qui traque le dérapage, et que s’est instauré un espèce de (pour reprendre l’expression de Zemmou) Mac Carthisme de droite qui fait qu’on ne peut plus discuter de rien dans ce pays, si ce n’est pas admis socialement : je parle par exemple de cette stupide affaire de « quotas de blancs » (alors qu’il s’agit d’un problème de binationalité), qui « choque » les gens, alors que d’autre part, on fait d’autres quotas qui ne choquent personne, bref).

    Je ne vais pas revenir sur chacun de tes points parce que je ne suis pas vraiment en désaccord avec toi, dans un monde rêvé, on pourrait résoudre tous ces problèmes…

  • @Pepito : « on ne résout pas les problèmes en utilisant les mêmes éléments qui ont causés ses crises » +1 😉

    et sur le reste aussi, dans l’ensemble !

    (commentaire inutile qui me permet de donner l’impression que je modère parfaitement cette discussion 😀 )

  • Clément

    Que veux tu le jourdanisme s’affranchit peu à peu de son fondateur! Alala qu’est ce que j’aime être réac!

  • Cette analyse est simplement frappée au coin du bon sens. J’ajoute ma petite pierre.

    Extrait du livre de H. Kempf dans « L’oligarchie, ca suffit » janv. 2011, ce chiffre : aux USA, 93% des élus sont les candidats qui ont dépensé le plus d’argent en spot télévisés. Pour être député, il faut débourser 1 million de dollars aux industries des médias et le ticket d’entrée pour devenir sénateur, c’est 6,5 millions de dollars. Pour financer cela, ils se tournent vers les riches banquiers et industriels. Et sans que ce ne soit écrit ou dit nulle part, ce n’est pas sans contre-parties.

    La récente aventure DSK et la Porsche : illustration. Ce sont les médias qui font l’élection, il n’y a pas de débat de société, pas de choix à faire. Le résultat de l’élection est une addition de spots télévisuels courts et percutants qui empêchent toute réflexion. Quel que soit l’élu, nous avons une dictature.

    Par contre, moi j’ai pris l’habitude de ne pas voter pour ne pas prendre part à la mascarade. Car voter blanc, c’est accepter le principe de l’élection présidentielle. Or, moi je n’ai aucune envie de personnaliser la France. C’est le mythe du sauveur qu’il faut démonter.

  • jil

    Si je puis me permettre, la Belgique n’a pas constitué de nouveau gouvernement Fédéral suite aux élections, mais l’ancien gouvernement est resté au pouvoir. Il y a aussi 5 autres gouvernements pour : les 3 régions (Wallonie, Bruxelles et Flandre) et les 2 communautés (Francophone et néerlandophone).

  • Merci à Stan (connu via Owni mais surtout grâce à toutes ces enrichissantes ressources qu’il partage dans Pearltrees) pour cet article, et aux commentateurs pour son enrichissement.

    Je sais que ce billet date d’il y a plusieurs mois, mais la question soulevée est chaque jour plus pertinente, n’est-ce pas (hé non en septembre toujours pas d’homme providentiel pour 2012 !) ?
    Ce qui est abordé est aussi très vif dans mon questionnement personnel. Comme Pépito je crois (dont au passage j’aimerais lire la prose sur un blog), l’éveil de ma conscience politique a été long. Elle ne m’amène que maintenant (à 40 ans !) à vouloir un vrai changement de paradigme.

    Et si nous étions des millions à être « prêts » pour le changement dont parle Stan (et d’autres) ? Et s’il ne manquait justement qu’un peu (bon d’accord beaucoup) d’organisation pour rassembler tout ce monde ? Les mouvements en faveur de ces valeurs et idées sont légion, mais une de leurs grandes faiblesses réside selon moi dans leur médiocre capacité de communication (se sortir d’un langage formaté, savoir vulgariser, mieux exploiter la transversalité permise par les réseaux sociaux…). Les penseurs existent, et heureusement Internet donne accès à leurs analyses, pour peu que l’on fasse preuve de curiosité… mais qu’attendent-ils pour s’engager en tant que leaders d’un grand rassemblement citoyen alternatif ?

    En tout cas je serai très intéressée par une initiative qui permette de s’identifier en tant que « gens de bonne volonté » (je sous-entend tellement derrière ce vocable, mais pas le temps de développer), de commencer par se mettre d’accord sur des valeurs bien sûr, mais aussi de définir ensemble une autre manière de « faire de la politique », j’entends par là de concevoir un projet politique et de le médiatiser.
    Il existe dans nombre de milieux professionnels des techniques pour développer des idées et définir un projet qui n’aboutisse pas à un consensus mou ou à l’immobilisme. Pourtant, on a l’impression que les idées politiques ne sont actuellement pas élaborées de manière méthodique, mais dans un foutoir de pseudo-débats où se jouent l’égo et la relation au pouvoir des protagonistes, y sacrifiant le fond et la logique d’ensemble.

    Je n’ai pas la solution (la solution ne peut pas venir d’une seule personne), mais voici mes espoirs, mon utopie à moi : Commencer par appeler à une adhésion de tous ceux qui sont prêts à sortir des logiques de communication asphyxiantes (agressivité, trollage, déni des opinions des autres, absence d’auto-critique…), tant au niveau des échanges entre personnes qu’au sein des organisations. Trouver par quels systèmes l’ont peut relier, rassembler en vue de produire de l’intelligence collective (en se donnant donc les moyens d’une saine et ouverte expression de tous). Puis se doter d’une méthode pour faire le tri dans les idées, déterminer des lignes de force, faire des hypothèses, développer les meilleures perspectives, renoncer à d’autres, expérimenter…

    Je sais je rêve. Mais n’est-ce pas la seule manière de faire bouger les lignes ?

    • @Cécile : il n’y a pas de mal à rêver 🙂

      Effectivement il y a beaucoup de gens de bonne volonté autour de nous. Ce qu’il manque, c’est effectivement de rassembler ces gens ne serait-ce pour qu’il s’encouragent mutuellement, puis pour mener des actions communes, coordonnées pour faire avancer les idées dans la société.

      Il y a déjà eu de nombreuses tentatives de ce genre (je me souviens notamment de Patrick Sébastien ave le DARD), les indignés etc. Je suis peut être un peu désabusé, mais j’ai l’impression que dans ces mouvements on continue de se masturber le cerveau, alors que les solutions sont sous nos yeux : le revenu universel, le tirage au sort des parlementaires, et le système monétaire à réformer.

      Ce que je veux dire, c’est qu’on a pas à mon avis besoin d’un programme avec 100 idées bidons pour apporter du véritable changement. Ce qu’il faut c’est résoudre les problèmes à la source, et modifier ce qui ruine la société. Pour moi, on a déjà les mesures phares qu’il faut adopter en urgence. Donc l’objectif n’est pas forcément de se rassembler pour discuter, mais plutôt de diffuser au maximum les idées, jusqu’à atteindre le point de basculement… 🙂

  • Dormomuso

    Bon maintenant faut avancer avec ceux qui sont partant, et demander poliments aux autres de ne plus pourrir le débat avec des éléments non constructifs 🙂

    Je suggère à contre coeur que l’on se limite à dix revendications, dont l’élection du sénat au tirage au sort parmis toute la population à partir de 16 ans, y compris les immigrés qui vivent en France. Et le revenu de vie. Et la liberté du partage (plus de brevet et toute oeuvre publié serait au minimum du cc-nc-nd)

  • Salut Stan,
    je me pose la question depuis plusieurs semaines, dans quelle mesure l’appel au vote blanc, tout comme l’appel à l’abstention, peut être sensé.

    La tête dans l’Internet, je pensais que les élections offriraient un résultat très serré et très diversifié: l’UMP et le PS bénéficie toujours d’un fort électorat « traditionnel ». Le FN reste l’épouvantail des dernières années récoltant les fruits de la politique de Sarkozy/Guéant, et Bayrou et Joly me semblaient aussi bien parti, non pas forcément pour la forte activité de leur parti, mais plutôt pour leurs programmes respectifs un peu plus courageux que celui des années passées.
    J’étais alors vraiment choqué de voir cette moyenne de sondages (tout aussi manipulateurs que les médias eux-mêmes, certes) : PS=30%, UMP=25% et FN=16%…

    Le problème, ce ne sont pas que les politiques et les institutions! Le problème, c’est que quand tu marches dans la rue, sur 10 personnes majeures que tu croises, 4 votent pour le système, 1 vote pour du renouveau, 4 ne votent pas par désintérêt (et donc pour le non-changement!) et en étant optimiste, 1 ne vote pas ou vote blanc pour dire non au système. Les Français dorment!!!! Les Français aiment bien râler et les Français ont peur de changer le système, car ils ne savent pas ce qu’il va se passer après! (je parle ici des Français parce que c’est nos élections qui ont lieu, mais c’est un peu partout pareil!!!) Tous les beaux mots online ne provient que de la population active, mais tous ont le droit de vote. Avec une politique médiatique en prime qui met la peur aux avant-postes (guerre, violence, escroquerie…), je ne donne aucune chance aux divers appels à la désobéissance qui reste dans les yeux de beaucoup, surtout les plus âgés d’entre nous, une réaction adolescente. Moi je la trouve plutôt dépressive, mais ça n’engage que moi! Voter blanc, c’est ne pas choisir. Cela me semble très immobiliste et n’alimente que le système.
    J’estime ainsi plus approprié d’insister sur les programmes qui vont dans le sens du changement et qui quittent les sentiers de l’ordre droite-gauche établi car c’est le meilleur travail à long terme, cela reste dans la tête des gens. De mon point de vue, EELV paraît aller dans ce sens avec une candidate qui bouscule énormément les préjugés et les habitudes qui nous tiennent dans la misère sociale actuelle et nous réveille plus que nous endort.

    Une forte participation pour ses « autres » candidats aura certainement beaucoup plus d’impact sur l’électorat anesthésié de l’UMPS et sur l’électorat frustré du FN, et bien sûr sur les abstentionnistes. Avec 40% d’abstention dans le passé, les élections peuvent prendre un tout autre tournant si ces personnes se trouvent tout d’un coup intéressées par les perspectives de changement d’un candidat crédible. Comme pour le revenu de base et pour plein d’autres idées qui valent le coup, il n’y aura qu’une seule voie pour y parvenir: éclairer nos concitoyens, nos voisins, nos familles afin qu’ils prennent à leur tour la responsabilité d’agir dans le sens du renouveau, parce qu’ils reprennent « confiance » (par opposition à la peur). Nous n’avons pas besoin de 5 nouvelles années de « chaos » pour changer les choses, si nous ne sommes pas prêts à les changer dans les semaines qui viennent. Et nous le savons tous: si nous ne décidons pas aujourd’hui, quelqu’un le fera à notre place. Les élections nous demandent un choix et il est de notre respons-abilité de le faire.

  • @sebdsl : EELV a-t-il la moindre chance de gouverner seul, sans le gros lourdeau de PS sur son dos ? NON ! C’est le propre du système électorale actuel de pourrir le débat dans tous les sens, en forçant les petits partis à nouer des alliances avec les gros pour pouvoir avoir quelques sièges / ministères.

    Je comprends bien ta position, elle est pragmatique, mais moi j’en ai simplement marre. Je n’ai plus le courage de faire semblant de croire à un parti pour être déçu ensuite.

    En fait, secrètement, j’espère un second tour Le Pen – Sarkozy. Les deux candidats les plus détesté au second tour, voilà qui devrait faire prendre conscience de l’absurdité de ce système électoral à ceux qui y croient encore. Je pense qu’on arrive à un point où seul un électrochoc de ce type peut réveiller les consciences sur la nature du jeu auquel nous acceptons de jouer… Ils nous ont déjà fait le coup en 2002, ça passera pas une seconde fois.

    Dans ce cas de figure, un appel au vote blanc massif prend tout son sens…

  • « Avec 40% d’abstention dans le passé, les élections peuvent prendre un tout autre tournant si ces personnes se trouvent tout d’un coup intéressées par les perspectives de changement d’un candidat crédible.  »

    Si seulement ce candidat existait ! Mais non c’est impossible. Pour arriver à ce niveau de politique, il faut presque obligatoirement s’être travesti dans les médias, être corrompu, où n’avoir aucune idée nouvelle (ou les cacher au fond de son programme pour ne pas prendre trop de risque, cf EELV)

    Bref, très peu pour moi.

    Tu dis que ne pas voter c’est ne pas choisir, ne pas prendre ses responsabilités. C’est faux. Dans mon cas je choisis je revenu de base, le changement de démocratie et de système monétaire. Or aucun candidat ne propose ça… donc le vote blanc s’impose. Dans un système démocratique normal (où le vote blanc est pris en compte), les partis seraient à l’écoute des gens comme moi car nous aurions une minorité de blocage. Si les sondages nous montraient majoritaires, ils feraient des études pour connaitre les idées des abstentionnistes/vote blancs et comprendre pourquoi ils ne votent pas pour eux. Il y aurait ainsi une ouverture. Aujourd’hui, c’est plus facile de dire « Attention au dangereux FN » pour culpabiliser les abstentionnistes et les remettre dans le rang…

    Je préfèrerai que l’on en arrive pas à, mais je crois malheureusement qu’il faudra en venir à une forme de radicalité pour se sortir de ce piège. Car au fond que nous votions ou pas, nous nous faisons arnaquer quand même : les uns octroient de la légitimité à des imbéciles, les autres contestent les imbéciles mais n’ont aucune légitimité. Ce truc là tourne en rond, au grand plaisir de ceux qui gouvernent..

    Notre seule chance, c’est de se rappeler que l’esprit des lois est plus fort que tout les habillages législatifs qui les entourent.

  • @Stan Je comprends bien ta position. Mais la question qui se pose est: est-ce que le vote blanc mène vraiment a une remise en question du système?

    Sarkozy ou Le Pen élu, les Français seront peut-être choqués. Mais ne crois-tu pas que l’homme s’habitue à la condition la plus misérable sans broncher plus qu’il ne le fait aujourd’hui? Le FN a déjà fait du mal dans différentes villes de France, mais ne semble pas perdre du terrain, malgré les avertissements des médias nationaux. La plupart des Français reste devant la télé pendant les manif d’Occupy parce qu’ils estiment leurs précarités comme vivables et leur amour-propre manipulé leur dit même que c’est mérité! (C’est aussi pour cela que le revenu de base ne fait pas encore d’émule aujourd’hui!) Nous connaissons tous ce sentiment de fatalité, chacun à son niveau, mais ce sentiment est simplement là pour être regardé, non pas pour commander notre réflexion.
    Tu sembles prêt à risquer 5 ans de Sarkozy ou de Le Pen pour un électrochoc général. Mais es-tu vraiment sûr de son effet? L’homme a démontré dans le passé qu’il s’habitue à toutes les situations, toutes, jusqu’à ce qu’il soit blessé dans son corps: famine + guerre civile ou guerre mondiale… Et penses-tu que tu pourras t’exprimer de la même manière, avec autant de liberté quelque soit le candidat élu au point de laisser les autres décider?

    Je ne crois pas que les politiciens se foutent de tout et ne s’occupent que d’eux. Ils veulent être élus, c’est un de leurs objectifs premiers, alors ils doivent être un minimum à l’écoute de la population au risque de se faire dépasser par quelqu’un de plus attentif. Je crois surtout qu’ils sont dans une situation extrêmement complexe pour eux-mêmes, qu’ils comprennent de moins en moins ce qu’il se passe notamment dans le monde financier alors que l’économie a volé à l’état la rédaction et l’exécution des lois. Eux aussi sombrent dans une certaine fatalité, où la corruption est alors un moindre mal pour compenser leur problème d’ego. (je ne veux pas le justifier, seulement insister sur le fait qu’ils sont un bon miroir de la société!).
    Le candidat que tu attends ne viendra pas dans notre société telle qu’elle est, jamais. Personne ne risquera de proposer une révolution telle que tu la proposes pour deux raisons. L’une, c’est que la société a besoin de son passé pour construire le futur. Les plus vieux vivent pour partager une certaine expérience avec les plus jeunes, les plus jeunes posent « discrètement » de nouvelles bases, (discrètement dans le sens mathématique, il ne s’agit pas d’agir en catimini) pour que les plus vieux puissent suivre. Une certaine continuité est alors nécessaire pour qu’un projet électoral soit crédible et approuvé. La deuxième raison, c’est que même si quelqu’un osait une révolution et raflait la présidence, il se ferait descendre rapidement, soit par les médias, soit par Lee Harvey Oswald en personne.

    Le système est très sérieusement corrompu, je partage ton avis et je n’attends pas qu’un politicien puisse y changer quelque chose, pas même un parti. Mais il ne s’agit pas seulement de voter pour un candidat, il s’agit aussi de s’exprimer quant à ses propres valeurs. On ne vote pas uniquement pour le président, mais aussi pour la direction que prendra le débat politique pour les années suivantes. Alors oui, le vote blanc est un choix (j’en conviens, ma précédente dernière phrase ne tient pas…). Il exprimerait la pauvreté des programmes proposés et la nécessité d’une reconnaissance du vote blanc, qui permettrait une meilleure prise en compte des attentes de la population. Mais questions ouvertes: est-ce que voter pour un candidat proposant la reconnaissance du vote blanc ne serait pas mieux? Ou la prise de contact avec les députés et sénateurs pour l’écriture d’une nouvelle loi? Ou la proposition d’un référendum portant sur la reconnaissance du vote blanc?
    Est-ce que la présidentielle est le moment de parler du vote blanc? Peut-on changer les règles du jeu pendant le match?

    Et si on se disait pour voir les choses en mieux que puisqu’aucun candidat ne propose le revenu de base, c’est que nous n’avons pas assez travaillé entre les élections et que nous avons du pain sur la planche?

  • Bravo Stan pour votre persévérance.

    Le gouvernement représentatif n’est PAS la démocratie.

    Nous voulons un système adapté de celui de la démocratie d’Athènes qui a duré 200 ans. Le fondement de ce système est l’égalité politique : chacun peut participer à égalité avec les autres au pouvoir de décision des lois.

    Cette égalité ne peut être réalisée que par le tirage au sort des représentants et des gens qui rédigent les lois. Les Athéniens tiraient au sort également leurs policiers. Tous les hommes avaient une arme et savaient s’en servir.

    Le tirage au sort est bien adapté au grand nombre.
    L’élection est bien adaptée au petit nombre.
    Les Athéniens pratiquaient l’élection des chefs de l’armée. Pour conduire une armée, il faut élire les plus aptes.

    Voter en 2012, même blanc, c’est cautionner l’élection. Or nous vivons dans LE MENSONGE. On apprend sur les bancs de l’école, on nous enfonce dans le crâne : « élection = démocratie, démocratie = élection ». C’est un mensonge éhonté. En 1789, le mot démocratie était uniquement employé pour désigner ce qu’il désigne vraiment : le système athénien.

    Je conseille de voir cette vidéo à faire tomber la machoire sur le bureau :
    http://www.nouvelordremondial.cc/2011/12/07/henri-guillemin-nous-explique-la-monstrueuse-imposture-de-la-banque-de-france-100-ans-avant-la-fed/

  • Anon

    #OpElections appèle à voter « blanc » à la présidentielle: http://opelections.info/

  • Y a un gros problème : http://opelections.info c’est un FAKE, une récupération.

    D’abord, parce que la démocratie consiste à débattre. Or, ces gens :
    – n’ont pas d’identité, donc se placent dans l’impossibilité de débattre,
    – et imposent un processus constituant sorti du chapeau : « 50% élu, 50% tiré au sort ».
    C’est du n’importe nawak.
    En plus, je n’aime pas l’image avec toutes les photos des candidats : on bien trop Sarkozy en avant.

    L’ABSTENTION N’EST PAS DU TOUT PAREIL que le VOTE BLANC.
    – L’abstention signifie : « je ne participe pas à cette mascarade, je suis capable d’écrire une constitution indépendemment, faisons-le. »
    – Le vote blanc signifie : « je participe à la mascarade mais je ne trouve personne qui défende mes idées », ce qui est complètement absurde dans une élection nationale : comment quelqu’un pourrait-il défendre toutes les idées de tout le monde ? C’est impossible !

    !!! DONC ne pas relayer ce site web !!!

    Allez donc voir http://www.le-message.org

  • Anon

    @Frédéric Boutet:

    Le site n’est pas anonyme, mon nom apparait dans le WHOIS, il est hébergé sur le même serveur que mon site personnel, etc.

    Le 50% élu et 50% aléatoire est un compromis qui nous a semblé intéressant étant donné la méconnaissance et la peur du tirage au sort.

    L’abstention et le vote blanc ont tous les deux plusieurs significations possibles, pas uniquement celles que vous donnez. C’est pour lever cette ambigüité que #opelections appèle à déposer des bulletins explicites dans l’urne, même si ça ne se verra pas dans les résultats puisque tous les blancs/nuls sont comptés ensemble.

  • Il vous a « semblé intéressant » de faire un compromis 50-50 ?
    Ce n’est pas ce qui apparaît sur votre site :
    « Les membres seront à 50% élus et à 50% tirés au sort ». C’est de la certitude absolue !

    Personnellement je trouve cela déplorable : qu’est-ce qui justifie d’avoir 50% des personnes qui sont élues ? C’est un débat que nous devrons avoir. Au lieu d’afficher des certitudes.
    … Sauf si effectivement, ce n’est pas la démocratie que vous voulez.

    Sinon, à partir du moment où il n’y a même pas de contact pour échanger sur votre site web, c’est totalement anonyme, une sorte de puits dans lequel tombe les internautes et aucun échange n’a lieu ensuite. heureusement que Stan ouvre ses commentaires, sinon, où a lieu le débat ?

  • Le « 50-50 », un véritable poison.

    A propos des victimes de Tchernobyl, voici un article sur le 50-50 :
    http://coconne.over-blog.com/article-coconne-repare-l-adn-90983881.html

    La philosophie du 50-50, c’est exactement le mauvais système de pensée dans lequel nous sommes : la FAUSSE démocratie. C’est pour cela que je pense que Anon et son site son un fake.

    La démocratie ne consiste pas à prendre des décisions qui satisfassent le plus grand nombre. Cela consiste à ce que le peuple ait suffisamment de pouvoir pour éviter les abus… de pouvoir. Et donc préserver l’intérêt général contre les intérêts de ceux qui nagent dans les eaux glacées de l’égoïsme individuel, des crapules qui n’attendent que la première occasion pour se faire ouvrir les coffres de la « République ».

    Le 50-50, c’est « le juste milieu ». Mais par exemple, lorsqu’une balance penche toujours du même côté, celle des riches contre celle des pauvres, s’asseoir au milieu de la balance ne change strictement RIEN à l’équilibre des forces ! Aussi, la philosophie du « 50-50 » est-elle complètement absurde en elle-même comme principe de décision.

  • Anon

    J’ai répondu à votre premier commentaire, mais là votre réaction me tape sur le système. La prochaine fois expliquez vos désaccords poliment au lieu d’accuser des gens que vous ne connaissez pas de ne pas être de « vrais démocrates ».

  • Frédéric Boutet

    Si l’intelligence est l’art de faire des détours, je n’en ai aucune. Du moins pas celle-là. Je ne sais pas « mettre des gants ». C’est ainsi. Je suis désolé de provoquer des craintes ou des blocages. Pour moi, la violence du non-débat est pire que celle que j’exerce involontairement par impulsivité.